Pic de Jallouvre (2408m) par l’Arête des Bouquetins
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Le Grand-Bornand
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 800m
- Durée :
- 4h
Une magnifique petite ascension dans le calcaire du Bargy, idéale pour les amateurs d'itinéraires esthétiques et un peu pimentés où les mains sont utiles dans les rochers... Avec bien sûr, le panorama incomparable offert par les sommets du lieu. – Auteur : Pascal
Accès
Cluses ou Bonneville - Le Reposoir ou le Grand Bornand - Col de la Colombière. Grand parking le long de la route au sommet du col, souvent encombré les weekends d’été.
Précisions sur la difficulté
L’itinéraire de l’arête des Bouquetins s’effectue hors sentier dans un terrain raide d’herbe et de dalles rocheuses ponctuées de ressauts. Quelques pas de grimpe assez faciles mais parfois exposés sont nécessaires. La crête sommitale est aérienne, faite d’une dentelure de rochers brisés parfois étroite qu’il faudra franchir proche du fil. Sans être difficile, elle demande à assurer les pas sur quasiment toute sa longueur. Une corde peut servir pour assurer les personnes les moins expérimentées. Un vieux balisage de peinture rouge confirme l’itinéraire dans les parties techniques.
La descente du Jallouvre par le col du Rasoir n’est pas à négliger. Après quelques pas de grimpe sur des rochers faciles mais patinés sous le sommet, il faudra traverser la vire de la Cravate, facile mais assez exposée. En début de saison, la vire peut être barrée par des névés dangereusement franchissables. La crête du Rasoir permettant de rejoindre le col est aérienne, impressionnante mais pas vraiment difficile, il faut juste faire attention à ses pas.
Le sentier de descente sous le col du Rasoir s’effectue sur une raide rampe terreuse au terrain peu franc, où il faudra faire attention de ne pas glisser. Le plus gros risque est celui des chutes de pierres, provenant des raides pentes de roches caillassées qui dominent, parcourues aussi bien par les randonneurs à l’assaut de la Pointe Blanche que des hardes de bouquetins. Ce passage justifie le port d’un casque. Plus bas, guère de difficultés si ce n’est des pierriers et de la caillasse.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1613m.
- Altitude sommet : 2408m.
- Horaire : 5h.
- Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand.
Période
Praticable dès que la neige a totalement libéré l’itinéraire, en particulier après la fonte des névés sur l’itinéraire de retour par la vire de la Cravate, en général mi-juin. Préférer un terrain sec à cause des nombreux passages rocheux et pentes herbeuses.
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Itinéraire
Ascension
Du col de la Colombière, prendre le chemin puis rapidement bifurquer sur le sentier balisé "Jallouvre" en direction de la combe du Rasoir. Monter le sentier dans la première partie de la combe, puis le quitter à une bifurcation pour rejoindre la rampe dans la falaise à gauche permettant de la franchir et prendre pied sur la large croupe sud-est du Jallouvre (sentier de retour de la via ferrata). La rampe se remonte sans trop de difficultés grâce à un câble sur toute sa longueur. Cependant, la première partie franchit des dalles déversantes patinées parfois humides, glissantes, ce qui demande un peu d’attention.
Poursuivre la montée du sentier traversant la croupe vers la gauche, puis, lorsque le sentier devient horizontal, le quitter pour poursuivre l’ascension dans l’herbe, droit dans la pente. Monter à vue au plus facile en contournant les blocs de lapiaz. On se rapproche d’un grand ressaut rocheux barrant la croupe sur toute sa largeur. Traverser alors vers la gauche pour rejoindre la base du côté gauche de ce ressaut.
Pour ceux qui souhaitent atteindre ce point après avoir parcouru la via ferrata, prendre le sentier de retour traversant la croupe vers la droite après le sommet de la via, puis rapidement le quitter pour faire une traversée ascendante vers la droite d’une combe caillouteuse, jusqu’à atteindre les pentes herbeuses à droite de cette combe, et l’itinéraire décrit précédemment.
On se trouve à la base d’un raide couloir franchissant le ressaut rocheux. Ne pas grimper directement le couloir, mais l’aborder à droite par une rampe ascendante traversant vers la gauche. Un vieux balisage de peinture rouge indique les passages. Sans être difficile, l’étroite rampe d’herbe et de dalles déversantes est exposée et demande de l’attention. Rejoindre ainsi le couloir, puis en sortir par la branche de gauche en suivant le balisage.
Derrière un petit balcon herbeux, on franchit ensuite un deuxième petit ressaut par une courte cheminée, verticale sur deux mètres, pourvue de quelques bonnes prises (II+ peu exposé). Au-dessus, remonter les dernières pentes menant à une petite antécime donnant sur la partie sommitale de l’arête.
On notera que l’itinéraire "original" de l’arête des Bouquetins atteint ce point en remontant le rebord droit de la croupe par des dalles et ressauts rocheux. Cet itinéraire est marqué par un vieux balisage de peinture rouge qui prend sa source au sommet de la rampe permettant d’accéder à la croupe depuis la combe du Rasoir. Les difficultés se concentrent surtout sur le haut, notamment avec une cheminée délicate (III, spits, corde conseillée, possibilité de s’échapper avant vers la gauche pour rejoindre l’itinéraire décrit).
La partie sommitale de l’arête est étroite et tourmentée. Elle se parcourt à vue plus ou moins sur le fil, en contournant éventuellement quelques petites difficultés en traversant quelques mètres sous le fil., Son parcours n’est pas difficile si on choisit les passages les plus commodes. C’est néanmoins exposé et aérien, et il faudra vérifier la fiabilité de quelques rochers brisés sur lesquels on progresse. On notera que la dernière dent, la plus grande, peut se contourner par la droite en descendant dans un raide dévers puis en remontant dans la caillasse.
Le sommet atteint, il n’y a plus qu’à profiter de la vue, notamment vers les chaînes des Aravis et du Mont Blanc qui dentellent l’horizon, alors que de l’autre côté on domine de haut plaines et "basses" montagnes.
Descente
À moins de parfaitement maîtriser le sujet, la descente par cet itinéraire est déconseillée. On descendra donc par l’itinéraire habituel du Jallouvre passant par le col et la combe du Rasoir.
Revenir au sud-ouest de la crête sommitale, puis descendre vers l’ouest quelques ressauts rocheux faciles pour rejoindre les pentes herbeuses dominant le col de Sosay. Le sentier s’engage ensuite dans la Cravate, longue traversée dans le raide dévers du versant sud-ouest. Risque de chutes de pierres, ne pas s’attarder. Avant le mois de Juillet, attention à d’éventuels névés pouvant barrer le sentier et rendre la traversée délicate et dangereuse (se renseigner sur la praticabilité auparavant). On rejoint ainsi l’arête du Rasoir menant au col, dont sa partie la plus effilée est beaucoup plus impressionnante que difficile.
Descendre dans la combe du Rasoir par un raide sentier en rampe traversant un raide dévers de roche terreuse. Le terrain, peu franc, glissant et malcommode, demande de l’attention. Cependant, le plus grand problème de ce lieu est le risque de chutes de pierres, résultant notamment de randonneurs à l’assaut de la Pointe Blanche ou de bouquetins qui sont nombreux à parcourir les raides dévers caillouteux qui dominent le lieu. Cette traversée justifie à elle seule le port d’un casque.
Après la rampe, la descente se poursuit dans un raide dévers gravillonneux toujours un peu malcommode, qui se transforme en pierrier qui se laisse facilement dévaler. Rejoindre ainsi le fond de la combe où les traces se transforment en sentier, qui finit par rejoindre l’itinéraire de retour de la via ferrata. Il ne reste plus qu’à revenir par le chemin de montée au col de la Colombière.
Détail de la sortie du 16 octobre 2018
L’arête des Bouquetins... Non seulement j’adore les bouquetins, mais en plus voilà un petit itinéraire esthétique à grimper plus ou moins avec les mains pour atteindre le Jallouvre, joli sommet à la vue magnifique. Un itinéraire que je vois mentionné ici et là et que je n’ai pas encore parcouru. Il est maintenant temps de corriger cela.
Départ vers 16h du col de la Colombière. Pas le temps de faire le superbe enchainement via-ferrata du Jallouvre + arête des Bouquetins, on va se contenter de la version "rando". Montée en direction de la combe du Rasoir dont on sort par la rampe du sentier de retour de la via ferrata, assez délicate sur le bas à cause de dalles déversantes rendues glissantes par les nombreux passages. On se tient au câble et on fait attention...
Comme d’habitude pour cette sortie presque improvisée, je n’ai pas lu de topo détaillé et pas vraiment retenu l’endroit précis où il fallait quitter le sentier pour monter vers l’arête. À défaut d’avoir remarqué un balisage, on poursuit la montée sur le sentier jusqu’au point haut et on le quitte pour poursuivre droit dans le pente dans l’herbe là où ça semble le plus facile, se disant qu’on rattrapera forcément l’itinéraire lorsqu’il s’agira de franchir les ressauts difficiles. L’exploration ajoute du piquant à l’aventure...
On finit effectivement par buter sur le ressaut rocheux défendant l’accès aux pentes sommitales. Après s’être fait attirer sur une épaule à gauche par quelques bouquetins, il faut se rendre à l’évidence : la montée, c’est forcément par ce raide couloir qui de visu semble presque inaccessible, ce qui est rapidement confirmé par un vieux balisage de peinture. Pour l’atteindre, une seule solution raisonnable, cette étroite rampe déversante de dalles et d’herbe, qui finalement se révèle être plus praticable que de visu, même si l’erreur est interdite à cause de l’exposition. On grimpe avec précaution...
Il faut bien prendre la branche droite du couloir, plusieurs marques de peinture confirment l’itinéraire. Au-dessus d’un petit replat herbeux, une petite cheminée verticale sur 2m, est heureusement pourvue de quelques bonnes prises et pas trop exposée. On grimpe... On espère que c’est le crux de l’itinéraire, car pas vraiment envie de buter sur quelque chose de plus difficile et de devoir désescalader toutes ces difficultés.
On débouche enfin sur la crête sommitale. La voilà donc, cette fameuse crête de calcaire dentelée. À la voir, on se demande bien si c’est vraiment possible de la franchir. Bon, puisqu’on y est, on va, on verra bien sur quoi on va buter...
Ça commence facile. Parfois une vague sente invite à contourner quelques difficultés par la gauche ou par la droite, mais on général on se retrouve à grimper sur le fil. Ce n’est jamais difficile, on trouve toujours de quoi se tenir. C’est cependant aérien, notamment lorsqu’on est sur le fil avec du vide des deux côtés. On progresse donc avec précaution, assurant les pas. On avance lentement, la crête est finalement plus longue que ce qu’elle paraissait. Et toujours ce doute de risquer de se retrouver bloqué par une difficulté excessive...
Finalement, de ressaut en ressaut, on finit par atteindre la dernière dent défendant le sommet. Celle-ci semble pouvoir se contourner en descendant dans un raide dévers à droite, mais on se prend au jeu de poursuivre l’itinéraire sur le fil. Grimpe prudente, ça passe bien. Une dernière petite désescalade, et voilà, le sommet est là...
Il est 18h30, le soleil est sur le point de se coucher. C’est joli, même si le panorama n’est pas à la hauteur de l’explosion colorée de certains jours à cause de la brume qui a prématurément masqué l’éclat du soleil couchant... Tant pis, le spectacle on l’a déjà eu au même lieu quatre jours auparavant...
Le temps d’un rapide casse-croûte, le soleil se couche. C’est l’heure de descendre. C’est parti sur le sentier maintes fois parcouru de le Cravate pour rejoindre le col du Rasoir, dont l’arête effilée n’impressionne maintenant plus trop... On abandonne à regrets la lumineuse et verdoyante combe de Sosay pour plonger dans la minérale et lugubre combe du Rasoir.
Jamais compris pourquoi de ces deux combes, cette dernière était considérée comme la "voie normale" du Jallouvre. La descente du col du Rasoir est en effet très délicate, sur une rampe déversante terreuse au sol gravillonneux pas du tout franc où la glissade est interdite. Et le plus gros danger, c’est surtout l’exposition aux chutes de pierres, parfois dues aux promeneurs peu précautionneux dans l’ascension de la Pointe Blanche, mais à cette heure là surtout dus aux nombreux bouquetins qui repeuplent progressivement le massif. Se rappeler de certains gestes qui peuvent sauver : si les pierres arrivent et qu’elles semblent difficilement évitables, s’allonger dans le sens de la pente, de préférence abrité derrière un bloc rocheux, et la tête protégée par le sac à dos...
On ne traîne pas dans cette section de "roulette russe", version locale du couloir du Goûter. La rampe franchie, il reste encore un peu de descente sur une pente terreuse raide malcommode, puis c’est avec soulagement qu’on aborde les pierriers. On peut enfin se lâcher, on dévale rapidement l’éboulis vers des lieux plus cléments...
On poursuit la descente plus tranquillement. La nuit tombe et il fait déjà bien sombre, mais un premier quartier de lune remplacera la frontale de manière sympathique. Inutile de se presser maintenant, on profite du calme du lieu... Retour au col de la Colombière maintenant totalement déserté, il est 20h30.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
ok merci !
Pas d’équipement spécifique, si ce n’est de bonnes chaussures avec lesquelles on est à l’aise sur le rocher. Et aussi par les grosses chaleurs : A boire !
Comme d’hab, je conseille un brin de corde pouvant être utile pour aider un compagnon de balade moins aguerri à l’exercice. Mais cela n’est guère utile sur la dernière section de l’arête qui, même facile, demande de l’attention.
Très bon topo merci. As tu utilisé un peu d’équipement pour passer les points exposés ?
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