Pic du Glacier d’Arsine (3364m)

Présentation de la course :

Le Pic du Glacier d’Arsine est un beau 3000 situé en rive gauche du Glacier Blanc, entre le Pic du Glacier Blanc et la Pointe Cézanne.

Celui-ci s’atteint par une très belle course de neige relativement aisé et assez complète. La première partie s’effectue sur un bon sentier avant un passage sur le glacier, arrivent ensuite de belles pentes de neige assez douces. Juste une courte déclivité se redresse pour atteindre les quarante degrés (il est possible qu’en fonction des années et de l’enneigement, celle-ci soit moins prononcée), et pour finir quelques pas rocheux.

Le panorama du sommet par temps clair est immense, et porte jusqu’au Mont Blanc ainsi que le lointain Grand Paradis. La vue sur le Glacier Blanc et la Barre des Écrins y est sans pareille !

Le parcours en détails :

Du Pré de Madame Carle au refuge du Glacier Blanc : prendre le chemin démarrant derrière le refuge Cézanne en passant à travers un petit bois de mélèzes.

Continuer et traverser par une passerelle le torrent du Glacier Noir. Le sentier commence à monter, après quelques lacets celui-ci se sépare en deux. Ignorer la trace partant à gauche en direction du Glacier Noir, et prendre celle en direction du refuge du Glacier Blanc.

Quelques passages un peu étroits sont munis d’une main courante. Arriver à l’ancien
refuge Tuckett à proximité d’un petit lac. Le refuge du Glacier Blanc est perché juste au dessus sur un promontoire rocheux.

Du refuge du Glacier Blanc jusqu’à environ trois milles mètres, sous l’arête descendant du Pic du Glacier Blanc : plus de sentier à partir d’ici, le parcours se fait sur un terrain un peu plus montagne.

Prendre l’itinéraire se dirigeant au Nord vers le refuge des Écrins. De nombreux cairns indiquent la marche à suivre à travers la caillasse. Arrivée au niveau du glacier, deux itinéraires sont possibles :

• Continuer sur le sentier d’été jusqu’à environ trois milles mètres, à travers la moraine un peu chaotique en suivant les gros points blancs. Quelques passages nécessitent l’usage des mains. Cet itinéraire est un peu plus long et pénible, mais évite le passage sur le glacier.

• Prendre pieds sur le glacier, et le remonter rive gauche jusqu’à environ trois milles mètres.
  Pour la sécurité il conviendra de s’encorder.

De la base de l’arête du Pic du Glacier Blanc au sommet du Pic du Glacier d’Arsine : tourner à droite avant l’arête descendant du Pic du Glacier Blanc, et remonter le vallon sur de belles pentes de neige peu prononcées, en louvoyant à travers les chaos rocheux. Tard en saison cette partie se fera sur de gros blocs granitiques.

Arrivée sous le Col du Glacier Blanc, deux itinéraires sont possibles :

• Poursuivre jusqu’au col sur un terrain rocheux composé de blocs plus ou moins stables, et continuer sur l’arête Ouest « peu difficile » mais un peu vertigineuse, descendant du Pic du Glacier d’Arsine. Quelques pas en II, II+ et un en III.

• Sous le col, repérer à droite une pente de neige en oblique en direction du sommet. Celle-ci grimpe au dessus d’une petite barre rocheuse et est un peu exposée. Certains topos l’annoncent à trente cinq degrés maximum, mais lors de mon passage la déclivité atteignait les quarante degrés.

Cette pente vient butter contre un petit mur d’environ trois mètres en II+/III, ce ressaut débouche sur une autre pente de neige conduisant sur la crête du Pic du Glacier d’Arsine.

Longer facilement cette crête pour rejoindre le sommet. Le panorama est immense !

Descente : revenir prudemment par le même itinéraire.

Ma sortie :

Voila maintenant bien longtemps que je n’ai plus réalisé de course au Glacier Blanc. Une amie ayant gravie le Pic du Glacier d’Arsine deux ans auparavant, me confirme que celui-ci n’est pas difficile, et que la beauté de son panorama n’est plus à démontrer !

Parfait, c’est exactement ce dont j’ai envi pour ce week-end !

Un petit coup d’œil au topo, et me voici parti pour Ailefroide vendredi soir après le travail. Il est minuit et demi lorsque j’arrive au Pré de Madame Carle. Le réveil est prévu à trois heures, encore une nuit qui va être courte...

À mon départ à trois heures quarante cinq, le ciel est clair et la température basse, une belle journée s’annonce !

Le jour se lève simultanément à mon arrivée au petit lac Tuckett. Les premiers rayons de soleil ne vont pas tarder à illuminer les cimes des géants du Glacier Noir, dans un somptueux jeu de lumières !

Je fais une petite pause peu de temps après, sur la terrasse du refuge du Glacier Blanc. De nombreuses cordées avec leurs guides sont sur le départ, je les laisses prendre un peu d’avance.

J’hésite à passer sur le glacier ou à prendre le sentier d’été par la moraine. Étant seul j’opte pour la seconde option.

Vers trois milles mètres, je bifurque vers le vallon longeant la crête descendant du Pic du Glacier Blanc, et conduisant sous le col homonyme.

Peu avant d’arriver au col, deux possibilités sont envisageables pour rejoindre le sommet. Soit continuer jusqu’à celui-ci et emprunter l’arête rocheuse peu difficile, soit se diriger vers une pente de neige en diagonale au dessus d’une petite barre rocheuse. N’ayant pas particulièrement envie aujourd’hui de faire du rocher, je choisi la neige.

Le topo annonçait cette déclivité à trente cinq degrés maximum, aujourd’hui celle-ci dépasse les quarante... Je suppose que cela doit évoluer en fonction des années et des conditions d’enneigement.

Cette pente de neige est très agréable à remonter, et est interrompue par un petit ressaut de trois mètres en II+, ajoutant un joli petit passage en mixte à cette belle course. Le sommet est ensuite rapidement atteint.

Le panorama est immense, Barre des Écrins, Grande Sagne, Meije, Grande Ruine, Goléon, Aiguilles d’Arves, Cerces, Thabor, Massif du Mont Blanc, Vanoise, Grand Paradis, et même le Viso par delà les Dômes de Mônétier.

La vue sur les Bassins des Glaciers Noirs et Blanc est sans pareille !

Toutes les cordées sont déjà redescendues, me laissant seul au sommet pendant près d’une heure et demie, quelle chance !

Pour le retour, commençant à ressentir la fatigue, je choisis cette fois de prendre au plus court par le glacier. De très belles caves sont bien visibles sous les ponts de neige.

Arrivé au front de la langue de glace, je ne peux m’empêcher de poursuivre ma promenade glaciaire vers les crevasses et les séracs. Malgré sont important recul d’années en années, ce Glacier Blanc reste une merveille !

En poursuivant ma descente je peux maintenant admirer le Pic Coolidge, qui demeurait invisible jusqu’à présent.

J’arrive à la voiture ravi de cette magnifique journée en montagne, et comprend mieux pourquoi cette magnifique course se réalise généralement en faisant une étape au refuge...