Pic de Colle Blanche (2975m), ascension et tour par le Jas de Jartier, le Col de Colle Blanche et le Col de Font Froide
- Alpinisme
- Ecrins Hautes-Alpes La Motte-en-Champsaur
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1900m
- Durée :
- 1 jour
Bien qu'il ne se dresse qu'en frôlant la barre mythique des 3000 mètres, le Pic de Colle Blanche est une montagne majestueuse en tout point, d'une sauvagerie incomparable et incroyablement austère, flanquée de pans plus sévères les uns que les autres... Il réserve une longue et rude ascension avec un final vertigineux de tous les instants qui ne conviendra qu'aux montagnards les plus endurcis... En ajoutant le tour de son éminence par les hauts cols, on part sans aucun doute pour l'une des plus belles bambées de la vallée de Molines-en-Champsaur... – Auteurs : Dyn’s et rab04
Accès
De Saint-Bonnet-en-Champsaur, prendre la direction de la Motte-en-Champsaur par la D 23, puis de Molines-en-Champsaur. Se garer sur le parking à droite dans le hameau au départ de la route forestière du Roy.
Précisions sur la difficulté
C’est un long itinéraire éminemment sauvage se déroulant dans un terrain escarpé d’une extrême raideur s’adressant aux montagnards les plus aguerris ou à des alpinistes adeptes du terrain d’aventure.
- Le tour du Pic de Colle Blanche, sans son ascension, reste dans le registre de la randonnée hors sentier très difficile et exposée (cotation R5) : passages clés exposés, vires aériennes, gradins très raides, traversée d’éboulis parfois instables, recherche d’itinéraire permanente une fois hors trace, etc...
- L’ascension du Pic de Colle Blanche se révèlent de l’alpinisme (cotation PD+) : un couloir d’attaque très raide, suivi d’une cheminée quasi verticale de 15 m environ (III+), deux pas (II+) et une vire exposée pour le bastion sommital.
La descente extrêmement raide par la rive droite du couloir et la vire pour y revenir sont très exposées. Possible mais déconseillée.
Choisir plutôt la descente en rappel par l’arête Est. Matériel d’alpinisme nécessaire : casque, baudrier, corde de 100 m et quelques cordelettes.
Il convient qu’un sens de l’orientation et de l’itinéraire sans faille est nécessaire. Il est donc impératif de savoir s’orienter sans GPS.
D’ailleurs, il serait suicidaire de suivre à la lettre la trace GPX (réalisée à main levée) sans lever le nez !
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3437 OT Champsaur - Vieux Chaillol
- Altitudes remarquables :
Départ : 1250m
Jas de Jartier : 1882m
Pic de Colle Blanche : 2975m
Col de Colle Blanche : 2800m env.
Col de Font Froide : 2610m env. - Dénivelé cumulé : 1900m
- Distance : entre 18 et 20 km
- Horaires : comptez au moins 12h
- Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
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Itinéraire
Approche vers le jas de Jartier
Emprunter la piste forestière du Roy sur environ trois kilomètres et demi, puis bifurquer à gauche sur un sentier en direction du jas de Jartier.
Après quelques lacets, atteindre le chemin de ronde que l’on poursuit à droite en gardant la même direction. Juste avant les ruines du Sellon, rester à gauche sur le sentier. Il s’élève d’abord progressivement puis enchaîne plusieurs séries de lacets avant d’atteindre la cabane du berger.
- Il est possible, dès le départ de Molines, de récupérer directement le chemin de ronde et de passer par la cabane de Londonnière.
Voir ce topo : Jas de Jartier.
Ce jas de Jartier est déjà un petit bout du monde à Molines... À la sortie des bois, on découvre un vallon d’une indicible beauté... On sent déjà la sauvagerie opérer, et pourtant, l’on va s’enfoncer encore plus loin dans un décor infiniment austère de versants plus escarpés les uns que les autres, balafrés de ravins sombres et profondément entaillés, où dévalent de fougueux torrents... C’est toute la montagne qui rugit, et l’on pénètre dans ses entrailles...
Vers le col de Colle Blanche
De la cabane, fouiner une sente discrète jalonnée de quelques cairns permettant de poursuivre plus haut dans le vallon du Colombier jusqu’à l’altitude d’environ 2100m.
Traverser le torrent des Dalles Noires, puis remonter en face la pente herbeuse jusqu’au pied du grand verrou d’environ 200m de hauteur, constitué de dalles vivement déclives et de pentes herbeuses très raides, barrant l’accès aux pentes supérieures de la plaine des Murets. Il va falloir le franchir !
Peu avant de franchir le verrou, tout là-haut, une pointe révélant une couleur de roche plus claire que les autres se dévoile... Elle culmine au sommet de la montagne et domine des pans d’une extrême raideur... C’est le Pic de Colle Blanche et il impressionne...
Se diriger vers l’encaissement du ravin issu de la plaine des Murets, puis remonter en diagonale sur la droite une rampe herbeuse assez raide et venir longer la barre rocheuse. À son extrémité, trouver une vire franchement aérienne équipée d’une main courante.
Enfin, tirer sur la gauche par des pentes herbeuses bien raides et rejoindre le replat de la plaine des Murets sous le col de Londonnière.
Une fois l’obstacle surmonté, on ne peut que ressentir un isolement profond... La rudesse du terrain effrayera le commun des mortels, seuls les plus fous d’entre nous oseront s’aventurer en ces lieux reculés...
Viser la muraille du Pic de Colle Blanche tout en haut du vallon pierreux en remontant les trois paliers successifs pour rejoindre le pied de la face. Ici, le terrain se minéralise de plus en plus. Il faudra y aller aux jarrets !
Bien repérer un couloir évident qui donne accès à une pente herbeuse. C’est celui-ci qu’il va falloir grimper pour accéder à l’arête faîtière !
Le Pic de Colle Blanche
À son pied, le couloir est défendu par un ressaut vertical. Le contourner par sa rive gauche et en revenir juste au-dessus. Poursuivre dans ce couloir très raide et gravir par la suite une cheminée verticale d’une quinzaine de mètres qui se resserre fortement à la sortie (III+).
Remonter la pente herbeuse soutenue succédant à la cheminée, qui s’atténue légèrement à l’approche de l’arête.
Gravir en tirant sur la gauche la première antécime par de raides gradins. Puis, contourner en versant sud la deuxième, et reprendre pied sur le fil face au bastion sommital, le tout dans une ambiance impressionnante.
Un premier pas d’escalade (II+) donne accès à une vire exposée sur la gauche et enfin, un dernier pas (II+) libère le sommet.
Après une rude varappe, on s’élève sur la cime avec une joie indissimulable... À la vue de tous les sommets du secteur gravis ensemble - le Banc du Peyron, le Chaperon, le Pic de l’Homme, les Hauts Moulins, le Montaigu, le Pévou, la Moutière, etc - l’ascension du Pic de Colle Blanche se révèle comme l’apothéose d’une série d’escapades en ces terres infiniment sauvages... C’est un sacré morceau, c’est le géant de Molines !
Rabah a apporté des drapeaux népalais provenant de l’Himalaya qu’un ami lui a offert, il les dépose au pied de la pancarte en hommage au père de Degui qui l’avait confectionné.
Descente :
Regagner la sortie du couloir et amorcer la descente par sa rive droite très raide, en demeurant au plus près de celui-ci, puis s’en échapper par une vire évidente fort exposée qui nous ramène au couloir.
Cette descente dont le final est extrêmement raide et vertigineux est possible, mais nous ne pouvons que conseiller de tirer un rappel pour revenir en bas du couloir.
Retour par les cols de Colle Blanche et de Font Froide
De retour au pied de la face, se diriger vers le col de Colle Blanche.
Descendre d’une vingtaine de mètres en versant nord-est pour traverser à niveau en visant la crête nord descendant sur le col de Font Froide et en franchissant une vire entre deux petites barres rocheuses. Le terrain délité à l’excès demandera quelques notions d’équilibriste !
Une fois la crête nord rejointe, la dévaler et récupérer à vue le sentier du col de Font Froide.
Celui-ci entreprend une traversée dans les pelouses parsemées de pierrailles sur un large rebord en balcon sur les vastes Casses Labourées, et se poursuit dans un pierrier, puis dans un terrain terreux et délité. Il sinue à l’aplomb d’une grande barre rocheuse et effectue un grand lacet dans un éboulis.
Quelques autres lacets franchissent le verrou herbeux du vallon de Peyron Roux, puis continue dans un grand pierrier sombre. S’enchaîne une zone où la végétation reprend le dessus. Un énième lacet dans la caillasse permet de rejoindre les bois.
Passer l’intersection avec le col de l’Ardouère, puis la cabane de Peyron Roux. Ne reste que le retour final à Molines par les bois où les vaches paissent. On y trouve aussi de vieux murs de pierres et des ruines, témoins de la vie d’antan dans ces vallées reculées.
Arriver à Molines par le nord après avoir franchit une passerelle sur le torrent de Peyron Roux. Tourner à gauche après l’auberge pour retrouver le parking dans le hameau.
Nous sommes partis ce matin vers 7h30 et nous rentrons enfin, il est 20h du soir... Nous venons d’accomplir une bambée mémorable, nous avons vécus des moments à l’intensité exceptionnelle, et nous ne pouvons qu’être subjugués par une plénitude et une sérénité incroyable... N’est-ce pas là un merveilleux cadeau de la Vie ? La Montagne à l’état pure...
Avis et commentaires
Merci Mick !
Même l’Everest est infiniment plus gravi que ce Pic de Colle Blanche !
Bravo ! Il ne doit pas y avoir beaucoup de passages là-haut !
Merci à vous trois aussi !
Degui, en te souhaitant un bon pèlerinage.
Tilicho, c’est ton ami qui m’a rendu encore possible cette ascension de fou furieux !
Sylvain, un coin d’une sauvagerie inégalable que tu devrais adoré !
Coucou Sylvain ! Merci ! En effet une superbe et incroyable aventure !!
À bientôt !
Bravo les gars, une sacrée belle aventure ! Le diaporama généreux permet de se plonger virtuellement sur ces hautes cimes !
À+
Merci Degui !
Il est indéniable que c’est une course exceptionnelle, il faut la vivre pour l’apprécier dans ces lieux d’une pure sauvagerie et de toute beauté !!
Ce fut un plaisir pour nous d’avoir déposé le drapeau en hommage à ton père, qui m’a été offert par mon ami Michel (tilicho), grand fana du Népal !
Stan encore une fois bravo
tu as vous avez toute notre admiration
Salut dyn’s et rab04.
Bravo à vous pour cette randonnée,je suis passé exactement par là il y a une quinzaine d’année.
En effet randonnée exceptionnelle et extrêmement sauvage.
Merci beaucoup pour le drapeau népalais pour la pancarte de mon père.
Je compte y aller cet été pour faire mon pèlerinage .
Merci à vous trois !
Ouh que oui... on s’en souviendra toute notre vie !
Ouf !!! Un truc de costaud !
Bravo à vous deux pour cette belle aventure et merci de nous y inviter par vos photos.
Quelle santé !
Voilà une escapade de grande envergure qui laissera de bons souvenirs 🙂
Quelle bambée et quelle aventure !
Le genre de sortie où l’on termine épuisé mais qui en même temps recharge les batteries à fond.
Bravo les gars !
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