Jas de Jartier (1882m)

Difficulté :
Moyen
Dénivelé :
650m
Durée :
5h30

Voici une magnifique randonnée dans le secteur de Molines-en-Champsaur. On traversera un chemin de ronde taillé audacieusement par les anciens dans un versant parfois abrupt ; on s'étonnera de trouver des ruines au fin fond de cette vallée de la Muande, vestiges d'une vie d'un autre temps ; on découvrira la beauté d'un vallon supérieur reculé et sauvage : celui où se niche le Jas de Jartier. Pour les plus courageux, on pourra s'enfoncer encore plus loin dans un décor austère de ravins sombres profondément entaillés où coulent de grandes cascades au beau milieu de versants plus escarpés les uns que les autres... – Auteur :

Accès

De Saint-Bonnet-en-Champsaur, prendre la direction de la Motte-en Champsaur par la D 23, puis de Molines-en-Champsaur. Se garer dans le hameau, si possible, au départ de la route forestière du Roy ou au parking 500m avant l’entrée du hameau.

Précisions sur la difficulté

  • Quelques passages un peu aériens sur le sentier ronde.

Avertissement

Altituderando vous informe

Se référer à la réglementation du Parc National des Écrins.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3437 OT Champsaur - Vieux Chaillol
  • Altitude minimale : 1250 m
  • Altitude maximale : 1882 m
  • Distance : environ 13 km
  • Horaires : comptez entre 5 et 6 h
  • Balisage : pancarte aux intersections
  • Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Voir la carte en plus grand

Chargement de la carte en cours

Itinéraire

Le Jas de Jartier

Remonter le hameau en suivant la direction du chemin de ronde puis de la cabane de Londonnière. On traverse ainsi deux passerelles successives avant de s’élever d’environ 150m de dénivelé pour atteindre ce chemin de ronde.

Il effectue une grand traversée en balcon sur le vallon de la Muande en passant par la cabane de Londonnière. Quelques fois un peu aérien, il ne présente pas de grandes difficultés majeures. Poursuivre jusqu’aux ruines du Sellon.

À partir d’ici, prendre la direction du Jas de Jartier. Le sentier tire peu ou proue en ligne droite en balcon sur l’entrée du vallon supérieur du Colombier, puis s’élève peu à peu à l’aide de séries de lacets vers le Jas de Jartier. Le sentier se termine à la nouvelle cabane d’alpage. Celle-ci est fermée.

Prolongation

De la cabane, il est possible de récupérer une sente jalonnée de quelques cairns permettant de poursuivre plus haut dans le vallon du Colombier jusqu’à l’altitude d’environ 2100m.

Un grand ressaut de 200m de hauteur, constitué de dalles vivement déclives et de pentes herbeuses très raides, barre l’accès aux pentes supérieures de la Plaine des Murets délivrant l’accès au col de Londonnière ou du Sellon.

Retour

Par le même itinéraire jusqu’aux ruines du Sellon.

Plusieurs choix de retour :

  • Par le chemin de ronde et la cabane de Londonnière, comme à l’aller.
  • Par un morceaux du chemin de ronde entrepris à l’aller puis par le Roy et sa route forestière.
  • Par le chemin de ronde passant devant les ruines du Sellon jusqu’au Clos Tartaou puis par la piste forestière.
  • Par l’intégrale du chemin de ronde. Voir ce topo : Tour de la Muande.

Pour l’anecdote

J’avais prévu d’effectuer le tour du Pic de Colle Blanche par le col de Londonnière et le col de Font Froide. J’avais glané ci et là de brèves informations comme quoi "ça passe" ! Pour le reste : à l’aventure !

Je suis parti en début d’après-midi pour rejoindre le Jas de Jartier afin de dormir à la cabane, histoire de couper l’approche et de profiter de ce vallon reculé. L’ancienne cabane a été détruite. À la place : une flambante neuve, mais fermée... Je me suis contenté du plancher en bois faisant office de terrasse extérieure...

Poursuite de l’itinéraire le lendemain matin. Une bonne sente permet de rejoindre le fond du vallon du Colombier. Le grand ressaut impressionne, intimide même... J’ai tenté le coup en remontant dans le ravin puis par une rampe herbeuse avant de me retrouver dans le très raide. Je ne l’ai pas senti, surtout avec le gros sac et sans piolet. J’ai fait demi-tour de suite avant de me retrouver en difficulté. Puis, je suis rentré par une partie du sentier de ronde jusqu’au Clot Tartaou avant de conclure par la longue piste forestière du Roy. Reviendrai-je tenter le coup ? Je ne sais pas...

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 8 septembre 2021

Dernière modification : 24 mai 2023

6 membres ont cette randonnée en favori !

Auteur :

Avis et commentaires

Superbe randonnée réalisée le 25 juillet 2023 jusqu’au jas de Jartier, avec enfants de 7 et 9 ans, sans difficulté. La cabane était ouverte et la bergère et ses moutons présente.

manu

bonjour

je suis monté 2 fois dans le vallon au dessus de jartier ; une fois pour monter au col de londonnière, une autre pour faire traversée le col de col blanche sur font froide.

à lire votre récit vous vous êtes arrêtè juste avant la fin du difficile. de mémoire, à la fin de la pente herbeuse, à la montée, j’avais escalader les rocher directement, à la descente j’avais contourner un bec rocheux qui à l’époque était équipé d’une chaine ou d’un cable pour rejoindre la rampe. la deuxième fois, j’avais attaquer beaucoup plus à droite, au plus bas (?) ça passe aussi, de mémoire pas difficile mais chute interdite.

la descente du col de colle blanche sur font froide n’est pas recommandable surtout au départ, trop instable.

j’ai souvenir qu’un collègue avait fait le pic de colle blanche depuis le col, pas très difficile mais expo.

Je viens de boucler le tour du Vieux Chaillol en trois jours par les cols de Côte Longue, de Val Estrèche et de Font Froide. Pour ce dernier effectivement ça passe bien, mais c’est soutenu et physique surtout avec un gros sac !

Merci Alain pour le lien avec les commentaires bien intéressants à la suite des photos.

Merci Hereme pour ces précisions historiques.

Ruth, léger et avec un piolet pour assurer le passage, ça devrait passer pas trop mal...
Ce peu d’info sur le secteur me fascine tout particulièrement...

Merci Dyn’s d’avoir repartagé ce récit d’un membre du CAF de 1874, que j’avais eu l’occasion de lire il y a quelques années et que j’ai pris plaisir à relire.
Ce récit m’avait donné envie d’aller explorer ce secteur mais l’occasion ne s’est pas encore présentée.

Du coup, je note que le passage qui parait évident vu du bas dans ce récit ne l’est pas vraiment une fois sur place...
"Nous levons la tête et nous apercevons que nous avons manqué le passage. Mais il faut dire, à notre décharge, que d’en haut il est absolument impossible de le trouver."

Comme toi, je suis étonné du peu d’information à disposition sur le net concernant ce secteur.

C’est la vallée des villages perdus.

Londonnières : "l’onde noire", torrent à proximité, précédemment nommé "l’Oreyer" ; abandonné en 1874.

Les Boyer : les premiers habitants étaient des Boyer-Joly. Abandonné en 1915.

Le Roy : autrefois nommé "la Muande" jusques vers 1780. La légende dit que Louis XVI aurait exempté d’impôts les habitants suite à une inondation catastrophique. Abandonné en 1916.

Le Sellon : abandonné en 1916, conséquence d’une avalanche.

La Valette : abandonné en 1875.

Sur le col de Londonnière, d’après l’annuaire du CAF de 1874, page 134 sqq (lien donné par Arnaud).

Noter au passage l’orthographe originelle de Valgodemar, sans diphtongue et sans cet horrible accent aigu (n’en déplaise à l’auteur de l’article sur Wiki avec sa "prononciation locale" ! )


" Savez-vous, lecteur, quel est le plus redoutable ennemi qu’aura à combattre le Club Alpin ? Les glaciers ? les précipices ? l’ignorance des guides ? ou la pénurie de nos contrées ? Vous n’y êtes pas : cet ennemi, c’est la puce. La puce et le Club Alpin poursuivent chacun un but diamétralement opposé : l’un veut attirer le voyageur dans les Alpes, l’autre voit dans le touriste un envahisseur détesté et s’acharne avec rage contre lui. Qui sortira vainqueur de ce duel aux changeantes péripéties ?

Ces réflexions trottent dans la cervelle de Porte-Plume, pendant qu’il se livre, tout en remontant la vallée de Navette, à une chasse permise en tout temps. Est-ce à dire qu’à l’hôtel Gueydan, le monstre chanté par Boileau ait établi plutôt qu’ailleurs son empire ? Mon Dieu ! non. II n y est ni plus ni moins puissant qu’aux autres auberges du pays.

A propos de l’hôtel Gueydan, et comme le Club s’est promis de faire à chacun son lot, constatons que nous n’y fûmes point mal nourris. Pour ce qui est du prix, sans être positivement écorchés, nous avons, croyons-nous, payé un peu plus que de raison.

Au lever du soleil, nous nous trouvons aux Portes. Dans une demi-heure, nous traverserons Navette. Contemplons tout en cherchant les cimes dorées de Chaillol, de Crupilhouse, et les reflets roses du glacier de Malvernet, bonhomme de glacier qui se laissera tantôt traverser sans résistance. On peut, du reste, l’éviter. Avec les belles cascades formées par le Rif-du-Serre ou du Célar, c’est à peu près tout ce que nous aurons à noter dans la vallée de Navette. Je ne parle pas des Oules, que nous avons visitées la veille.

Après sept heures d*une marche quelque peu fatigante, nous nous trouvons au col du Sellon et nous profitons d’un temps d’arrêt pour déplier notre carte et pour nous faire énumérer par nos guides les principaux passages du Valgodemar dans les vallées voisines. Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt pour vous de les connaître. Les voici donc :

En se plaçant dans la vallée principale (Séveraisse) :

De Villard-Loubière au Valjouffrey (Isère), par le col de Verges (la Vaurze de l’Etat-Major).

De la Chapelle et des Clots à Yallouise, par le col du Célar ; — à l’Argentière, par le même col ; — à Champoléon, par le col de Vallonpierre.

De la Chapelle, en prenant la vallée de Navette :

A Champoléon, par le col du Célar (ne pas confondre avec l’autre col du Célar susdésign6) et Val-Etroit, ou Val-Estrèche ; — à Champoléon encore, par le Touron (difficile) ; — au Sellon (valine tributaire de Molines), par le col de ce nom ; — à Molines, par le Jas-du-Seigneur et le col de Molines.

Le col dépassé, nos guides nous accompagnent encore pendant quelques centaines de mètres, puis nous demandent la permission de s’en retourner, nous montrant du doigt le hameau du Sellon et nous affirmant que la descente ne présente aucune difficulté. Mal nous prit de les croire sur parole. Nous descendons d’abord très facilement par une série de mamelons disposés en étages et dont chacun dissimule les mamelons inférieurs. Soudain les rochers succèdent au gazon ; la pente devient de plus en plus abrupte, et bientôt nous n’avançons qu’avec les plus grandes difficultés. 11 faut se suspendre par les mains et se laisser glisser d’un roc sur l’autre avec mille précautions ; que nous fassions le moindre faux pas, ou bien encore qu’un de nos points d’appui vienne à nous manquer (ainsi faillit-il arriver l’un de nous) et nous serons certainement précipités. Enfin, après une heure environ de cette gymnastique, nous nous retrouvons sur la pelouse, et poussons en choeur un : Ah ! de satisfaction. Nous levons la tête et nous apercevons que nous avons manqu6 le passage. Mais il faut dire, à notre décharge, que d’en haut il est absolument impossible de le trouver. Nous devons done recommander aux excursionnistes qui feront à l’avenir ce trajet de ne point donner congé à leurs guides que ceux-ci ne les aient amenés au bas des rochers de l’Eyssarassou. Ainsi se nomme l’agréable chemin que nous venons de parcourir.

A cinq heures, nous sommes au Sellon. Les habitants des trois ou quatre maisons composant ce hameau causent tranquillement sur le pas de leurs portes. Ils sont tout étonnés de voir des étrangers tomber chez eux à l’improviste. Leur surprise devient de l’incrédulité quand nous leur montrons par quelle route nous sommes venus leur rendre visite.

Ces braves gens se mettent immédiatement à notre disposition. Nous entrons dans l’une des chaumières, et Périer, c’est le nom de notre hôte, s’empresse de nous offrir « un peu de goutte ». Déjà la soupe aux « lozans » fume dans la marmite, et la poêle fait entendre sa joyeuse chanson.

Voici la nuit. Roulés chacun dans notre drap, nous nous enterrons dans le foin. Nargue des puces et de leurs terreurs ! "


Belle anecdote, Alain.

Yann, ce qui est dingue, c’est qu’on ne trouve rien sur la toile à propos du Pic de Colle Blanche... C’est pour dire que ce secteur est sauvage !
La première fois que j’ai découvert le secteur de Molines, j’avais discuté avec un montagnard qui connaissait bien le coin. Et il y était monté au Pic de Colle Blanche. Il m’avait parlé aussi d’une traversée du col de Colle Blanche au col de Font Froide... Dans tout les cas, ceux sont des itinéraires engagés.
On peut trouver quelques infos sur son voisin le Pic de la Saume, sûrement plus accessible mais restant difficile sur le final qui à l’air de ne se pratiquer qu’en neige...
Il existe un sentier balcon en boucle dans le vallon de Londonnière, celui-ci je compte bien aller le voir.

Et le Pic de Colle Blanche ? Ça se fait ? Il a de la gueule !!!!

Col de Font Froide : aucune difficulté.
Une anecdote. J’étais en vacances à la Chapelle quand une rumeur est parvenue au camping Bellon. On venait de découvrir un nouveau lac au col de Font Froide.
Nous sommes partis à plusieurs, de Navette, pour une balade de l’après-midi.
Le col, sans être une balade familiale, est relativement facile à atteindre.
Et en effet il y avait un lac en versant ouest au milieu du pierrier des Casses Labourées.
Il s’agit en fait d’un véritable glacier recouvert de pierrailles. Le plafond au-dessus d’une poche d’eau intraglaciaire venait de s’effondrer.
Depuis, ce lac a disparu.

Salut François,

Le col de Font Froide se fait en traversée (T4) :
camptocamp.org/routes/136...
J’avais trouvé d’autres informations en fouinant un peu plus.

Pour le col de Londonnière, j’avais trouvé ça :
forum.camptocamp.org/t/ch...
Dans le fil de la discussion, on peut trouver un autre lien vers un récit du CAF de 1874 :
archive.org/details/Annua...

Dans le versant Valgaudemar, on peut observer sur les photos aériennes du Géoportail qu’entre les éboulis des deux cols, il y a de bonnes drailles dans les pentes herbeuses.
Je tenterai probablement un de ces quatre la montée au col de Londonnière par le vallon de Navette et essayerai de traverser le col de Font Froide par un tour rallongé du Pic de Colle Blanche incluant celui du Vieux Chaillol...

Oui c’est paumé comme tu dis ! Ce secteur sauvage me fascine, il y a également de vieux sentiers improbables et époustouflant de l’acabit du pas du Limon et du col de l’Ardouère, et il m’en reste quelques uns à explorer...

Bonjour Dyn’s,

Effectivement, ce ressaut rocheux, en fond du vallon de Jartier, est bien impressionnant !
Il a vraiment l’air de tout verrouiller.

Mais en plus de ce ressaut-là, ton projet de tour du Pic de Colle Blanche semble réserver d’autres difficultés. La traversée vers le col de Font Froide n’a pas non plus l’air simple.

Peut-être devrais-tu faire une autre exploration en commençant dans l’autre sens, pour voir comment se présente le vallon côté du ruisseau de Navette ???

Il y a vraiment des coins paumés !

De beaux moments....

Oui en effet ! Je n’ai croisé que deux couples, en tout et pour tout, au retour sur la piste forestière du Roy ! Au jas de Jartier, les chamois avaient remplacé les moutons. Un solitaire est même venu lécher un bloc de sel juste sous la cabane à même pas quinze mètres !

Encore un très beau coin comme je les aime, sans doute peu fréquenté...?

Chargement en cours Chargement en cours...

Dernières sorties

Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.

Aucune sortie pour le moment. Soyez le premier à en épingler une !

Ces randos pourraient vous intéresser :

Tour de la Muande

Le Cuchon (2375m), le Barry (2272m) et Pic Queyrel ou Queyron (…)

Crête du Barry (2272m)