Pic Central de Vallon Clos (2762m) en traversée

Prologue

Après l’ascension du pic ouest, puis du pic nord-est de Vallon Clos, il me tardait d’inscrire une course majeure dans le secteur. Entre temps, un randonneur invétéré du massif (Rab04) sortait de son chapeau le topo du pic central ! Je n’avais plus le choix !
À cause d’une météo défavorable, j’ai différé cette traversée en passant une nuit au sympathique refuge de Vallonpierre. Bière et tarte aux myrtilles agrémentent avantageusement cette belle escapade !

Vers le refuge de Vallonpierre

Départ du parking se situant juste en-dessous du chalet-hôtel du Gioberney, à moins d’un kilomètre du terminus de la route (1572m).

Après une première passerelle, emprunter le sentier du Ministre (sud-est).
Cette longue approche progressive autorise un échauffement en douceur.

Aux bifurcations, ignorer les sentiers qui s’élèvent en direction du refuge de Chabournéou (poteaux indicateurs).

L’itinéraire franchit le torrent du Pis Baumette (passerelle), puis longe la côte de la Ramette en suivant peu ou prou les courbes de niveau.
Après une courte descente, traverser le torrent de la Séveraisse (passerelle 1644m).

Au Pré de Surette, le sentier se heurte enfin au relief. Il grimpe plein sud en décrivant de nombreux lacets (GR.54).

Parvenu au cirque de Vallonpierre, on y découvre une belle prairie d’alpage délimitée au nord par un amoncellement de gros blocs.
Le refuge de Vallonpierre se fond dans un magnifique décor de carte postale !

Vers le sommet de Vallon Clos

Grimper à vue en visant la pointe 2585 (nord-ouest). Flanqué au beau milieu du vallon, ce piton rocheux évoque le relief si caractéristique des westerns !

Ce jour, je passe à gauche du monticule où quelques névés subsistent (cairns épars et traces intermittentes).
Après un raidillon, on atteint rapidement le col des Chevrettes et son cairn (2592m).

Du col, bifurquer à droite, plein nord, en escaladant le cône d’éboulis qui se présente (vague trace).

Appuyer à gauche pour remonter la rampe herbeuse qui se faufile entre les dalles rocheuses (nord-ouest). Le couloir se resserre, puis atteint un replat planté sur la ligne de crête.
Afin d’observer le magnifique pain de sucre du Pic Ouest de Vallon Clos, je profite de cette petite terrasse pour faire une pause.

Poursuivre au nord-est en escaladant l’arête rocheuse sans trop s’écarter du fil. Une petite escalade ludique permet de gagner le sommet en profitant pleinement du paysage.

Large dans sa partie initiale, l’arête aérienne se rétrécit à l’approche du Pic Central de Vallon Clos (cairn).

La nature sauvage en libre évolution nous enchante ! Il y résonne un écho païen.
« Nous sommes désormais dans les montagnes et elles sont en nous » John Muir
De mon promontoire j’admire le versant nord, ses pentes gazonnées, ses coupures ravinées, l’ouate cotonneuse qui envahit le vallon. Trop de grandeur pour songer à descendre !

J’ai une pensée pour deux vagabonds des cimes qui ont expérimenté cette première partie de l’ascension : Rab04 et Dyn’s.
J’allume mon portable : j’ai du réseau, mais il ne me reste que 4% de charge. J’envoie rapidement ma position, puis la primeur d’une photo à quelques amis montagnards.

La boucle du retour par son versant nord

J’avais profité de l’ascension du Pic Nord-Est de Vallon Clos pour fouiller la face nord du regard. Je ne sais qu’une chose : il faut impérativement éviter de se rapprocher des grandes parois verticales qui ceinturent la base de la montagne.

À l’est, je poursuis mon cheminement le long de la crête sommitale, sur une centaine de mètres environ.

Par une diagonale nord-est, je progresse à vue en esquivant soigneusement les névés tardifs. Ils sont trop raides pour être descendus sans le recours des crampons !

J’aborde une pente caillouteuse instable où il faut être vigilant (éboulis croulants).
Ce large versant nord exige une recherche permanente de meilleur itinéraire. Plus bas, on atteint un terrain plus compact (dalles).

Pour rejoindre les deux mini-lacs, il faut "dévaler" le mur de neige abrupt qui borde le pied de la montagne.
À la jonction entre la roche et la neige, je décèle une certaine fragilité. Si le pont de neige venait à céder, je pourrais passer à travers et me coincer.
Pour une meilleure répartition du poids, je décide de me coucher sur la pente, en me laissant glisser, puis en me retournant immédiatement pour bloquer ma position.
Je passe cinq bonnes minutes à descendre la pente, sur les pointes, en tapant vigoureusement la glace.
Je bougonne... Un tantinet acrobatique, la manœuvre aurait été plus aisée avec les crampons !

Coincé dans sa gangue minérale, les deux "flaques" sont figées sous la glace. Telle une vague blanche, un mur vertical en dessine les contours. Quelle merveille !
« La montagne offre des replis savants à qui sait les débusquer, c’est donc vrai que le lieu contient la formule. »

Par un système de vires et de petits ressauts, quitter les marnes sombres pour rejoindre un petit col (vers 2600m). D’ici, on peut escalader l’éperon rocheux du Château. Ce promontoire exceptionnel offre une perspective saisissante.

Descendre au mieux les éboulis de terre ocre et les petits escarpements qui s’ensuivent (nord-est). Plus bas, la roche laisse la place aux alpages.

Gagner la ligne de crête pour rejoindre le bien nommé Pic Gazonné.
Un peu avant ledit sommet, une trace discrète redescend côté sud-est en amorçant un grand virage dans le vallon.
Par une longue diagonale, poursuivre en suivant les fragments de sentiers. Garder en ligne de mire l’extrémité Est de la barre rocheuse délimitant le cirque d’alpage.

Après le franchissement d’une ravine, trouver une trace cairnée. C’est le début du sentier balcon (Les Passets).

Traverser un espace parsemé de gros blocs, puis retrouver le sentier du refuge (cairns).
Retour par l’itinéraire emprunté à la montée.