Pic Bayle (3465m) et Pic de la Pyramide (3382m) par le lac Besson
- Alpinisme
- Grandes Rousses / Arves / Isère / Huez (l’Alpe d’Huez)
- Difficulté :
- Alpinisme F
- Dénivelé :
- 1600m
- Durée :
- 1 jour
À tout seigneur tout honneur : si le Pic Bayle est moins connu et beaucoup moins fréquenté que ses prestigieux vassaux, le Pic de l'Étendard et le Pic Blanc, c'est lui qui règne sur le massif des Grandes Rousses. Son ascension par l'ouest constitue une randonnée d'envergure, aux ambiances variées. En prime, le Pic de la Pyramide, principale émergence de la crête reliant le Pic Bayle au Pic Blanc. – Auteur : Marcadau
Accès
Du Bourg-d’Oisans, prendre la route de l’Alpe d’Huez (D211).
Aux abords de la station, prendre à droite la D211F, qui la contourne par le sud.
Après 3km, au rond-point, prendre à gauche.
Continuer tout droit en suivant les panneaux indiquant "Chemin des Lacs" et monter jusqu’au terminus de cette route, au lac Besson (vaste parking).
Précisions sur la difficulté
- Roche très délitée, branlante et instable, dans l’éperon 3386m : pénible à la montée, dangereux à la descente dans la partie la plus raide (partie basse de cet éperon).
- Un pas délicat pour contourner le ressaut rocheux situé à la base de l’arête sud-ouest du Pic Bayle. Casque vivement recommandé.
- Traversée de glaciers : faible déclivité et pas de crevasses, mais crampons nécessaires.
- Possibilité de réaliser la randonnée sur deux jours en passant la nuit au refuge de la Fare (12 places).
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3335 et "Bourg-d’Oisans / L’Alpe d’Huez"
- Altitude minimale : 2040m
- Altitude maximale : 3465m
- Distance : environ 18km
- Horaires : comptez entre 7 et 10 h
- Balisage : Rouge et blanc (GR 549) jusqu’à l’Alpette, puis rouge et jaune (+ points bleus) jusqu’au lac de la Fare. Ensuite, hors sentier (à peine quelques traces de sente et cairns épars jusqu’au bas du glacier des Grandes Rousses).
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking du lac Besson, prendre le sentier contournant ce dernier en direction du nord (GR 549).
Il longe le lac Faucille puis domine le lac Carrelet avant de parvenir au plateau de l’Alpette.
- L’Alpette... Un site jadis magnifique, avec des allures de bout du monde... Désormais affreusement défiguré par une station de téléphérique, une télécabine, une usine à neige et un bassin artificiel aux formes incongrues.
Le chemin débouche, face à la station de téléphérique, sur une piste : emprunter celle-ci vers l’est sur environ 200m et repérer, sur la droite, le départ du sentier balisé du refuge de la Fare (panneau indicateur).
Ce sentier, bien tracé et balisé, débute par la traversée d’un pierrier, passe sous une barre rocheuse puis s’élève vivement dans une combe (quelques passages câblés) avant de traverser une zone moins austère et d’atteindre le petit refuge de la Fare (2280m), l’un des plus anciens de la région (1887).
Poursuivre en direction du lac de la Fare (2641m), dans un paysage véritablement idyllique, avec en fond sonore le bruit rose des torrents.
Parvenu au lac, près de l’abri Rajon, traverser l’émissaire (présence de gabions). Ici commence le hors sentier.
S’élever sur les replis morainiques en direction du nord-est, en visant un large couloir rocheux de couleur rouille (photo 29).
Remonter ce couloir jusqu’au pied de la barre rocheuse qui le domine. Là, obliquer à droite (sud-est) et gagner, par un ensemble de dalles polies, le bas du glacier des Rousses.
Traverser plein sud toute la partie basse du glacier (photo 30) et dépasser ainsi les soubassements de l’éperon rocheux dont le sommet correspond, sur la carte IGN, au point coté 3386m.
Contourner par la droite la base de cet éperon (attention : portion très raide et croulante, qui exige de "mettre les mains") puis en gagner la crête (photo 31).
- Il est tout à fait déconseillé de passer plus au large et de viser directement le col de la Pyramide (3351m). En effet, si cet itinéraire semble plus facile dans sa partie basse, les dernières pentes, sous le col, approchent les 50° dans du rocher affreusement délité (voir sortie d’Agarock).
Remonter au mieux l’échine rocailleuse (sud-est) : pénible éboulis. La pente s’adoucit, puis se redresse de nouveau vers 3300m. Ne pas chercher, alors, à atteindre le sommet de l’éperon, mais effectuer une traversée ascendante (sud) en direction du col de la Pyramide.
On débouche ainsi sur l’arête, dans une petite brèche, un peu au nord du col.
Descendre en versant opposé sur le glacier du Grand Sablat. En cas de rimaye au bas de la petite brèche, il est plus sûr, pour prendre pied sur le glacier, de rejoindre le col de la Pyramide tout proche (là, pas de rimaye).
Une fois sur le glacier, gagner (nord-est) la base de l’arête sud-ouest du Pic Bayle.
L’accès à cette arête est défendu par un mur qu’il convient de contourner par la droite (attention : passage délicat, photo 9).
La suite de l’arête, quoique parfois un peu aérienne, n’est qu’une formalité (photo 10) et le sommet, offrant un panorama magistral, est vite atteint.
À la descente, on pourra éviter le passage d’escalade du bas de l’arête en quittant celle-ci vers la cote 3400m pour dévaler la face sud de la montagne et rejoindre ainsi le glacier du Grand Sablat (prudence : c’est assez raide et, là encore, très instable).
Traverser le glacier jusqu’au col de la Pyramide et, de là, gravir en quelques minutes le Pic de la Pyramide par son arête nord (photo 16).
Regagner le col puis la petite brèche par où l’on a émergé de l’éperon 3386m. Redescendre celui-ci par le même itinéraire qu’à l’aller. Prudence et attention maximales sont requises dans sa partie basse, où l’on est constamment trahi par le déchaussement de pierres ou par le roulement de gravillons, cela dans des pentes qui n’autorisent guère la chute.
Enfin, on rejoint le glacier des Rousses, pour un quatrième et dernier chaussage des crampons.
Retour par le même itinéraire qu’à l’aller. On pourra en profiter pour suivre (à rebours) le parcours historique du maquis de l’Oisans, jalonné d’intéressantes plaques commémoratives (plus d’informations ici).
- Il est également possible d’effectuer le retour par le Pic Blanc, en profitant du téléphérique qui, en été, est gratuit à la descente : option utile en cas, notamment, de dégradation du temps. Il faut pour cela longer la face sud-est du Pic de la Pyramide en cheminant au mieux sur le glacier du Grand Sablat et passer sous le col du Milieu. S’informer toutefois sur l’état du glacier dans ce parcours.
Auteur : Marcadau
Avis et commentaires
Mise à jour du 18 juillet 2024 si ça peut aider !
Départ du parking à 5h, glacier à 8h30, Pic Bayle à 12h, Pic Blanc descente en téléphérique à 15h.
Une fois le glacier traversé direction l’épaule sud, les conditions de neige de cette année m’ont permis de monter directement au col de la Pyramide avec crampons et piolet en faisant ma trace dans le vallon. La pente est raisonnable jusqu’au couloir sous le col qui se raidit à 50° d’après les commentaires, ça passe bien si la neige est dure.
Attaquer le glacier vers 8h pour être au col avant la sortie du soleil.
Après ça, le cheminement est assez évident jusqu’au pic Bayle mais prudence avec la rimaye, le rocher friable (éboulement sur la crête 10min après mon passage).
Je suis passé par la crête jusqu’au pic Blanc, très exposé et instable, c’est passé tout juste mais je conseille plutôt la traversée du glacier en dessous.
Très beau panorama et le retour en téléphérique et 15min de marche est appréciable pour conclure cette belle sortie sauvage.
Testé pour vous, l’ascension par la croupe au sud de la combe du col de la Pyramide, plutôt que celle au nord décrite par le topo. C’est pas difficile, d’autant plus qu’une légère trace facilite l’ascension de la caillasse de la croupe. Sur le haut, c’est plus rocheux, on peut tirer un peu à gauche pour rester dans la caillasse, mais c’est plus agréable de rester sur les rochers proche du fil, ça passe presque de partout. On débouche sur une petite antécime juste au sud du Pic de la Pyramide, qui se rejoint par une arête sans difficultés. A la descente, pas trop de problèmes si on n’est pas trop allergique aux caillasses croulantes, on a même droit à quelques petites lignes de gravier assez agréables. Il faudra juste faire attention à tirer à gauche pour rejoindre le petit promontoire au bas de la croupe, seul point de passage facile avec le bas.
Avantage de cet itinéraire par rapport à celui du topo : Accès à la croupe beaucoup plus facile (sans escalade, et en évitant les éventuels névés barrant la combe), parcours pas trop difficile, et on débouche directement au Pic de la Pyramide d’où on rejoint le col sans aucune difficulté.
Randonnée réalisée ce jour au départ du parking du refuge de la Fare. 7h40 environ.
Topo et photos très utiles, merci !!
Attention présence d’une partie assez raide et en glace pour rejoindre l’arête sommitale au niveau de l’éperon 3386. Impraticable sans crampons et piolet à mon sens, du moins à cette période (et par précaution).
Attention à l’horaire de départ pour ne pas se retrouver à trop "brasser".
Très beau point de vue au sommet !
Randonnée réalisée ce jour au départ de l’alpette, avec retour par le téléphérique du pic blanc.
Le topo et les photos qui l’accompagnent m’ont été fort utiles !
J’ai osé sauter la rimaye à la sortie du col de la pyramide, mais j’avoue qu’il ne faut pas se louper vue la profondeur de cette dernière.... d’autant plus qu’une fois passée, on s’aperçoit que la couche de neige a l’impulsion est assez mince....
A noter qq chutes de pierres en contournant le pic de la pyramide ; terrain hostile de manière générale, donc prudence, d’autant que je n’étais pas équipé...
J’aurais aimé la faire depuis Vaujany, mais randonnée en famille jusqu’au lac de la fare via le refuge du meme nom avant de nous séparer !
Merci Den’s
Précisions très utiles, concernant la rimaye (Pascal avait donc raison) => je modifie le topo pour en tenir compte et proposer le miro-détour par le col de la Pyramide. Je pense qu’on peut aussi éviter presque complètement le glacier en restant sur l’arête (mais cela oblige à gravir l’éperon 3386).
Après la cabane de Rajon, oui, c’est nord-est, évidemment... Sinon on descend sur la La Villette !
Merci encore. On attend la sortie avec impatience.
Marcadau
Hello !
Sommets réalisés aujourd’hui. Je mettrai une sortie quand j’en aurai le temps...
Je confirme qu’une rimaye est bien présente dans le glacier du Gd Sablat sous l’arête qui relie le col de la Pyramide au début du sommet du Pic Bayle.
Quand on arrive à la petite brèche à côté de l’éperon 3386, si on descend directement vers le glacier, il faut franchir un pont de neige assez osé (la rimaye fait bien 10 m de profondeur par endroits) ... Etant seul, j’ai rejoint le vrai col de la Pyramide par l’arête en rocher, et là on peut prendre pieds sur le glacier en toute sécurité.
En revanche, Il me semble qu’il y a une toute petite erreur sur ton topo Marcadau ; après l’abri Rajon, il faut viser le couloir de couleur rouille en direction du nord-est, et non du nord ouest...
Le topo est excellent par ailleurs ! Merci.
Bon, avec l’été comme il est parti, j’imagine que d’ici fin août le glacier sera déneigé et on pourra constater de visu si la rimaye est encore là ou pas !
Et d’ailleurs, d’ici quelques années le glacier aura de toute façon disparu, ce qui règlera la question définitivement...
Il y en a sûrement sous la face sud du Pic Bayle, mais au niveau du col de la Pyramide et du débouché sur l’éperon coté 3386, je ne crois pas. Par prudence, néanmoins, je supprime la mention dans le topo. Merci Pascal.
Dans des souvenirs pas si lointains d’avoir vu le glacier du Grand Sablat déneigé en fin d’été, il me semble bien qu’une rimaye était présente. Est-il vraiment certain que la rimaye a disparu ?
Bonjour marmotton,
Il y a la traversée Bayle-Etendard (alpinisme PD+, pas de topo sur Altituderando) ou encore l’ascension du Pic de l’Etendard par le pilier nord-ouest (altituderando.com/Pic-de-...) : ces courses sont naturellement d’une difficulté bien supérieure.
Bien cordialement
Bonjour, merci pour ces photos et ce topo original.
Existe-t-il un passage également pour atteindre le pic de l’Etandard sur ce versant ?
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