Sortie du 3 avril 2021 par Pascal Pic Bayle (3465m) et Pic de la Pyramide (3382m) par le lac Besson
Le sommet culminant des Grandes Rousses, tenté en version hivernale... On n'y croyait pas vraiment, mais les éléments ont été cléments.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau, brumeux à basse altitude, quelques petits cumulus accrochent certains massifs l’après-midi. Un léger vent du nord maintient un peu de fraîcheur et préserve le regel.
Récit de la sortie
Une envie de monter haut, pour ce qui serait certainement la dernière sortie à ski de cet hiver...
Vers 8h30 du matin, malgré le beau temps, une ambiance de "fin de règne" remplit la station de l’Alpe d’Huez. Les parkings sont presque déserts, quelques rares voyageurs entassent des bagages dans le coffre des voitures. D’ailleurs, la vieille neige jaunie a clairement pris une teinte printanière... Cependant, le regel nocturne a été excellent et celle-ci est dure comme du béton. D’ailleurs, un petit vent du nord frais la préservera certainement d’un ramollissement précoce.
C’est parti sur les pistes glacées... On monte rapidement en direction de "2700", désignation touristique de cette gare de téléphérique dont l’altitude réelle serait plutôt 2620m. On poursuit ensuite en direction du col du lac Blanc, immenses étendues gelées dominant le lac du Milieu. Puis on gagne facilement l’étage glaciaire des Rousses, où lesdits glaciers sont maintenant grandement remplacés par des étendues de caillasses entrecoupés de quelques lacs.
Il est presque 11h. Voilà enfin le pied des difficultés, cette large combe de neige s’élevant vers la ligne de crête pour rejoindre le col de la Pyramide. Il n’y avait pas d’objectif précis pour cette journée, mais l’idée était de monter tant que c’est raisonnable de le faire. On s’élève donc dans la pente, assez débonnaire sur le bas mais quand même bien gelée. Cette combe est certainement skiable dans les pentes raides plus haut, mais c’est clair qu’au vu des conditions, la chute est interdite... Par prudence, skis et bâtons attendront vers 3100m sous la partie raide, la suite se fera en crampons et piolet.
La montée se poursuit sur la neige dure. On aborde les dernières pentes, devant approcher les 40° mais heureusement ici moins gelée, dans l’"escalier" d’une ancienne trace. En choisissant la bonne ligne, la neige est ferme mais pas dure, ce qui permet d’enfoncer le piolet d’une manière sécurisante.
Enfin le col, et toujours l’habituelle "baffe" panoramique sur l’Arvan dès qu’on franchit la ligne de crête. Il est presque midi mais grâce au vent du nord le dégel n’a pas encore vraiment commencé. Le Pic Bayle se dressant fièrement au nord semble devenir un objectif raisonnable. On prend pied sur le glacier en négociant au mieux la trajectoire pour éviter une éventuelle rimaye toujours à craindre en ces lieux, même si la neige épaisse et dure limite bien les risques. Puis, on se redirige vers la crête sud du Pic Bayle, qu’on rejoint en gravissant quelques pentes bien raides d’excellente neige. Une dernière petite montée dans le mixte de la crête, et voilà la sommet.
Panorama spectaculaire, malgré la brume et la neige plus vraiment immaculée indiquant qu’on est clairement au printemps. Au nord, le pic de l’Étendard semble dominer au-dessus de l’horizon malgré son mètre en moins, ce qu’on pourra tenter de justifier par la courbure de la Terre. On passera un bon moment à contempler le panorama avec la satisfaction d’avoir enfin atteint le sommet culminant des Grandes Rousses.
La descente se fera droit dans la pente sud du sommet, presque 40° ici aussi, dans une neige plutôt molle mais bien stable, sécurisante, pour regagner l’immense plat en neige dure du glacier qu’il n’y a plus qu’à retraverser en direction du col. Mais bien sûr, on s’offrira aussi l’ascension du Pic de la Pyramide, en haut de sa jolie arête de neige rapidement gravie. La perspective de ce sommet, beaucoup plus "pointu" que celui du Pic Bayle, vaut vraiment le détour.
15h. C’est la descente dans les raides pentes sous le col, tantôt face à la pente, tantôt dos à la pente dans les passages où la neige est trop malcommode. Les pentes se font plus débonnaires et le soleil commence tout juste à ramollir la neige. On file droit dans la pente pour enfin retrouver les skis...
Direction les petites bosses sur le rebord du plateau des Rousses pour une deuxième pause, et même une courte sieste. Et puis, vers 16h30, on rechausse les skis pour tranquillement poursuivre la descente dans ces immenses pentes gelées dominant le col du lac Blanc.
On retrouve finalement les pistes, mais on les ignore, préférant improviser tranquillement des trajectoires ludiques en traversée entre vallons et bosses rocheuses de la montagne... La neige est maintenant soupeuse. On terminera tranquillement la descente dans la lumière jaunissante d’un soleil embrumé. Fin de la balade vers 17h30.
Photos
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
J’avais programmé mon premier "3000" de la saison, mais... projet contrarié par les contraintes que l’on connait ! Et ce n’était pas un poisson d’Avril !
"Une ambiance de fin de règne", comme tu le dis, en espérant que le suivant soit plus respectueux des écosystèmes. Je fuis ces zones dépareillées par le béton, et l’occasion semblait providentielle !
Bravo, belle escapade !
Un peu frais dans le petit vent du nord au sommet, mais juste un peu plus bas à l’abri, on était carrément bien avec l’effet "four solaire" du glacier !
Mais la fraîcheur du jour a du bon : Celle de pouvoir prendre son temps au sommet sans craindre que la neige ne ramollisse trop et devienne malcommode.
Ouaouh impressionnant ! il ne faisait pas trop froid au sommet ?? à 3465m ?
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