Montagne du Gros Foug (990m) par Serrières-en-Chautagne et Clarafond
- Randonnée
- Jura / Savoie / Serrières-en-Chautagne
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 750m
- Durée :
- 1 jour
Un bel itinéraire très varié au départ du village de Serrières, menant à un belvédère sur le bord ouest de la crête sommitale de la montagne. Bien tranquille dans sa première partie, plus soutenu ensuite, il offre de nombreux points de vue bien dégagés sur la Chautagne, et permet aussi de découvrir la multitude de ruisseaux, canaux et cascades du bas de la montagne, très spectaculaire au printemps. – Auteur : Christophe
Accès
Serrières-en-Chautagne est accessible par la D991 depuis Seyssel ou Aix-les-Bains. Parking dans le centre du village, près du plan d’eau.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : IGN Top 25 3331 OT : Rumilly/ Seyssel/ Le Grand Colombier
- Altitude départ : 240m arrivée : 990m
- Horaire total : 5h
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Itinéraire
Balisage : panneaux et poteaux fléchés tout le long du parcours.
À Serrières, traverser la route et prendre la "Montée des Deux Évêques", petite rue à gauche d’un bar ; suivre les panneaux "circuit promenade", passer devant l’église, monter à travers le village et arriver au lieu-dit "Lapeyrouse". Prendre à droite la direction du Châtaignier par Clarafond.
Suivre sans problème le balisage jusqu’au lieu-dit le Châtaignier à 590m. On pourra au début faire l’aller-et-retour à la cascade pétrifiante, dans une ambiance étrange de forêt exotique. Le début du parcours offre par ailleurs une multitude de cascades, torrents et ruisseaux canalisés assez étonnante.
Au Châtaignier, prendre la direction de la roche Plane par le sentier du 4. La montée devient plus raide, il faut traverser des pierriers et franchir quelques passages câblés faciles. À la roche Plane, prendre la direction du point de vue, but de la randonnée, offrant la vue sur la Chautagne, le Rhône, le Bugey, le grand Colombier, le lac du Bourget, le mont du Chat et la Chartreuse.
Descente : revenir sur ses pas jusqu’au Châtaignier, puis prendre à droite la direction de Serrières par le sentier du Châtaignier. L’itinéraire passe par le hameau de Venaise et croise quelques routes ; il faut être bien attentif au balisage pour ne pas rater les endroits où le sentier quitte la route pour repartir à travers champs. On revient sans problème à Serrières à travers les vignes.
Auteur : Christophe
Avis et commentaires
Et merci à Antoine pour ces précisions. C’est bien triste d’apprendre que notre belle Chautagne est attaquée par les pyrales. Que serait-elle sans ses buis ?
Merci, Hereme, pour ces informations. Elles développent les explications données sur le terrain. C’est intéressant de constater que déjà dans les années 30, il y avait parfois des hivers très doux, avec disparition de la neige sous 1100m à la mi-janvier.
Bonjour Christophe.
#8, 19, 20 & 21 : les explications sont extraites de la Revue de Géographie Alpine, J.-J.-Ed.Martin, J.Messines du Sourbier, article "L’éboulement de Serrières-en-Chautagne", tome 24, n°1, 1936. pp. 239-245 ;
" La pluviosité exceptionnellement élevée des derniers mois de 1935 et qui a persisté en janvier 1936 a provoqué dans tous nos bassins fluviaux les inondations que l’on sait.
La Savoie, pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons, n’avait cependant nulle part enregistré de crues désastreuses jusqu’à l’éboulement de boue qui, le 17 janvier 1936, a désolé la petite commune de Serrières en Chautagne.
...
Le vendredi 17 janvier, vers 7 heures du matin, au cours d’une forte averse, un paquet de blocs et de terre mélangée d’eau se détachait du plateau de Marête, à la cote 430, et en moins de 5 minutes •se déversait brutalement sous forme d’une lave qui, vers le bas, se divisait en plusieurs coulées de boue. L’une d’elles, au Nord, atteignait le chef-lieu, détruisant complètement ou endommageant une vingtaine de bâtiments ; une scierie et un moulin, une minoterie, plusieurs autres maisons étaient emportées. Des villas, la fruitière du vWlage, un garage d’automobiles, d’autres bâtiments étaient partiellement détruits. Une autre coulée, au Sud, détruisait plusieurs écuries, des granges et diverses maisons du village des Denis. Les eaux et la boue venaient se perdre ensuite dans les marais, à 260 mètres d’altitude. La route nationale était coupée en plusieurs endroits. Au-dessus des agglomérations, à la cote 360, le chemin vicinal ordinaire n° 50 était recouvert sur une largeur de 180 mètres. Sur le plateau de Marête, la route neuve de Venaise, c’est-à- dire le chemin vicinal ordinaire n° 3, n’a pas été coupée, mais menace de l’être si le glissement s’amplifre ; 6 à 7 hectares de terrain ont été emportés ou recouverts par la lave. Des vignes ont été arrachées et des jardins détruits. Du bétail a été enseveli ou dut être abattu. Mais, étant donné la rapidité de la catastrophe et les circonstances dans lesquelles elle s’est produite, les victimes auraient pu être nombreuses. Heureusement, aucune mort d’homme n’est à déplorer. .... Les dégâts sont trop importants pour qu’une remise en état soit immédiate. Postiers, électriciens ont rétabli les lignés téléphoniques et électriques. La route nationale a été dégagée après 4 à 5 journées d’interruption de trafic.
Les causes de la catastrophe demandent tout d’abord à être précisées et à cet égard quelques considérations d’ordre topographique et géologique méritent d’être retenues.
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Ces petites barres rocheuses ont éjé sculptées par l’érosion dans le flanc inverse du pli, dont les assises successives sont étirées et amincies. C’est là un phénomène assez général.
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Le fait se traduit simplement dans la topographie par une suc- cesssion de petites falaises calcaires du Crétacé inférieur, entre lesquelles se sont logés des dépôts d’origine fluvio-glaciaire ou des éboulis remaniés. Les barres rocheuses sont boisées. Les terrasses intermédiaires sont couvertes de prés ou de pâtures.
...
Les eaux de pluie, après un ’ruissellement assez bref, pénètrent dans le calcaire par les fissures et les diaclases et circulent souterrainement d’abord dans les calcaires urgoniens du sommet et, de là, dans les calcaires hauteriviens. Elles sont arrêtées dans leur descente par les couches marneuses et imperméables ...
Les eaux qui sourdaient probablement à proximité de l’emplacement actuel ont donné naissance, entre les cotes 540 et 360 approximativement, soit sur 180 mètres de hauteur environ, à d’énormes quantités de tufs. On sait que ces dépôts sont formés par des eaux calcarifères qui, perdant une partie de leur acide carbonique en arrivant au jour, déposent des calcaires sur les mousses et les herbes. Ces dépôts quaternaires se présentent sous formo d’une pierre jaune ou grise extérieurement, criblée de trous correspondant au logement d’organes végétaux ou animaux décomposés ; cette pierre est tendre, durcit à l’air et se désagrège assez facilement, mais elle se taille très bien. Aussi a-t-elle été employée autrefois comme matériau de construction. Des carrières de tufs ont été exploitées anciennement à Serrières, dans la zone même du glissement, lies eaux circulent aisément dans ces dépôts et nous avons noté à ce niveau, sous le plateau de Marête, deux sources situées l’une à droite, l’autre à gauche du décrochement.
Ces tufs sont à l’origine de la catastrophe. Leurs dépôts instables étaient complètement minés par les eaux : d’un côté par celles provenant des sources de Olarafond et de Vercin, qui ruisselaient dans des lits mal définis et s’infiltraient à nouveau à hauteur du plateau de Marête ; de l’autre, par des eaux plus profondes.
Cette circulation d’eau souterraine avait sans doute augmenté à la suite des pluies exceptionnellement abondantes des mois derniers. A cet égard, voici quelques chiffres tirés des observations météorologiques du Service forestier en Savoie :
Chambéry ... novembre-décembre-½ janvier 1935-1936 : 542 mm.
En comparaison, voici pour Chambéry les moyennes mensuelles de 30 ans (1881-1910), selon l’ouvrage bien connu d’E. Bénévent sur le climat des Alpes françaises : novembre-décembre-½ janvier 238 mm.
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A plus haute altitude, dans le massif voisin des Bauges, les observateurs ont enregistré, pour le total de ces deux mois et demi, les chiffres fantastiques de 882,2 mm. aux Déserts (altitude 1030 m.) et de 978,9 mm. aux Aillons (altitude 850 m.). Très vraisemblablement, la chaîne du Gros Foug, dont l’altitude est comparable, a reçu des précipitations du même ordre de grandeur.
Il faut encore noter qu’une très grosse partie des pluies de novembre et de décembre tombait sous forme de neige aux altitudes supérieures à 600 mètres, et qu’en fin de décembre l’amoncellement en était très considérable au-dessus de 800 mètres ; le radoucissement marqué de la température dans les derniers jours de l’année, radoucissement qui s’est encore accentué au cours des deux premières semaines de janvier 1936, a provoqué la fusion de la neige ; celle-ci, au-dessous de 1100 mètres (altitude du Gros Foug 1060 m.), avait complètement disparu le 14 janvier.
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L’abondance des eaux dans ces terrains de forte déclivité, naturellement instables et peu solides comme le sont les tufs, a provoqué un décollement dans la masse. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un glissement. Il n’y a pas eu un mouvement continu des terres. A l’origine, il s’est produit une dislocation de blocs et un éboulement entraînant rochers, terre végétale, arbres et broussailles. En outre, il faut signaler qu’un peu en dessous du point de départ de l’éboulement se trouvaient d’anciennes carrières de tufs. Un réservoir d’eau de 2.000 à 3.000 mètres cubes de capacité servait à actionner une scierie qui débitait la pierre. Sous la pression des terres et par suite de l’éboulement, les parois du réservoir cédèrent et les eaux emmagasinées dans cette citerne vinrent grossir la lave et augmenter les dégâts dans le village des Denis.
En résumé, les causes de la catastrophe sont multiples ; ce sont d’abord. des causes générales : la nature des rochers, le régime des eaux.
Ce sont ensuite des causes particulières. Avant tout, jouant un rôle primordial : la pluviosité exceptionnelle de l’hiver 1935-1936 et, en second lieu (circonstances locales), l’exploitation des tufs, l’existence d’anciennes carrières et la présence d’un réservoir d’eau.
Mais si certaines conditions particulières dues à ces anciennes exploitations des tufs ne doivent plus entrer en ligne de compte pour l’avenir, les autres causes de la catastrophe subsistent ou peuvent se présenter à nouveau : elles justifient l’intervention des services publics.
...
La captation des sources vauclusiennes est ici une opération facile. Un travail efficace serait réalisé en recueillant dans des canaux à ciel ouvert, maçonnés et lissés, par conséquent étanches, les exsurgences du plateau de Glarafond. Les eaux seraient ensuite conduites suivant la ligne de plus grande pente jusqu’au plateau de Marête. A partir de l’éboulement et dans les terrains engraves, on les ramènerait dans l’ancien lit du ruisseau. Celui-ci ferait l’objet d’un curage et, le cas échéant, serait garni de clayonnages longitudinaux et de barrages en bois traversaux. Les eaux provenant de la source de Vercin et qui suivent actuellement un tracé sinueux seraient conduites directement dans une combe naturelle au moyen d’un canal également maçonné. Les sources de Venaise seraient captées de la même manière et leur écoulement serait assuré par le ruisseau de la Combe. " .
Aux dires des habitants, ces sources s’écoulaient anciennement dans le ruisseau, mais depuis plus de trente ans il a toujours été vu à sec. C’est donc que des infiltrations assez récentes ont tari cet écoulement. Il est très possible et même probable que -les eaux infiltrées soient celles qui réapparaissent plus bas dans le tuf. Les drainages effectués dans les parties supérieures du versant auraient donc pour résultat de tarir ou tout au moins de diminuer le débit des sources inférieures. Les eaux qui subsisteraient seraient néanmoins captées et conduites dans le ruisseau. "
Merci pour cette rando.
Nous l’avons faite ce 7 août.
Le sentiers traverse bien des parcelles de châtaigniers mais apparemment peu productifs.
Depuis que cette rando à été postée il y a un changement majeur sur la partie qui traverse les barres rocheuses. Cette partie comporte un grand nombre de buis infestés par la pyrale. Chenille du papillon de nuit Cydalina. Des milliers de chenilles sont suspendues à leur fil au milieu du sentier. C’est vraiment désagréable. Heureusement qu’elles ne sont pas urticantes.
Il est préférable d’éviter cette rando en période d’activité de ces chenilles.
Quand on arrive au point de vue, la vue est moins belles que sur les photos de ce post car la végétation à poussé et la vue mois exceptionnelle.
Cela reste néanmoins une balade agréable au niveau des cascades et dans le passage câblé assez ludique.
Dans ce passage un chamois pas très effrayé nous a regardé passer.
Aucun souvenir de châtaigniers dans le coin, désolé. Bonnes promenades.
bonjour, Christophe. j’à savoir si dans l’endroit il y a des bois de châtaigniers,pour ramasser ?? merci,
Merci pour cette information, je peux enfin mettre un nom sur cette plante.
Bonjour Christophe. Pour info, la végétation exubérante observée par endroits est constituée de Scolopendres (Asplenium scolopendrium), une fougère largement répandue en France mais protégée par endroits comme en Région PACA. Voir : fr.wikipedia.org/wiki/Sco...)
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