Les Pointes d’Orient (2942m) et le Râteau Vieux (2797m) en traversée
- Randonnée
- Cerces-Thabor / Savoie / Valloire
- Accès en Bus/Train - Chiens autorisés
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1300m
- Durée :
- 8h
Vues de la vallée, les Pointes d'Orient apparaissent telles une forteresse rocheuse à l'architecture complexe. L'itinéraire proposé ici permettra de visiter ce mini-massif via la Pointe 2942m et le Râteau Vieux pour passer de la Vallée de la Valloirette à la Combe de l'Aiguille Noire. Il offrira surtout au randonneur aventureux une magnifique journée dans une montagne très sauvage, entre impressionnantes falaises, pierriers gigantesques et crêtes déchiquetées. – Auteur : jean331
Accès
De Saint-Michel-de-Maurienne, accessible en train, rejoindre Valloire (bus S40) puis Bonnenuit (navettes gratuites en été au départ de l’Office du Tourisme de Valloire). Le départ de la balade se situe à gauche de la route du Galibier, un peu au-dessus du parking situé en haut du hameau.
Précisions sur la difficulté
Aucun sentier, aucun cairn, la montée est physique mais sans difficulté particulière. La descente du sommet de la Pointe 2942 vers le Col sous le Râteau Vieux comporte en revanche un passage délicat : sur une courte portion, le terrain est délité, glissant et un peu exposé.
De façon générale, la balade est très sauvage, loin de tout, et nécessite un pied sûr ainsi qu’une bonne capacité à "lire" un terrain assez complexe.
La trace GPX a été faite à la main, elle est donc purement indicative.
Je recommande le port du casque, en particulier pour la descente vers le Râteau Vieux.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : Top 25 3435 ET - Valloire / Aiguilles d’Arves
- Altitude minimale : 1418 m
- Altitude maximale : 2942 m
- Distance (A/R) : 14 km
- Balisage : aucun
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking à la sortie de Bonnenuit, suivre quelques mètres la route du Col du Galibier, puis prendre sur la gauche un sentier qui rejoint une croix, puis repart à droite. Le quitter rapidement pour viser plein est le point le plus bas du chainon Mitre - Pointes d’Orient. Une longue montée tout droit dans de raides pentes herbeuses commence.
Arrivé à un replat, repérer les traces d’un ruisseau (asséché en ce caniculaire été 2022) qui descend directement du point visé. Continuer à monter plein est (physique) jusqu’à atteindre la base des barres rocheuses qui semblent constituer la ligne de crête. Il s’agit en fait d’un simple palier à franchir pour gagner le Plan des Moutons.
En s’approchant, on constatera que la pente qui semblait du bas quasi-verticale est en fait peu inclinée et que plusieurs passages entre les rochers permettent de se faufiler vers le haut (photo 9). Le passage le plus aisé est celui à gauche sur la photo - celui proposé au centre de la photo est plus exposé.
Après avoir franchi les barres, plusieurs cheminées herbeuses se présentent. Remonter celle qui est séparée en deux branches par un rocher et déboucher sur le vaste replat du Plan des Moutons. La partie la moins intéressante de la randonnée s’achève ici.
Traverser le Plan des Moutons et obliquer vers la droite (sud) pour atteindre rapidement le Pas de la Sétaz Vieille. De ce point, on constatera qu’il est possible de descendre versant ouest jusqu’à la Neuvachette. Délaisser cette option et monter dans les pentes de caillasses sur la droite.
On arrive à un replat sous un pic rocheux (la première des Pointes d’Orient, cotée à 2825m sur la carte IGN) qu’on ne gravira pas. Passer à flanc versant ouest jusqu’à déboucher dans une petite combe suspendue (une sorte de cuvette) encombrée de blocs. Remonter cette combe jusqu’à déboucher vers un collet offrant une vue grandiose sur les Écrins. Une fois ce collet atteint, on constate que la cuvette se poursuit légèrement en contrebas et vers la gauche. Continuer à la suivre. On passe dans une sorte de mini-canyon avant d’arriver à la base d’une seconde pointe aux rochers blancs. Longer cette dernière par le versant est (on peut faire un détour jusqu’à son sommet au passage).
On aperçoit enfin la pointe convoitée, de couleur plus sombre. Quelques pas d’escalade facile permettent de rallier la crête sommitale. Gagner rapidement le point culminant par l’arête.
Après avoir contemplé le panorama magnifique sur les Rochers de la Grande Paré, l’Aiguille Noire, le Thabor, la Vanoise, les Aiguilles d’Arves et le massif des Écrins, il faudra se lancer dans la partie la plus impressionnante de la balade. L’objectif est de rejoindre par une descente versant ouest le petit col de terre ocre situé sous les falaises du Râteau Vieux.
La première partie de cette descente, bien qu’elle se fasse au-dessus d’imposantes barres rocheuses est plutôt facile (terrain composé de blocs et d’herbes). L’apparition de rochers, alors qu’on semble quasiment arrivé au col, marque le début d’un passage délicat. Il va falloir descendre avec la plus grande prudence une sorte de ravine encombrée de pierres (attention, rien ne tient, tout glisse, et de grandes barres rocheuses sont situées juste en contrebas).
Une fois ce passage franchi, on débouche sur le col terreux, au pied du Râteau Vieux. Il est sûrement possible de descendre directement dans la Combe plein sud mais celle-ci semble assez pénible en plus d’être idéalement située pour accueillir les chutes de pierre issues des falaises qui la dominent de part et d’autre. Le plus simple consistera donc à contourner rapidement l’éperon rocheux issu du Râteau Vieux pour en atteindre le sommet par de raides (mais courtes) pentes herbeuses.
Le sommet atteint, on observera l’immense pierrier qui dévale du Pas de la Sétaz Vieille et on repèrera le petit lac (asséché lui aussi en ce magnifique été spécial "réchauffement climatique") qu’il faut à présent atteindre. Descendre via des pentes herbo-pierreuses sans difficulté notable. On passera notamment auprès d’un rocher assez caractéristique (photo 72) avant de "plonger" vers le lac.
Longer le lac par la gauche, puis une fois celui-ci dépassé, repérer le départ d’un couloir entre deux buttes herbeuses évidentes.
Dévaler le couloir et atteindre le fond de la Combe de l’Aiguille Noire. C’est la fin de la partie sauvage de la balade. Rejoindre le sentier qui arrive du Col de la Plagnette et redescendre jusqu’à Valloire (panneaux). Du village, il est possible de remonter à Bonnenuit en navette gratuite l’été.
Ma sortie du 16 août 2022
Quelques jours plus tôt, tandis que je prenais franchement mon temps sur le sentier du Vallon des Aiguilles de retour de l’Aiguille de l’Épaisseur, peu pressé que j’étais de rejoindre la route, mon regard avait été happé par l’impressionnante forteresse constituée par le chainon Mitre - Pointes d’Orient - Rocher de la Grande Paré. Pas vraiment élégantes ni très hautes, ces montagnes dégageaient néanmoins une belle aura avec leurs architectures alambiquées, leurs versants austères et leurs couleurs changeantes au gré du jeu des nuages avec le soleil, passant sans cesse du chatoiement de l’ocre au noirâtre le plus sévère.
De retour en vallée, je commençais à farfouiller le web afin de savoir si un itinéraire existait pour visiter ces sommets pour le moins confidentiels. Je tombais assez vite sur ce qui semble être le seul topo existant sur la toile ici.
Quelques randos plus tard, je me lançais dans l’expédition, l’idée de départ étant de faire l’itinéraire tel que décrit sur le topo en question, c’est à dire en aller retour même si dans l’absolu j’aurais préféré faire une boucle afin de découvrir plus de paysages encore.
De Bonnenuit au petit matin, la montée droit dans la pente vers le passage du Plan des Moutons s’avérait conforme à ce qui était décrit : un bon vieux casse patte sur des pentes herbeuses et raides, histoire de tester son cardio et sa motivation. Après le passage des barres rocheuses (très simple au final), je débouchais au Plan des Moutons, replat incongru au milieu de tous ces pics aux formes biscornues, et poursuivais l’exploration vers le Pas de la Sétaz Vieille puis la Combe suspendue qui me ramenait sans trop de mal jusqu’au sommet de la Pointe d’Orient, altitude 2942m.
Après m’être restauré avec un bel enthousiasme en m’efforçant de reconnaitre les innombrables sommets que m’offrait le panorama superbe, je commençais à lorgner sur le versant ouest de la montagne et en particulier la pente qui, d’ici, semblait amener sans anicroches vers un petit col aux couleurs chaudes sous le Râteau Vieux. Juste un petit passage de cette vaste pente restait invisible du sommet mais l’étude de la carte laissait penser que le petit col en question était tout à fait atteignable, ce qui permettrait ensuite de dévaler jusqu’au fond de la Combe de l’Aiguille noire et ainsi d’accomplir une vaste boucle plutôt que de revenir par le même itinéraire qu’à la montée. Je me lançais donc dans la descente (tout en me disant que si d’aventure, la partie que je n’avais pas en visuel s’avérait impraticable, une solution toute bête serait mise en œuvre : remonter jusqu’au sommet pour rentrer par le même chemin qu’à l’aller).
Les deux tiers de la descente se faisait d’un bon pas sur un terrain facile. La dernière portion, juste avant le col (la fameuse partie que je ne voyais pas du sommet) s’avérait comme de bien entendu plus rugueuse. Une immonde ravine noirâtre glissante à souhait, aussi courte que pénible se présentait à mes yeux ébahis et mes jambes qui commençaient à fatiguer. Bien décidé à réaliser ma boucle maintenant que je l’avais imaginée, je ne me laissais pas décourager par ce petit obstacle et poursuivais néanmoins, avec prudence bien sûr, ne comptant que sur mes gambettes car chaque bout de rocher saisi se désolidarisait invariablement de la montagne pour me rester dans la main. N’exagérons pas sur la difficulté de ce court passage qui ne comporte rien de bien méchant non plus, mais il fallait se montrer un brin vigilant surtout que de belles barres rocheuses étaient toutes proches en contrebas.
Arrivé au col sous le Râteau Vieux, je décidais de ne pas poursuivre directement dans la Combe à droite dont l’aspect avait l’air à peu près aussi engageant que la ravine et d’aller au plus simple, vers le Râteau Vieux tout proche, ce qui garantirait en plus d’ajouter la visite d’un nouveau sommet à la journée, une descente plus tranquille.
En effet, l’ayant observé du sommet de la Pointe d’Orient, j’avais constaté que ce sommet bipolaire présentait deux versants de falaises ingrates et quasi verticales, mais que le dernier côté de cette montagne était constitué de pentes herbeuses on ne peut plus débonnaires.
Le sommet atteint, après avoir photographié à tout va les "Statues", l’Aiguille Noire et le Mont Thabor, il ne me restait plus qu’à gambader dans l’herbe pour rallier un petit lac asséché puis un couloir débonnaire qui me déposait en douceur au fond de la Combe de l’Aiguille Noire. Je tenais ma boucle.
Les photos en musique (une fois la vidéo lancée, si l’image n’est pas nette, cliquer sur les paramètres (le petit écrou en bas à droite) et régler sur 1080P pour une bonne résolution)).
Auteur : jean331
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