Pic de la Buffe d’en Haut (2933m), par le Chazelet – à raquettes
- Raquettes
- Grandes Rousses / Arves / Hautes-Alpes / La Grave
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1400m
- Durée :
- 1 jour
Un long parcours de crêtes au cœur de l'Oisans, dans sa version sauvage... De bosse en bosse, le parcours s'enfonce dans le panorama jusqu'à atteindre la ligne de crête séparant l'Oisans de la Maurienne, dominé par les majestueuses Aiguilles d'Arves. Beaucoup moins connu et fréquenté que le Pic du Mas de la Grave tout proche, le parcours, presque aussi long, est néanmoins beaucoup plus esthétique et panoramique. – Auteur : Pascal
Accès
Bourg d’Oisans - La Grave - Le Chazelet, parking des remontées mécaniques.
Précisions sur la difficulté
La principale difficulté résulte surtout de la longueur du parcours, parfois un peu en dents de scie le long des bosses successives de la crête. Cependant, le panorama constamment présent motive les efforts. D’ailleurs, chacune de ces bosses peut au besoin être décrété objectif de la rando.
En période estivale, il n’y a guère de difficultés techniques, peut-être quelques raidillons dans la caillasse, sans réelle exposition. Même si la sente est peu marquée, l’itinéraire est assez évident par bonne visibilité.
L’hiver, la principale difficulté technique est le franchissement de quelques raidillons (environ 35° sur quelques courtes portions). En raquettes, il faudra au moins avoir des raquettes cramponnées pour franchir ces raidillons, et souvent même de véritables crampons si la neige est gelée, piolet conseillé. Il faudra également s’assurer de la stabilité de la neige pour l’ascension de la première bosse. Plus haut sur la crête, il n’y a plus vraiment d’exposition aux avalanches.
L’itinéraire étant peu fréquenté et parfois pas tracé du tout, la progression en neige molle peut devenir assez pénible. Attention également à l’orientation en cas de mauvaise visibilité : A la descente, il est facile de s’égarer sur une crête secondaire.
À skis, des couteaux sont souvent nécessaires, et la descente ne sera souvent pas de très bonne qualité sur la neige soufflée et dégarnie de la crête. Par bonnes conditions de neige, les bons skieurs choisiront plutôt des descentes alternatives dans les versants de certaines combes.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1735m.
- Altitude sommet : 2933m.
- Durée : 7h.
- Carte : IGN TOP25 3435ET Valloire - Aiguilles d’Arves - Col du Galibier.
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Itinéraire
Du parking, descendre pour rejoindre la piste du vallon et franchir le pont sur un torrent. Immédiatement après celui-ci, quitter la piste et monter dans les alpages en direction du hameau du Rivet du Pied.
Poursuivre l’ascension de la bosse dominant le hameau. Elle s’aborde soit par le sud-ouest, en franchissant sur le haut un petit ressaut raide par le passage le plus facile. La pente, environ 35° sur un court passage, peut nécessiter des crampons en cas de neige dure ou gelée.
Remonter vers le haut de la bosse. La pente s’adoucit sur une large crête ponctuée de quelques grands replats qu’il n’y a plus qu’à suivre longuement en direction de la prochaine bosse, la Petite Buffe (2683m). La pente se redresse (35°) juste avant le sommet, et est souvent en neige dure. Il faudra éventuellement ressortir les crampons, ou alors grimper la caillasse si celle-ci est suffisamment déneigée. Ce sommet constitue déjà un bon objectif d’excursion.
Poursuivre la crête vers le nord, parfois plutôt horizontale, parfois montant vers quelque petite bosse derrière laquelle il faudra redescendre un peu. La crête se fait plus étroite, rester proche du fil, où la progression se fait en général sans difficultés.
On atteint l’avant-dernière bosse de la crête, le pic sud de la Buffe d’en Haut (2878m), offrant déjà une belle vue sur le versant Maurienne et les Aiguilles d’Arves. Il peut servir d’objectif à ceux qui ne veulent pas affronter le raidillon final parfois délicat à franchir pour atteindre la dernière bosse, le pic nord (2933m). Ce sommet, très pointu, offre un magnifique panorama qui n’a pas grand chose à envier à son illustre voisin, le Pic du Mas de la Grave.
Le retour s’effectue par le même itinéraire. En cas de mauvaise visibilité, il faudra faire attention a ne pas s’engager par mégarde sur une des crêtes secondaires. La partie basse de la crête, très large, est particulièrement délicate en cas de brouillard. On prêtera aussi attention à la descente de la première bosse pour retrouver le point de passage le plus facile du raide ressaut, invisible d’en haut (bien repérer les lieux à la montée).
Détail de la sortie du 27 février 2018
La journée la plus froide de l’hiver... Certainement, là haut sur les alpages, la température ne devrait pas dépasser -20°C... Mais au moins, plus trop de vent, c’est beaucoup plus supportable que le blizzard qui m’a fait buter au Piquet de Nantes la veille... Malgré le froid, cette fois on va monter haut, histoire de passer au dessus des nuages. D’ailleurs, la webcam du Pic Blanc montre que les skieurs survivent à 3300m au dessus du magnifique décor des montagnes de l’Arvan... On s’habille 5 couches et on part pour ce petit sommet magnifique qui me faisait de l’œil dans sa version hivernale... Une belle crête sauvage et panoramique... Pas sûr d’arriver au bout, mais dans tous les cas ce sera certainement beau...
13h au départ du Chazelet. Neige dure, sans être vraiment glacée. Marche agréable en raquettes qui accrochent bien sans s’enfoncer, même si ça aurait été mieux en crampons, qui hélas n’étaient pas du voyage... Piolet sur le sac au cas où...
Première bosse, premier ressaut, ça passe bien... On poursuit sur la large crête sous les nuages qui défilent... Montons, on sera bientôt au dessus...
15h, sommet de la Petite Buffe, après une grimpe un peu difficile qu’on assurera au piolet. Les nuages vont et viennent, plongeant la crête entre brouillard et ciel bleu... Belle ambiance... Grosses congères sculptées artistiques, dont le franchissement donnera enfin un peu d’utilité aux raquettes... Derrière de multiples bosses, le sommet est en vue, mais la crête est plus longue qu’elle en a l’air... On poursuit, alors que les Aiguilles d’Arves de découvrent progressivement... C’est magnifique...
Dernier raidillon, et voilà le sommet... 16h30, le panorama est superbe, montagnes tout en blanc sous le ciel bleu au dessus des nuages... Hélas, le froid est vraiment mordant... On fera l’impasse sur le casse-croûte, et on ne pourra pas boire non plus car l’eau a gelé dans la bouteille (c’est bien la première fois que ça m’arrive ?). On se contentera donc de quelques photos, même si l’appareil souffre aussi du froid et rechigne à fonctionner correctement... Mon souhait du jour ? Un appareil photo pouvant fonctionner entièrement par commandes vocales, de manière à pouvoir être utilisé avec des gants de ski !
On ne s’attarde pas, retour par la longue crête... Les petites remontées ajoutent vraiment à l’impression de longueur, et chaque coup d’œil au paysage est prétexte d’une pause pour quelques tentatives de photos, dans les couleurs du soleil descendant...
18h, on plonge dans les raides pentes de la Petite Buffe dans les couleurs du soleil couchant. Puis, c’est un long retour dans l’ombre sur la large crête, alors que la lumière du jour fait progressivement place à la clarté de la lune... Fin de la balade vers 19h30 dans le calme d’une nuit glaciale.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Beau parcours. Merci pour les très belles photos (j’adore les N° 47 et 48) prises au péril de tes doigts gelés.
On ’ressent’ le froid rien qu’à regarder tes photos ...
Et très bonne idée que la commande vocale d’appareil photo !!!
Superbe rando.........Bravo !
Très froid certes, mais pas trop de problèmes car l’empilement tricot+chemise+pull+polaire+veste s’est révélé bien efficace, d’autant plus qu’il n’y avait pas trop de vent. Le problème, c’est surtout de faire des photos par ces températures, ce qui avec le matériel actuel est impossible avec des gants de ski !
Superbe ! Et bien courageux.......On sent le froid d’ici ! Mais quelles photos !
Bonjour Pascal
Comme Yann, il me vient un seul mot...Wahouu !
Effectivement ce 27 Février était glacial, j’étais aussi au alentour des -20°C en Vanoise.
Heureusement, la neige était plutôt dure tout le long du parcours : Plutôt gelée en bas, et soufflée plus haut sur la crête. Du coup, la marche a été assez commode. J’aurais même préféré être en crampons plutôt qu’en raquettes. En neige molle par contre, pas sûr que j’aie l’endurance d’arriver au sommet...
Whoa ! Déjà à pied en été ça semble long, alors en raquettes ! Chapeau.
vraiment impressionnante, toute cette neige, bravo aux courageux rando-alpinistes pour cette splendide ascension hivernale ; les photos sont vraiment impressionnantes...
Ah ... J’y pense ... Les cacahuètes étaient bien aussi vers -10°C. Pas plus dures qu’en temps normal. Ça a l’air de bien résister au froid ?...
Je comprends ton enthousiasme à photographier le Pic des Trois Evêchés. Je le trouve aussi très photogénique sur tes photos. En revanche, je trouve les Aiguilles d’Arves moins belles sous ce profil que comme on est plus habitué à les voir (de plus loin, et en général depuis des massif situés au nord ou à l’est d’elles).
Sinon, rien à voir, mais toi et Alain, lors de vos sorties respectives du 27/02, à défaut du casse-croûte, j’ose espérer que vous avez mangé des trucs. Ne rien manger par de telles conditions ce n’est probablement pas très raisonnable. Je pense qu’il y a bien quelques trucs qui peuvent rester mous et mangeables et être mangés en gardant les gants (à part pour les sortir de leurs emballages) : des sandwiches à base de pain de mie, garnis de pâté ou de rillettes ; et des madeleines. Et si ce ne sont que des évidences pour vous, excusez ma naïveté et faites comme si vous n’aviez rien lu. Sinon j’ai pris une compote en gourde dimanche vers -10°C et ce n’était pas glacé, alors que mon eau était glacée. Ça fait du liquide et des fruits ... ;o)
Alain un thermos d’eau bouillante et une soupe (bio) lyophilisée ça réchauffe son homme... Il y a aussi le vin chaud...
Pour le coup, j’étais content d’avoir un APN compact.
Une chaussette, ça ralentit le gel, mais ça ne l’arrête pas... Il faut plutôt porter la gourde en bandoulière sous la veste !
De même pour tous ce qui craint le grand froid, et en particulier tous les gadgets électroniques : Ne pas oublier de les mettre dans des poches intérieures !
Ce 27 février était vraiment glacial. Ma gourde n’avait pas gelé, je l’avais mise dans une chaussette épaisse. Mais pour boire, il m’aurait fallu enlever les 2 moufles, aussi je me suis abstenu. Tout comme le casse-croûte que j’ai promené toute le journée...
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