Lacs de Lignin et rochers du Carton par les crêtes d’Aurent

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
2000m
Durée :
2 jours

Deux jours de grande randonnée dans la partie la plus sauvage des Alpes. Un parcours différent chaque jour où seul le final est sur sentier. À faire avant ou après les estives. – Auteurs : et

Accès

Point de départ : Col du Fa 1320m

  • De Nice, prendre la direction de "Puget-Theniers, Digne les Bains" par la D6202 qui devient D4202 en entrant dans les Alpes de Haute-Provence. 6km après Entrevaux, à Pont de Gueydan, prendre à droite direction "Guillaumes" par la D902.
  • De Digne les Bains, prendre la direction de "Nice" par la N85 jusqu’à Barrême, prendre à gauche par la N202 direction "St-André les Alpes, Nice" sur environ 44km jusqu’à Pont de Gueydan puis prendre à gauche direction "Guillaumes" par la D902.

Peu de temps après, à Enriez, prendre à gauche vers "Castellet les Sausses" par la D660. Au village de Castellet, prendre la route du col du Fa (la route se transforme en piste un peu avant le col).

Les infos essentielles

Carte : IGN TOP25 3541 OT

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Itinéraire

Vidéo


lignin-carton par jymets

Malheureusement le stabilisateur de la caméra était désactivé. Je ferai mieux la prochaine fois...

Itinéraire

Iitinéraire différent et complémentaire selon les deux jours.
Évident par beau temps le premier jour, c’est une longue chevauchée de crête avec 6 sommets en enfilade jusqu’au Pas de Roubinous (2308m) : Mourre Frey 2027 ; Tête de Travers 2161 ; Mélina 2207 ; Pierre grosse 2466 ; Cîme Fourchias 2504 ; Pointe de Sangaris 2426 ; un seul passage aérien, puis une traversée vers les lacs de Lignin et la cabane pastorale.

J1 : D+ 1600m D- 400m ; 9hoo

Bivouac à la cabane pastorale 2300m. En hiver et au printemps, entrer par la fenêtre ou dégager la porte avec la pelle. 3 matelas.

Le deuxième jour, une montée sur la crête entre Grand Coyer et Carton pour l’ascension des deux rochers du Carton (2584 et 2598m) à composer, selon son niveau et son équipement, par différents couloirs (en neige l’hiver et au printemps, en pierrailles l’été). Une navigation intéressante mais soutenue et sauvage pour le retour par Aurent. Plusieurs itinéraires possibles mais le plus sûr est certainement celui de ce topo. Descente un brin exposée si on fait de mauvais choix.

J2 : D+ 500m D- 1400m ; 8hoo

Note

Course conseillée au printemps, voire en hiver (avec prise en compte des risques nivologiques pour la descente) dès que la neige est transformée. Plusieurs petits couloirs à faire à ski depuis la cabane pastorale. Le parcours du premier jour peut se faire toute l’année. Ce sont les estives que l’on peut redouter à partir de la mi-juin.

Matériel conseillé

  • Sac de couchage, réchaud, purificateur d’eau (moutons)
  • Une paire de crampons (piolet si vous choisissez une pente raide pour l’accès au Carton)
  • Carte voire GPS utile pour la descente
  • Et surtout des chaussures assez rigides !

Détail de l’itinéraire et de notre sortie des 28 et 29 avril 2016

Jeudi 28 avril Col du Fa 8h30. À trois mètres de l’auto je trouve le message déposé sur le sol par Canis Lupus qui nous accueille selon l’usage : "salut les gars, ici vous êtes chez moi". Ça sent tout de suite le sauvage...

On prend directement la pente au NE vers la cabane du Fontanil, mais on reste dans l’axe de la crête. Sente marquée et broussailles, puis les alpages et un premier sommet tout en arrondi : le Mourre Frey. On commence à dominer le décor, du grand Coyer au village d’Aurent, des falaises, des défilés, les grands espaces...

Quelques descentes pour remonter toujours un cran plus haut, jusqu’à Pierre Grosse et Cîme Fourchias où nous évoluons au-dessus des 4000, disons des 2400m ; et où nous travaillons la neige de nos semelles.

Le passage aérien est sans vraie difficulté s’il n’y a pas trop de neige. En mettant un peu les mains c’est sans stress.

Au pas de Roubinous, c’est à dire après 7 heures de marche quand même (environ, Jean stp tu me dis...), nous descendons tranquillement vers les lacs de Lignin. Il n’y a pas de sentier, mais c’est évident. En cas de brouillard ce sera autre chose...

Pendant que je pelle comme un bagnard, Jean se faufile dans la cabane par un fenestron. Attention il y a des clous plantés partout, c’est idéal pour déchirer votre doudoune. L’intérieur est un poil glauque, mais ça ira. Paraît qu’il y a peu c’était un abri charmant, tout change...

J’attaque les tests de mon réchaud atomique dans le vent. Ça pulse, mais c’est difficile à utiliser à bas régime. Mijoter n’est pas son fort, catapulter un kilo de neige en vapeur d’eau est plus dans ses cordes..

Un petit peu inquiets au sujet des pentes à gravir demain, nous allons repérer les couloirs. On s’attend à un regel béton, bien que les pentes soient plein Est et prendront le soleil dès 6h30.

Vus du plateau, les couloirs semblent plutôt raides sans piolet, mais au moins les pentes sont sans obstacles, pas de barres en cas de chute.

Prévenant, j’ai ramassé 3 éclats de lauzes pour en faire des couteaux à glace paléolithiques. Le temps des mammouths est certes révolu au profit de celui des ovins, mais je mettrai un point d’honneur à les utiliser...

Nuit assez bonne. Jean passe en mode Off assez vite. Il faut dire que l’on a eu pastis et digestif. Du coup on ne se lave pas les dents. Aucun rapport ? Peut être...

J’imagine que sortir en slip dans la nuit par le fenestron (IV+) ne sera pas facile et je prévois une bouteille libératrice.

Le lendemain, la tête des matins de bivouac est de rigueur. La neige empilée dans la casserole n’a pas fondue ; pas froid, mais pas chaud.. Le réchaud envoie du bouillon et j’ai droit à une madeleine. À 2300m en avril c’est bien, surtout trempée dans le café.

Nous marchons directement au couloir choisi la veille après moult discussions. Mais après 50m parcourus, - est-ce le café ? - On ne le trouve pas assez raide (c’est fou comme on change).

Le plan B n’est pas assez ludique non plus, pourtant hier soir il nous faisait peur. On ira tout droit dans un couloir qui se redresse assez pour brandir victorieusement mon piolet en silex et marteler la glace aux cris de Rahan.

En fait de glace le regel a bien eu lieu mais la neige est travaillée en cristaux. C’est déjà un tout petit peu mou grâce au soleil du matin.

Une fois sur la baisse, on déchausse pour filer vers les Cartons dans une belle ambiance, mais une forte brume vient du sud et d’Italie. En fait nous sommes cernés. Heureusement, cela ne durera pas.

Pour la descente, il faut redevenir sérieux car le terrain, sans être méchant est assez sauvage et il vaut mieux prendre son temps et le bon cap.

Descente :

Du Rocher du Carton, nous traversons au sud-est, au mieux vers le replat et le point 2167. C’est assez facile à repérer par temps clair car il y a une cabane sur la crête juste en dessous. Petite barre à désescalader (facile) par le versant Est. Nombreuses hardes de chamois ; plus de 100 individus en tout repérés sur ces pentes.

On continue dans l’axe vers le point 2001, puis par des pentes raides direction sud-est vers les cabanes du Prey (1630m environ). Terrain raide et délicat pour franchir le ravin des Pasqueïres et trouver le sentier balisé de l’autre côté qui file vers Aurent.

Quelques passages ravineux où il ne faut pas tomber. Le terrain finit par s’adoucir à l’approche de Champ Lombar, puis devient agréable et bucolique avant Aurent (1200m).

On peut traverser le torrent ou rester rive gauche et rejoindre le chemin qui part à gauche et plein sud, vers le ravin de la Suffre, assez raide au départ puis lancinant (serait-ce la fatigue ?) jusqu’au col du Fa.

Belle journée pour Jean qui termine plus en forme que moi. Il est ravi des Tower +, dans ces terrains, les chaussures semi-rigides sont recommandées. Quand à moi je suis toujours sous le charme du confort et de la technicité des Népal Trek, mais j’ai eu les pieds mouillés. Ça va pour deux jours mais pas plus.

Matériel testé

  • Réchaud Windburner MSR
  • Sac à dos Stout 35
  • Tower + Garmont
  • Népal 800 Pyrenex

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 17 décembre 2022

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Auteurs : ,

Avis et commentaires

Francis

"PLUS ON PREND DE LA HAUTEUR ET PLUS ON VOIT LOIN."
Bravo et merci.

vous vous éclatez bien, les gars (vidéo visionnée) ! sympa ! merci !

Joli récit avec un brin d’humour ...
Ça fait envie rien qu’avec la photo N°20 !
Bravo !

La vidéo est SUPER ,Le topo n’est pas mal non plus !!
c’est un régal de te lire !

Hello Cyril,
Oui comme dirait un ami "le Grand Coyer c’est plus qu’une montagne c’est un état d’esprit". La vidéo est en ligne ! A un de ces jours !

pppfff ! les gars, vous nous faites rêver ! la photo 23 est vraiment sublime (vue de la cabane dans la plaine des lacs de Lignin avec les sommets du Cairas et de la Fréma), le petit massif du Grand Coyer est vraiment un endroit magique ! merci !

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