Couloir du versant Nord du Pic Madron (2647m)
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1500m
- Durée :
- 1 jour
Voila une belle course au final légèrement soutenu, dans un vallon sauvage et très peu fréquenté en hiver. La vue permanente sur le massif de Bassiès et les contreforts escarpés du Montcalm ajoute une dimension haute montagne à ce superbe itinéraire, et fera probablement germer de futurs projets dans le secteur ! Les mauvaises conditions du jour ne m'ont pas permis d'atteindre le sommet, mais l'ambiance extraordinaire de ce froid versant Nord m'aura tout de même comblé et surtout donné l'envie de revenir finir le travail ! – Auteur : Sylvain
Accès
De Vicdessos, continuer par la D8 jusqu’à Auzat, Marc et juste après avoir passé ce dernier, tourner à droite dans un virage en épingle en direction de l’Artigue. Se garer environ 1km avant l’Artigue sur un parking aménagé à 1120m au niveau du Chalet du Montcalm.
Précisions sur la difficulté
- Couloir à environ 40° avec passage à 45°.
- En cas d’enneigement déficitaire, le final est en terrain mixte et exposé dans une pente à 45°.
- À la sortie du couloir la pente se couche mais reste tout de même exposée car suspendue au dessus de barres rocheuses.
- L’itinéraire de descente qui emprunte la voie normale est également raide. 35/40°max annoncé sur Skitour mais j’y ai relevé une longue section légèrement supérieur à 45°. Donc attention, la cotation n’est pas F mais belle et bien PD. Il est possible qu’un enneigement plus conséquent nivèle ce passage, la déclivité pourrait donc être moindre (à vérifier).
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 2148 OT Vicdessos-Pique d’Estats et Pic du Montcalm
- Altitude minimale : 1120 m
- Altitude maximale : 2647 m
- Distance (A/R) : environ 11 km
- Matériel à prévoir : raquettes (ou skis), casque, crampons et deux piolets conseillés.
- Balisage : balisage très discret de type PR jusqu’aux Orris de Pla-Subra et plus aucun balisage par la suite.
- Important : se renseigner sur la stabilité du manteau neigeux avant de réaliser cette course.
- Attention : le tracé est approximatif et doit uniquement servir de repère à la lecture de carte.
- Course réalisée avec Christian le 27 décembre 2023.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking, traverser la route juste avant le pont et emprunter la piste en rive droite de l’Artigue.
À la première épingle, soit suivre la piste Sud-Ouest remontant dans le Bois de Fontanal jusqu’à son terminus aux environs du point IGN 1590 (cascade), ou soit repérer un cairn indiquant le départ du sentier PR coupant la piste à plusieurs reprises et conduisant lui aussi au point IGN 1590. Le balisage est très discret et le sentier parfois un peu confus.
Environ deux-cents mètres avant la cascade du point IGN 1590, poursuivre plein Sud sur le PR afin de franchir le dernier verrou avant d’entrer dans le vallon de la Coume de Subra.
L’itinéraire est maintenant parfaitement évident. Remonter le vallon dans son intégralité en passant devant les Orris de Pujol et ensuite les Orris de Pla-Subra, jusqu’à arriver à la base de la crête descendant du col 2577 et à proximité du point IGN 2254.
On se retrouve au pied d’un triangle inversé rocheux très caractéristique à partir duquel il y a trois possibilités pour rejoindre le sommet :
- La voie normale est annoncée ici à 35/40°, mais j’y ai relevé une longue section soutenue dans la partie centrale en très gros 45° (peut-être moins par enneigement conséquent, à vérifier). Cette dernière est totalement insoupçonnable vue d’en bas.
Remonter le raide vallon-couloir juste à droite de la crête descendant du col 2577. Au départ moyennement raide, la pente se redresse fortement dans la partie centrale et fini par s’infléchir avant l’arrivée au col 2577. Rejoindre ensuite le sommet facilement.
- À gauche du triangle rocheux, remonter la raide pente de neige longeant la falaise et conduisant au couloir à proprement dit. Au départ peu raide, environ 40°, la pente se redresse à 45° dans le dernier tiers. En cas de faible enneigement, très forte probabilité de mixte exposé. À la sortie la pente s’atténue mais reste exposée car suspendue. Poursuivre jusqu’au col à environ 2650m et suivre la crête Ouest jusqu’au Pic Madron. Cet itinéraire est celui que j’ai choisi d’emprunter, avant de traverser ensuite vers la voie normale.
- À droite du triangle rocheux, un couloir encaissé et évident (45° annoncé par Skitour, mais je n’ai pas vérifié) permet de rejoindre les pentes suspendues au-dessus de ce dernier et conduisant à un col à environ 2650m à partir duquel il n’y à plus qu’à suivre la crête Ouest du Pic Madron. Ce couloir était mon projet initial, mais la banquette permettant de rejoindre les pentes supérieures m’a semblé trop exposé en raison de l’enneigement déficitaire.
Retour : redescendre prudemment par la voie normale jusqu’au vallon de la Coume Subra, à partir duquel l’itinéraire de retour est le même qu’à l’aller.
Notre sortie :
Après pas mal d’hésitations pour la course du jour, entre Dévoluy, Pyrénées-Orientales et Ariège, je jette mon dévolu sur un massif que j’affectionne particulièrement, celui de l’Estats-Montcalm. Mais dans un secteur qui m’est encore totalement inconnu, le froid vallon de la Coume de Subra !
Pour changer Christian passe me prendre mercredi matin à quatre heure...
L’idée de ce parcours m’est venu grâce à un topo sur Skitour, site que je consulte énormément en saison hivernale, car il est une véritable mine d’informations sur les couloirs glaciaires.
À notre arrivée au parking de l’Artigue, nous sommes déçus de constater que l’enneigement sur Bassiès n’est pas fou... On se rassure en se disant que nous voyons son versant Sud, et que notre projet du jour est lui plein Nord !
La remontée en forêt est entièrement sèche, mais nous devrions trouver la neige à l’entrée du vallon de la Coume de Subra ! Des Orris de Pujol la suite de l’itinéraire est entièrement visible, il faut nous rendre à l’évidence, le déficit en neige est criant... Tant pis, il va falloir faire avec.
La longue remontée de cette vallée encaissée, froide et austère ne peu laisser indifférent. Les contreforts escarpés et vertigineux du Montcalm sont une véritable invitation à des courses un peu plus longues et engagées, dont la Pointe du Montcalm est sur ma liste depuis quelques temps déjà !
Notre objectif initial était le couloir de droite, mais la banquette de sortie pour rejoindre les pentes supérieures me laisse perplexe, trop sèche, donc trop engagée... Direction le couloir de gauche, mais le final semble en mixte délicat pour les mêmes raisons. Christian jette l’éponge et préfère redescendre tranquillement. Quand à moi je décide de tenter ma chance, si ça passe tant mieux, et sinon je redescendrai !
Je troque les raquettes contre les crampons et me lance dans le cône de déjection, évidemment la neige est exécrable et je m’enfonce jusqu’aux genoux. Malgré tout je m’élève rapidement et arrive dans le vif du sujet. La pente se redresse et le couloir se rétrécit vers le haut, ajoutant une belle ambiance qui n’est pas pour me déplaire. Encore quelques dizaines de mètres et ce sera la sortie, mais il faut d’abord franchir la zone de mixte. Je suis un peu tendu et les incessantes coulées de spindrifts ne m’aident pas. Un premier petit ressaut, puis un second, j’avance bien et espère ne pas avoir à redescendre... Et puis une dalle bien redressée me barre le passage. Cette dernière est recouverte en son milieu par tout juste dix centimètres de neige, les piolets raclent la roche... Ça devrait pouvoir passer, mais je ne vois pas la suite, si jamais je suis coincé plus haut il me serra impossible de faire marche arrière. Je jette un œil vers le bas, mieux vaut ne pas tomber. Stop, demi-tour...
Inutile de m’attarder sur la descente des ressauts, mais je les ai sentis passer...
Après quelques dizaines de mètres en marche arrière, je m’échappe du couloir pour une longue et raide traversée suspendue afin de ne pas perdre d’altitude et de rejoindre l’itinéraire de la voie normale, qui avec ses 35/40° max devrait être une formalité. Cette traversée s’avère plus exposée que je ne l’imaginais, et dans une neige exécrable me semble interminable.
Enfin je rejoins le couloir de la voie normale, environ cent cinquante mètres sous le col 2577. Et là, surprise, c’est raide et engagé !! Vu d’en bas il était impossible de soupçonner une telle déclivité... Je commence à grimper doucement, mais il faut me rendre à l’évidence, j’ai déjà laissé beaucoup trop d’énergie dans le premier couloir et la traversée et suis complètement cramé... Si j’avais su que ce dernier était aussi redressé, j’aurais commencé par celui-là directement. Je me serais fait plaisir dans du raide, sans mixte, et aurait eu encore des forces pour envisager la descente sereinement, ce qui n’est plus le cas. F et 35/40° disait le topo, j’ai au-dessus de moi un mur supérieur à 45° et pareil en dessous. La raison l’emporte et me fait faire demi-tour tant qu’il me reste encore un peu de jus. S’ensuit une longue et interminable descente en marche arrière avant de pouvoir me remettre de face, et enfin enfiler les raquettes une fois de retour dans le vallon.
Je suis bien sur un peu frustré de ne pas avoir atteint le sommet, mais j’avais avant tout envie de cramponner dans des pentes raides, et sur ce point je n’ai pas été déçu ! Il me faudra juste revenir à l’occasion terminer cette magnifique ascension.
Auteur : Sylvain
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