Chaudun en boucle par la Chapelle de la Crotte et les Tournillons
- Randonnée
- Dévoluy / Hautes-Alpes / Rabou
- GR® - Autres en France - Histoire, châteaux
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 1100m
- Durée :
- 1 jour
À la découverte de ce village abandonné par un itinéraire riche d'histoire et de nature sauvage... Voici un autre visage du Dévoluy. – Auteur : Ozenn
Accès
En venant de Gap ou Veynes, prendre la direction de la Roche des Arnauds. Rejoindre alors le petit village de Rabou où il faudra directement se garer.
Précisions sur la difficulté
- Sentier tout le long de la randonnée, plus ou moins marqué. Présence de certains passages étroits et/ou exposés, voire ravinés.
- Faire attention en début de saison quand des névés persistants peuvent gêner le passage, notamment lors de la traversée de cours d’eau.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3337 OT "Massif de Dévoluy, Obiou & Pic de Bure"
- Altitude minimale : 1045 m
- Altitude maximale : 1669 m
- Distance : environ 24 km
- Horaires : comptez entre 7 et 8 h
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Itinéraire
La Chapelle de la Crotte
De Rabou, prendre le sentier qui descend à gauche jusqu’au Pont romain puis remonte jusqu’à Moissières et son auberge. Poursuivre la montée puis prendre le sentier filant à gauche et devenant plus escarpé. On chemine alors face au Sentier des Bancs, de l’autre côté des gorges.
On traverse quelques ruisseaux avant de passer du Bois de l’Ufernet à celui de Loubet où l’on passe devant l’ancienne station de départ d’un téléphérique (transport de bois).
Enfin, on traverse le Ruisseau de Conode avant de rejoindre une clairière et la petite Chapelle de la Crotte, dernier vestige d’une ancienne chartreuse incendiée au milieu du XVe siècle (ruines encore visibles).
Chaudun
De la chapelle, revenir sur ses pas et prendre le sentier filant à gauche et traversant le Torrent de la Crotte. On passe alors par les ruines de Berthaud, lieu de naissance de Dominique Chaix, botaniste, prêtre et curé des Baux.
Descendre jusqu’au Petit Buëch et le traverser au mieux.
Ensuite, suivre le GR 93 filant à gauche. On longe et remonte le Petit Buëch et l’on traverse le Bois du Chapitre (zone naturelle), dense, remarquable, aux arbres très vieux... Encore une fois, on traverse plusieurs ruisseaux et le Petit Buëch tandis que le défilé devient plus étroit.
À l’approche de Chaudun, le paysage se rouvre et l’on débouche dans la vaste clairière où se situe le village abandonné brutalement vers la fin du XIXème siècle en raison des conditions de vie devenues trop difficiles. Ne pas hésiter à visiter la chapelle commémorative et les restes du cimetière de l’ancien village.
Col de Chabanottes et retour par les Tournillons
Traverser à nouveau le Petit Buëch et remonter la Route Forestière de Chaudun jusqu’au Col de Chabanottes. De là, prendre le sentier qui descend à droite entre les Pics des Miauzes et de Courmian avant de rejoindre les ruines des Tournillons.
Descendre et traverser le Torrent de la Rivière une première fois puis une seconde fois puis une troisième... Puis une quatrième ! On rejoint alors la route au hameau de la Rivière. La remonter via le Grand Pré et la Font du Moulin jusqu’à Rabou et le point de départ de la randonnée.
Détail de la sortie (avril 2015)
Encore une fois, une très belle rando "juste au dessus de la maison" à l’époque, dans l’une des vallées de mon enfance... Belle et sauvage à souhait. Aujourd’hui encore, Rabou, Chaudun et leurs environs gardent une place à part dans mon cœur... Des lieux qui me manquent et où j’aurai toujours plaisir à revenir.
Après avoir un peu admiré les gorges à Rabou, descente et passage au Pont romain et sa petite cabane... Puis bien plus grande "cabane" au dessus avec la réputée Auberge de Moissières où je rêve de passer une nuit depuis bien longtemps déjà ! J’aime énormément le sentier faisant face à celui des Bancs... Moins connu que celui-ci, il reste spectaculaire et assez sauvage.
Premier déchaussage pour traverser le "ruisseau" de Conode et arrivée à la mystérieuse petite Chapelle de la Crotte, perdue au milieu des bois, dans sa jolie clairière pleine de ruines et d’histoire. Il y a quelque chose de magique à faire retentir sa cloche en ce lieu isolé de tout mais terriblement paisible.
Nous nous sommes un peu trompés à ce niveau. Nous avons suivi un court moment le sentier montant au Col de Rabou. Nous nous sommes rapidement rectifiés...
Passage aux nostalgiques ruines de Berthaud puis second déchaussage pour traverser le Petit Buëch ! La suite, dans le Bois du Chapitre et le défilé (troisième déchaussage...), nous a tout simplement émerveillés. J’ai beau connaître ces lieux depuis longtemps, c’est toujours une redécouverte à chaque fois. Que dire ? On se croirait dans un véritable sanctuaire naturel et sauvage, coupé du monde.
Nous avons trouvé une des passerelles cassée et presque retournée. Elle a sûrement été réparée depuis ! Une fontaine d’eau fraîche à l’approche de Chaudun nous procura un désaltèrement incomparable... Nous avons fait une longue pause au village abandonné, lieu à l’ambiance hors du commun. Un sentiment un peu doux-amer quand on songe à l’histoire, tragique par moments, qui s’est déroulée au cœur de ce cirque sauvage et isolé. Comme cette jeune fille morte seule dans la tourmente de l’hiver en allant chercher un médecin pour un proche malade... La Chapelle-Mémorial près du cimetière est très émouvante. Tout cela m’a donné envie de revenir et de m’attarder, en passant une nuit au gîte forestier par exemple.
Retour par la piste, moins rude que ce qu’on pensait puis redescente, après le Col de Chabanottes, dans un autre vallon sauvage face aux lueurs du couchant. Passage rapide aux dernières ruines de la journée : les Tournillons. Enfin, retour par le joli sentier bordant et traversant le Torrent de la Rivière et sa cascade.
Un petit bout de route et revoilà Rabou au terme d’une journée et d’une randonnée magnifiques à tout point de vue.
Auteur : Ozenn
Avis et commentaires
@ThF : effectivement, je n’avais pas fait le rapprochement. Mais ce qu’il s’est passé importe plus qu’un petit décalage chronologique.
@hereme
la petite croix se situe sur la piste allant à Chaudun depuis le Col de Gleize (moins d’un km du col).
photo # 3 altituderando.com/Pic-des...
Mon titre ne doit donc pas être exact, j’avais fait la corrélation avec la désertification du village, vendu à l’état l’année précédente.
Merci hereme pour le lien sur le Champsaur, passionnant....Je viens d’y passer la soirée ! Et hop, dans mes favoris....pour la suite !
Merci beaucoup pour ces liens hereme, c’est vraiment très intéressant... On se rend encore plus compte de l’aspect "dramatique" mais aussi nécessaire de cet abandon du village.
J’avais en effet vu la croix et la tombe liées à ces deux jeunes filles... Lorsque je les avais vu pour la première fois et connu leurs histoires, cela m’avait particulièrement bouleversé... D’autant plus que j’avais alors le même âge qu’à leur mort : 17 ans !
Pour moi, elles sont un peu les "symboles" de cette vie si dure et à l’issue bien triste (mais nécessaire, rappelons-le) du village de Chaudun.
Aujourd’hui la nature y a repris ses droits et c’est à nouveau un lieu de vie : sauvage et naturel mais aussi humain avec la présence de ce gîte par exemple, où passer de beaux moments dans ce lieu plein d’histoire.
Bonjour Ozenn (et Nanou et Jeanne).
Puisque ce lieu vous intéresse, voici 3 liens dont les lectures qui s’ensuivent devraient vous convenir :
Par exemple si vous avez rencontré cette croix datée de 1896 ekladata.com/95V2iybxWanW... et cette pierre tombale à Chaudun champsaur.net/wp-content/... , voici ce qui en est dit :
"A Saint Bonnet en Champsaur, on m’avait signalé avant de partir qu’il y avait sur le chemin une croix datée de 1896 . Je l’ai effectivement bien repérée. Elle marque l’endroit où une jeune fille est morte en plein hiver 1896 . Le village a été abandonné définitivement le 1er avril 1896. Donc ce décès a eu lieu entre janvier et avril.
Un internaute me donne des précisions : » Au sujet de la croix située entre les deux cols, j’ai toujours entendu raconter qu’une jeune fille était morte là alors qu’elle était allée à Gap chercher des médicaments pour sa mère. Prise dans la tourmente elle n’aurait pas pu aller plus loin. C’est ce que racontaient les derniers habitants de Chaudun. j’en ai connu deux. L’un habitait Gap, l’autre Mr Bonnardel, St Bonnet en Champsaur. Il eut fallu enregistrer ces témoins . Personne dans le pays n’était équipé pour le faire et de plus ces gens là n’évoquaient pas volontiers ce passé ». "
"La tombe de la jeune Félicie Marin ( décédée à 17 ans le 30 avril 1877) . Cette photo n’est pas spécialement plaisante, mais elle va me permettre d’expliquer un problème majeur pour Chaudun. En effet non seulement le village était totalement isolé pendant les 9 mois d’hiver avec impossibilité d’évacuer un malade vers l’hopital de Gap mais pire, il n’y avait pas de médecin sur place ! De quoi est décédée cette jeune fille ? une appendicite ? une petite infection qui a mal tourné ? une tuberculose ? une chute ? A chaudun, le problème sanitaire était réel.
Je reçois d’assez nombreux courriels pour cette photo, en général de personnes qui sont allées à Chaudun et qui ont été frappées par le lieu. Une internaute qui s’occupe de généalogie m’a adressé des précisions intéressantes sur cette jeune Félicie Marin : » J’ai retrouvé dans les archives le mariage de ses parents et le 1er mariage de sa mère, LAPEYRE Marie Anne Élisabeth, à St Étienne en Dévoluy (elle était du Collet) avec CHAIX Ambroise Auguste, garde champêtre à Chaudun qui est décédé dans sa maison de « mort violente » - relevé sur l’acte - ..."
Merci jeanne !
Oui, c’est vraiment un secteur magnifique... Et sauvage à souhait.
Les passages escarpés réclament une certaine vigilance, en effet. Mais avec attention et prudence ça passe vraiment très bien (mis à part pour les personnes très sujettes au vertige je suppose).
C’est vrai que la vie dans ces patelins montagnards était très rude... Pas étonnant qu’autant aient été abandonnés avec le temps.
merci ozenn
beau secteur sauvage ,je viens de regarder une vidéo des passages rocheux tres engagés tres chaud dessous !
je pense que les mulets ne devaient pas passer sur cet intinéraire j’imagine la vie de ces habitants "coupés du monde" une partie de l’année mais c’était la vie de plusieurs villages de montagne ; pas facile !
le grand randonneur beffekali n’est pas encore venu dans ce coin du 05 avec son chien
Merci nanou, tout le plaisir est pour moi.
bjour merci pour ces belles photos de ce lieu sauvage qui donne envie de le decouvrir
cdt
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