Chamousset versant nord-est : par les Blandis

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
800m
Durée :
6h

Le versant NE du Chamousset est une immense pente herbeuse, raide, entrecoupée de nombreuses falaises presque verticales. L'itinéraire des Blandis remonte tout ce versant en visant les passages les plus faciles. Mais ce n'est pas gagné pour autant... ! – Auteur :

Accès

Aller à Lus-la-Croix-Haute, puis au hameau de la Jarjatte. Suivre la route goudronnée, passant au pied des pistes de ski, jusqu’à son terminus. Parking voiture.

Précisions sur la difficulté

Parcours complètement hors trace (sauf 30 m au niveau du « goulot resserré »).
Partie finale raide pouvant nécessiter le « réconfort » du piolet.
Comme la majeure partie du cheminement se déroule sur fond d’herbe, ou de végétation rase, la rosée du matin peut être désagréable ; et par ailleurs, toute atmosphère humide est à éviter, notamment pour le final, à cause de glissades à éviter.

Les infos essentielles

  • Carte IGN :
  • Altitude minimale : 1280 m
  • Altitude maximale : 2089 m
  • Distance : environ 3 km
  • Horaires : comptez entre 5h et 6h
  • Balisage : aucun

Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).

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Itinéraire

Ascension

Passer le hameau de la Jarjatte (tout en haut, face au départ de téléski, se trouve le gite de la Jarjatte). Remonter la route sur 1,5 km pour arriver au terminus goudron (stationnement voiture). La piste forestière prend la suite, et l’emprunter jusqu’à la première épingle à cheveux (500 m). Quitter alors la piste forestière et suivre, à droite, la piste de bûcheronnage. Au bout de 300 m, elle longe une ligne électrique (celle qui descend du col de Corps). 100 m plus loin, quitter cette piste et traverser à droite horizontalement, hors-piste.

Traverser le lit du torrent de Corps (terrain complètement bouleversé par les eaux furieuses des orages). Rejoindre le déboucher du torrent venant du Chamousset, pour en remonter le commode fond de lit le plus à gauche (à sec). En une vingtaine de minutes, atteindre le grand pierrier qui forme un « S », d’abord sur la gauche, puis sur la droite. Monter au mieux dans ce secteur, rejoindre les premières pentes herbeuses, à la corde du deuxième virage.

Modification du topo, suite à un très gros orage (9 août 2021) :
De l’épingle de la piste forestière suivre la piste bucheronne sur 300 m qui longe le torrent de Corps. Repérer le cairn signalant le sentier des Gardes partant sur la droite.
Traverser le lit du torrent de Corps.
Continuer le sentier des Gardes sur l’autre rive. Au bout de 30 m, repérer à gauche un gros rocher cubique (2.5 m de côté) : la vieille piste de débardage commence ici, sur la gauche. La suivre environ 15 min.
Cette piste se détériore au fur et à mesure de la montée. Quand elle n’existe vraiment plus (deux blocs d’un mètre de haut comme repère), monter en légère diagonale à gauche sur 30 m pour déboucher au point bas du pierrier lugubre (en S).

Remonter cette partie herbeuse, droit vers le haut, et arriver à un petit bois de sapins. Incliner la trajectoire vers la droite. Traverser le bois, puis un premier lit de torrent à sec : vous arrivez dans le « pré médian ». Un ensemble de nombreuses falaises bloquent le passage direct vers la crête. En diagonale à droite, remonter le « Pré médian » (deuxième lit de ruisseau à sec). Rejoindre une zone où quelques sapins sont dispersés.

Redresser la trajectoire vers le haut (ne pas traverser à droite dans un couloir raide) pour atteindre le point faible des falaises supérieures (viser à droite d’une falaise surmontée par un arbre caduque qui se découpe en plein ciel). Arrivée au « goulot resserré ».

Ce passage doit être abordé de droite vers la gauche, sur la seule trace de bête du parcours (30 m). Sortir à droite pour éviter de rester dans l’axe d’éventuelle chute de pierres. Monter le long d’une échine vaguement pierreuse. On débouche dans la dernière partie du versant, toute végétale, où l’on choisit son cheminement selon son goût (partie la plus raide du parcours ; piolet rassurant).

Tout en haut, viser le sapin ramassé en boule, sur la crête, pour arriver pile à l’antécime nord du Chamousset (cairn + piquet bois). Suivre la crête facile jusqu’au sommet principal du Chamousset.

Descente

Un choix se présente.
1. Descendre le parcours de la montée (il est commode d’avoir alors un piolet + un bâton rigide de ski pour aborder les pentes raides du final). En dessous de l’échine pierreuse, tout est simple.
2. Descendre en versant ouest, pour rejoindre la bergerie du Roc de Rimat, puis le chemin (entre 1200 et 1400 m d’altitude) qui contourne le Petit Chamousset par l’ouest puis le Grand Chamousset par le nord. On revient alors aux environs de l’épingle à cheveux de la piste forestière. (Je n’ai pas fait ce parcours, mais il m’aurait servi en cas de difficulté sur le parcours de la montée, ou en cas d’arrivée de la pluie).

Récit de la première sortie

La première fois que je suis venu dans ce secteur, c’était il y a presque 12 ans, en octobre 2008. Je venais de monter par le passage de l’Encoche.
Depuis le promontoire où je casse-croûtais, au pied des grandes pentes herbeuses supérieures, je restais « baba » devant ce spectacle du grand versant NE de Chamousset, mêlant et les herbes encore vertes malgré l’automne et les falaises aux multiples gris. Dans cet ensemble majestueux, il semblait toutefois possible à un randonneur - à condition qu’il soit un peu téméraire - d’y venir faire une escapade.
J’en faisais ainsi quelques photos.

Au gîte de la Jarjatte, chaleureusement tenu par Catherine et Jean-Marc Jacquet, je parlais de tout cela avec eux. Jean-Marc m’expliquait qu’il connaissait ce versant du Chamousset, et qu’il y montait à ski, l’hiver. Mais qu’il ne l’avait pas pratiqué en été. Il me traça l’itinéraire emprunté sur une photo, m’expliquant que ce cheminement lui paraissait envisageable à la belle saison.
Depuis toutes ces années, j’en étais resté là. Mais chaque fois que ladite photo me passait sous les yeux, l’envie titillait d’y aller voir.

Ce fut seulement lors d’une sortie en septembre 2018 que la flamme se ralluma. Michel et moi étions allés au pied des flancs de Vachères NO, juste en face du Chamousset donc. Une telle vue, avec tous les détails de l’imbroglio de ce versant, ne pouvait que pousser à la préparation active. Malgré cela, l’année 2019 passa encore, occupé par d’autres projets. Mais dès l’hiver venu, l’analyse des images permit de prendre toute confiance dans la possibilité de remonter ce versant. Ne restait plus qu’à attendre les belles journées.

C’est ainsi, qu’en cette fin juin 2020, l’heure fut venue !
Jean-Marc n’était pas libre, compte tenu de son emploi du temps d’accompagnateur. Alors j’y allais tout seul.

Cette sortie fut une réussite.
Une belle, une grande réussite !
Le projet avait tenu ses promesses, car l’ambiance, la beauté des lieux, étaient bien au rendez-vous.
Et la sérénité d’esprit aussi, grâce à la bonne - et longue ! - préparation.

Au bas, la partie est d’abord forestière ; puis pierreuse ensuite. Or, si les sous-bois sont comme toujours bien sympathiques, le pierrier à remonter est lui d’une toute autre teneur : il est lugubre.
Placé qu’il est dans l’ombre du jour encore naissant, enfoui au fond d’un vallon encaissé, dominé surtout par une paroi ressemblant trop à un empilement de blocs, tout pousse à passer sur ce pierrier le moins de temps possible. L’échappatoire, sur la droite, dans les premières herbes, est alors un vrai soulagement, et je m’y engouffre aussi vite que le souffle me le permet.

Ces premières pentes d’herbes sont d’abord raides, puis plus tranquilles.
De plus le soleil qui descend, face à moi, rend l’atmosphère de plus en plus gaie. C’est ici le « pré médian », et je m’y trouve drôlement bien. Au-dessus du pré, des falaises calcaires pointues semblent empêcher toute sortie directe. Il faut alors entamer une assez longue diagonale, visant à esquiver la difficulté. Cette trajectoire se redresse ensuite pour aller au « goulot resserré », passage étroit qui se faufile entre deux pointes, et qui donne accès aux pentes finales.

Dans ce dernier tiers du versant, il n’y a plus d’arbre, ou presque plus. Seuls se trouvent ces parterres herbeux, parfois très épais, avec par endroits de grandes zones d’une lande dense qui ressemble au tapis des myrtilliers : ce sont les raisins d’ours.
Les lignes de fuite du secteur se redressent d’un cran supplémentaire. Alors je préfère remplacer le bâton rigide – très commode en terrain normal - par le piolet qui offre un meilleur sentiment de sécurité.
Ici, dans cette ambiance très pentue, je retrouve les sensations des courses glacières d’antan, dont les longues pentes de neige dure donnaient des frisons avec leurs perspectives vers le bas semblant infinies…

Je vise LE petit sapin trapu, maintenu ras du sol par les vents de la crête. C’est lui qui donne l’objectif final de cette magnifique balade dans le Chamousset-versant NE !
C’était une vraiment belle, et bonne, intuition que celle de vouloir venir là.
Et je suis « heureux comme pas-deux », tout seul que je suis, ici, au sommet.
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Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 24 juin 2020

Dernière modification : 30 octobre 2024

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Auteur :

Avis et commentaires

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Je viens d’avoir des nouvelles de PatDeGap.
Encore un Dévoluard passionné, qui a tourné dans le massif dans tous les recoins !
En plus il écrit beaucoup sur Skitour.

Bref tout ça pour expliquer qu’il a fait cet itinéraire des Blandis en septembre 2016....
Mais il est discret.

Nota :

Je viens d’ajouter, à la suite de la description de l’itinéraire, le récit de la première sortie...

Pour ceux que la lecture ne rebute pas !

Bonjour Dyn’s,

Merci pour ton accueil chaleureux !
Je suis bien content, effectivement, d’arriver sur Altitude Rando, ce d’autant mieux que toutes les interventions des modérateurs qui m’ont guidé dans cette publication ont été très constructives, et très agréables ! Il n’y a de doute que je tâcherai de continuer à publier ici, et pourquoi pas le Pierroux par Chauchas qui a l’air de te tenter beaucoup... !

Pour l’option 2 de descente du Chamousset que j’indiquais, c’était bien évidemment après avoir lu tes différentes explications dans tes comptes-rendus.
Merci donc de les avoir re-précisées complètement dans ce commentaire.

Pour ce qui concerne la Directe au cairn SE, c’est vrai qu’elle est plus "sévère" que les Blandis. Mais tu sais, pas tellement plus en fait. Sauf que quand cela commence à être raide - comme aux Blandis - 2 ou 3 degrés de plus de pente - comme à cette Directe au cairn SE - cela compte...

Par contre, l’ambiance y est magnifique.
Vraiment.

Bonjour bibox,

Je vois, bibox, que nous voyons les mêmes choses sur les photos !

Ce passage "en S" dont tu parles, dans le bas, je l’ai aussi mis en réserve des choses à vérifier.
Sauf que, à mon idée, il me semble un peu "osé". L’épaisseur de terre et d’herbe semble fine par endroits.

De toute façon, tu iras voir sur place pour être sûr.... LOL

Bonjour,

Vu que on est descendu par cet itinéraire des Blandis, venant d’en haut, je n’avais pas osé tenter un passage qui me semble comme une évidence vu du bas. Cette option que j’appelle aussi "passage en S" ( à ne pas confondre avec le pierrier que vous décrivez également comme effectuant un S) doit être sympa pour rejoindre les Blandis à la montée, sans passer par ce pierrier. Je suis certain que ça passe bien... Ce passage est visible sur notre topo d’avec Dyn’s, sur la photo 67.

Je passerai bien vérifier mais comme je ne suis pas du coin... ( j’aime bien le Chamousset, c’est sûr, mais pas non plus au point de revenir juste pour ce passage 🙂 )
Si je devais, ce serait pour aller explorer le grand couloir situé à gauche du passage de l’Encoche en montant, à peine plus à l’est sur le versant. C’est peut-être bien un stop mais ça m’intrigue.

Bravo pour vos premiers topos ici. J’ai déjà regardé celui de la voie directe bien évidemment. Super !

Bonnes aventures !

Bienvenue François, quel plaisir de pouvoir te lire sur Altituderando !

À ma première, j’avais choisi ton option 2 de retour. Le plus simple est de descendre la piste d’alpage jusqu’à l’intersection cotée 1181m et de prendre le chemin semi-herbeux qui monte légèrement (cairn au départ). En poursuivant, on emprunte, ce que j’appelle, le sentier supérieur des Gardes qui n’est plus entretenu, et qui se termine au bord du ravin de Corps.

Il est possible aussi d’emprunter le chemin de l’intersection 1480m (à mi-distance dans la première ligne droite de la piste d’alpage, à la descente). Celui-ci se termine à quelques encablures du torrent et il faut suivre hors sentier en restant à niveau. On retrouve un cairn dans le lit du torrent, puis un ancien sentier sur l’autre rive. Celui-ci effectue plus bas un lacet, soit on suit et on tombe dans un pierrier, soit on trace hors sentier en gardant le cap (quelques sentes de bêtes). Dans les deux cas, on rejoint le chemin semi-herbeux.

La Directe au cairn SE a l’air folle ! Un niveau bien supérieur que les Blandis qui m’a semblé facile et envisageable à la descente au retour de l’Encoche. Bravo pour cette explo ! J’ai déjà hâte de nouvelles publications ! (Le Pierroux par la source de Chauchas par exemple...!)

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