Cabane de Combe Jargeatte (1870m) par le "Balcon 1900"
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 700m
- Durée :
- 7h
Voilà un sentier dont la recherche fut une véritable enquête... – Auteur : François Lannes
Accès
De Grenoble, aller direction Le Bourg d’Oisans.
Tourner à droite vers le col d’Ornon.
Monter au col d’Ornon et se stationnner 500 m au sud du col, sur une large aire, à côté du gué.
NB : la route RD526 qui monte aux différents hameaux d’Ornon (par le côté qui vient du Bourg d’Oisans) est régulièrement l’objet de travaux de réfection. La circulation y est parfois réglementée, voire ponctuellement interdite. Prendre les informations sur le site de la mairie :
mairie.ornon.fr/la-commun...
Précisions sur la difficulté
Ce sentier ne figure plus sur les cartes d’aujourd’hui.
Seule la lecture des photographies aériennes IGN permet de le distinguer, mais pas toujours en continu.
La principale difficulté tient donc à la recherche de l’itinéraire sur le terrain, recherche subtile quand la trace se perd sur quelques dizaines de mètres...!
Or, dans ce flanc de montagne, aucune échappatoire directe vers le bas et le col d’Ornon n’est envisageable (barres rocheuses et forêt dense) : ce qui signifie qu’il ne faut pas "perdre le fil", car c’est par cette seule sente que le retour à la maison est possible.
Vigilance nécessaire, donc.
Mais montagne d’une beauté nuptiale !
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : IGN TOP 25 3336 ET Les Deux Alpes – Olan Muzelle
- Altitude minimale : 1350 m
- Altitude maximale : 1950 m
- Distance (A/R) : 8 km
- Balisage : Pas de peinture. Quelques cairns
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Grandes lignes de l’itinéraire :
Ce sentier traverse 5 combes, 2 éperons, une épaule engazonnée, et au moins une douzaine de lits de ruisseaux, petits ou gros.
En partant du sud vers le nord, il y a :
• la combe du Buo ;
• le premier éperon (sans nom) ;
• la combe « Entre-deux » (faute de désignation IGN) ;
• l’éperon rocheux issu du point IGN 2063 m, nommé ici "éperon Rocheux 2063" ;
• la combe de la Pisse
• l’épaule engazonnée, située à environ 1960 m d’altitude ;
• la combe de la Lauze ;
• la combe Jargeatte.
Choisir le sens du sud vers le nord permet d’avoir le soleil (dans le dos) qui éclaire les reliefs, ce qui facilite la recherche de la sente, et magnifie les paysages lors de ce parcours.
Itinéraire détaillé :
Du stationnement, prendre un sentier qui commence à l’angle nord de l’aire pour voitures.
Suivre le chemin menant à Plancol suivant le topo de Valverco.
Vers 1710 m, dans une épingle vers la gauche, on voit partir une première sente. C’est visiblement un raccourci pour rejoindre directement le bas de la combe du Buo. Il semble ne pas être recommandé de prendre ce raccourci car il se trouve au soleil, est peu tracé, en montée dans une partie pierrier. Il est préférable de continuer sur le sentier Plancol, confortable, à l’ombre jusqu’au bon départ.
Vers 1760 m, le sentier longe une petite falaise et la franchit par un balcon taillé dans le roc.
Vers 1780 m, dans une épingle qui tourne à droite, repérer deux pins noirs « siamois », avec marques de peinture sur l’écorce. C’est l’épingle qui précède le départ de la sente « des chasseurs ».
Vers 1795 m, dans une épingle à cheveux tournant vers la gauche, quitter ce sentier pour emprunter une sente « des chasseurs » (bien avant les passages câblés du sentier Plancol).
Cette trace est plus ou moins horizontale, traverse des vernes et quelques lits de ruisseau. Elle débouche dans une grande zone dégarnie de végétation haute (cairn – environ 1810 m) : j’appelle cette zone le « Champ du Buo » du nom du ruisseau de cette combe.
Traverser horizontalement sur une sente ancienne dont la marque au sol est encore perceptible. On arrive au bord du ravin du Buo (cairn – environ 1825 m).
Monter alors droit dans la pente sur de vagues « moraines » séparant les gouttières de petits ruissellements.
Vers environ 1875 m, obliquer à droite en visant le sentier que l’on devine, qui coupe le flanc herbeux au nord
Suivre la trace horizontalement.
Traverser 2 lits de ruisseaux, dont un avec des vernes.
Après la 2e traversée de ruisseau, monter franchement la rive gauche sur une dizaine de mètres dans des végétations basses (rejoindre un cairn). Continuer la montée en diagonale sans trace. Couper l’éboulis à son point le plus étroit. Passer au pied d’un abri sous roche. Toujours dans la même diagonale montante, rejoindre une crête formée par quelques rochers aigus (cairn).
Traverser à flanc.
Passer au bas d’un deuxième éboulis.
Arriver sur une zone plane : on se trouve sur l’axe du premier éperon (ancien abri de chasseur, en pierres sèches).
Devant soi, se présente la combe « Entre-deux » avec le magnifique éperon Rocheux 2063.
De l’abri de chasseurs, monter l’éboulis de grosses pierres en diagonale sur 15 m (cairn).
Continuer horizontalement (15 m - cairn) : on retrouve une trace « subtile » dans le cailloutis. Suivre cette trace en très légère descente jusqu’au lit de ruisseau (viser le sommet de la partie rocheuse rive gauche du ruisseau).
Une fois le lit franchi, la trace redevient bonne et fait contourner l’éperon Rocheux 2063, par le bas. Cette trace fait quelques « montagnes russes » dans une forêt de pins.
Au débouché des pins (cairn sur un gros bloc de gneiss), on arrive sur l’axe de l’éperon Rocheux 2063.
Il y a là une petite zone plane, avec d’autres reliquats : abris de berger ou de chasseur (??), anciens piquets de clôture (environ 1930 m).
Pour continuer, se placer 10 mètres en dessous de l’abri, au niveau d’une très grosse pierre (de forme carrée, plane, de 2 mètres de côté) et des piquets, et suivre une ligne horizontale, puis montante, puis à nouveau horizontale, qui coupe toute la combe de la Pisse.
Traverser un lit de ruisseau (vernes) puis deux autres (rochers) puis un quatrième (où l’eau coulait les 8 septembre et 6 octobre 2023, malgré la sécheresse de l’été !).
En légère montée, on rejoint l’épaulement engazonné (environ 1945 m).
Contourner ces parties planes, parfaites pour un bivouac et, en légère descente, rejoindre un bon sentier qui file vers le nord en direction de la cabane de combe Jargeatte.
À partir de là, la trace est très nette, sans plus aucune ambiguïté ni aucune difficulté : il suffit de choisir le cheminement qui plaît le mieux dans ces végétations basses et souples. Ce passage est vraiment enchanteur et vient récompenser des efforts fournis !
On rejoint la cabane pour une pause méritée (si cette pause n’a pas déjà eu lieu avant…).
Le retour, qui se fait par le même chemin, n’est qu’à peine plus simple dans ce sens qu’à l’aller : il faut avoir gardé des réserves de forces, car ce parcours dans l’autre sens se mérite lui aussi, même si l’on pense avoir bien retenu les enchaînements des passages à suivre.
En cas de grosse fatigue, une alternative de retour est bien sûr possible : il suffit de prendre le très bon sentier qui descend de la cabane de combe Jargeatte jusqu’à la station de ski du col d’Ornon.
Ce parcours est sans problème, mais :
1) il n’a aucune saveur ;
2) il oblige à faire 1.5 km de goudron le long de la RD526 pour rejoindre la voiture au stationnement (il est possible d’éviter les 500 premiers mètres de goudron en empruntant, sur la gauche et 50 m au-dessus de la route, un chemin de terre, mais ce n’est qu’un pis-aller).
Rien que ce second point devrait motiver les randonneurs à reprendre le « Balcon 1900 » !
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Auteur : François Lannes
Avis et commentaires
...et maintenant le tracé .GPX est mis à jour, suivant le bon départ de la sente !
Bonsoir hereme,
Tu as raison !
Je me suis fait abuser par le tout petit "crochet" du sentier, bien dessiné sur IGN à l’endroit où démarre la sente des chasseurs, mais que je n’ai pas détecté.
Merci de ta remarque, je vais corriger le texte.
C’est vrai que les photos sont très explicites.
Bonjour François. Pas facile de s’y retrouver dans ce terrain quelque peu malmené, et même ravagé, par les moutons.
Une remarque cependant : la carte IGN est correcte, le sentier démarre bien à l’endroit indiqué, il est bien visible vu du ciel. Cf GoogleEarth sur des images de septembre 2020.
J’avais réalisé des traces KML il y a quelques années, je peux te les envoyer si ça t’intéresse.
Pour répondre à François, c’est tout le parcours que j’ai trouvé extra : plaisir de faire une boucle, de découvrir que ça continue après la "boîte aux lettres", que la descente en pleine pente se fait plutôt bien, et d’arriver jusqu’à cette cabane du bout du monde
Je veux bien faire un don de photos Laurence !
Eh bien Patrice, si tu veux bien me prêter tes photos je pourrais peut-être faire un topo puisque j’ai réussi à passer.
Je ne faisais pas de photos à l’époque.
Salut à tous,
Il fut une époque où je tentais des trucs un peu fou.
- Le 31/07/2010, je grimpais la Combe des Mayes pour tenter de grimper sur Côte Belle, et pourquoi pas atteindre les Mayes par le point IGN 2795.
J’abandonnais au-dessus du point IGN 2208. - Le 21/09/2011, je grimpais les Mayes par ce topo altituderando.com/Les-May...
- Le 27/09/2011, je grimpais l’arête Est des Mayes et butais sur le dernier couloir, mal de dos qui m’avait suivi quelques années. Notamment l’abandon du Grand Ferrand par les Charances, où j’avais abandonné à 100 mètres du sommet.
J’ai plusieurs photos de la Combe des Mayes et l’arête Est jusqu’au pied du couloir.
patrice
Bonjour Laurence,
Très jolie boucle que celle que tu racontes, en montant l’arête est des Mayes. Il doit effectivement y avoir un passage délicat pour franchir les plaques rocheuses, et avant d’atteindre la croupe herbeuses supérieure : c’est là qu’il faut faire la bonne hypothèse, je pense. Cette même idée m’est venue aussi, forcement, mais je ne l’ai jamais mise en réalisation.
Et bien une prochaine fois, quand tu redescendras par les herbes à côté de la combe de la Lauze, il te faudra partir à droite (vers le sud donc) en suivant les explications que j’ai faites ici, et tu auras un retour qui complètera super bien la partie initiale
Bonjour Geneviève,
Alors : non, je n’ai pas fait le parcours décrit par Pascal.
Mais : oui, bien sûr, je connais ce topo et l’ai lu dès sa parution il y a 5 ans.
Une question :
quand tu écris l’avoir trouvé extra, veux-tu dire :
"le parcours de la boucle complète",
ou plus précisément
"le petit bout de ce que je viens de décrire" ???
Ensuite :
le retour au stationnement voiture n’est pas si pire, oui bien sûr. Je l’ai subi la première fois que je allé là-haut. Mais quand je compare ce retour goudron avec le retour pas le "Balcon 1900", pour moi il n’y a pas d’hésitation : je prends le Balcon, même si les sentes y sont un peu plus casse-pattes.
Sur son tracé du parcours, Pascal indique bien (en trait pointillés noirs) l’existence d’un sentier interrompu, et à éviter. Il s’agit effectivement de celui que je décris ici.
L’annotation de Pascal est probablement pensée pour éviter aux randonneurs qui seraient tentés d’aller voir, de partir dans trop d’inconnu.
Or c’est justement cet inconnu qui me tente moi. C’est pourquoi j’y suis parti...
Je viens juste de mettre à la validation par les administrateurs le récit de cette sortie magnifique. Ce texte devrait être accessible d’ici quelques jours, je pense.
Bonjour François,
en août 2020 j’avais fait une sortie mémorable, une de celles qui m’a fait la plus forte montée d’adrénaline en rando...
Montée aux Mayes par l’arête est (c’est là, sur l’accès à la crête, que j’y ai laissé quelques sueurs froides) en empruntant le sentier du col d’Ornon pour la cabane de Combe Jarjatte, retour par Clot Beaumont à proximité de la combe de la Lauze.
J’avais bien vu la trace venant du sud que l’on emprunte pour retrouver le sentier de montée, et je m’étais dit qu’il faudrait que j’aille voir un jour.
Je l’ai oubliée entre-temps, tu l’as fait avant moi.
Merci car ça me ramène les souvenirs de cette sortie !
Bonjour François,
as-tu déjà fait ce parcours : pascal-sombardier.com/201... ?
Il emprunte un petit bout de ce que tu viens de décrire et je l’ai trouvé extra (et le retour au PK pas si pire en prenant effectivement le petit chemin qui longe la route ; après ça la partie goudronnée n’est pas très longue si on se gare juste avant le gué-en venant du col d’Ornon).
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