Sortie du 4 janvier 2013 par Paul Sommet de Cousson (1516m)
De Digne-les-Bains par les "Oreilles d’Âne".
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Hautes pressions avec de belles amplitudes de température selon les expositions.
Récit de la sortie
L’itinéraire direct depuis le centre ville de Digne est très intéressant pour rejoindre le sommet Sud du Cousson, pour moi le plus esthétique. C’est une montée de 920m soit presque deux fois plus qu’en venant d’Entrages. Ce parcours permet de mieux visualiser les contours de cette montagne et de voir des reliques de l’époque où y subsistait une activité agropastorale.
De Digne, se garer en face du collège Gassendi (côté montagne, pas côté Bléone) - 590 m environ- et commencer l’ascension dans une ruelle, juste en face, avec un panneau voie sans issue et un panneau indicateur des sentiers de couleur jaune.
On peut rapidement choisir son versant ; Ouest par Caramantran ; Est par les "Oreilles d’Âne". Les deux sont intéressants.
Passons par l’Est... le sentier s’élève en lacets parfois raides, mais cela ne dure pas, on traverse des espaces de petites forêts avec vue dégagée sur des pâtures et l’agglomération dignoise.
Après 300 mètres de dénivelé, on découvre les" Basses Bâties de Cousson" (901m), une ruine et un bel arbre dans un endroit propice à une première pause.
Puis continuer en suivant le sentier balisé rouge et blanc.
On rejoint ensuite une large piste en passant un portillon, jusqu’aux "Hautes Bâties de Cousson" 1085m - ruine et bel arbre qui ressemble à un séquoia. -source -
Ensuite je conseille de prendre à droite une sente en sous- bois, qui amène à de jolis points de vue et coupe le sommet principal par son versant Est, dans des sous bois et une jolie hêtraie, jusqu’au pas de Boudillon.
Ce passage surélevé débouche sur le plateau entre les deux sommets.
Belle ambiance. Il reste 80m pour atteindre le sommet sud 1511m par une pente soutenue qui demande de bonnes chaussures s’ il y a de la neige (exposition Nord, parfois glacé).
Atteindre l’arête sommitale du sommet Sud. Vue exceptionnelle à 360° !!!
On peut faire une belle boucle en descendant par le Pas d’Entrages. Faire un petit tour à la chapelle posée en plein gaz et suivre les marques jaunes qui descendent à un petit col puis le long de l’épaule où l’on voit, à droite, le village d’Entrages.
Au pas d’Entrages, prendre à gauche, puis rejoindre le vallon qui part au NE pour rejoindre les "Hautes Bâties".
L’ensemble du parcours est bien balisé avec de nombreux panneaux indicateurs.
Photos
Auteur : Paul
Avis et commentaires
Et un séquoia géant (feuilles ressemblant à celles des thuyas) et non un sempervirens (feuilles ressemblant à celles des ifs).
Bonjour Paul.
Il y a donc 25 voeux à récupérer : donc faire la liste et compléter par 25 tours de chapelle la prochaine fois !
merci Hereme pour ces infos instructives.
Pour le tour de la chapelle, je le fais à chaque fois que j’y vais (depuis plus de 25 ans). Je souris à l’idée de tous les voeux que j’aurais pu formuler...
il y a juste un pas expo mais rien de terrible (sans avoir le droit à l’erreur)
Il s’agit bien d’un séquoia. J’en possède moi-même deux exemplaires dans un terrain boisé m’appartenant par lointain héritage non loin de Selonnet (04). Il y en a un également près de la maison forestière proche de la route d’accès au col Bas d’où l’on accède au pic de Bernadez (toujours 04).
Histoire et Légendes.
- Saint-Michel du Cousson.
Grand lieu de pèlerinage annuel le lundi de Pentecôte pour les habitants de Châteauredon et de Digne. Chapelle érigée en 1035, dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en ruine au 15e siècle, reconstruite deux siècles plus tard sur un plan carré. Au-dessus la porte une dalle sculptée à décors d’entrelacs a été scellée. En 1983, lors de travaux de restauration, cette dalle a été remplacée par un moulage. L’original, sans doute un fragment de sarcophage mérovingien appartenant au chancel de la nécropole découverte sous la cathédrale de Notre-Dame-du-Bourg à Digne, est aujourd’hui au Musée Gassendi.
Une pièce romaine de Claude II le Gothique, émise vers 270 AC, a été trouvée à proximité.
Le 29 septembre était généralement la date à laquelle les fermiers et métayers payaient leurs fermages après la récolte ; c’est donc la date traditionnelle d’expiration des baux ruraux, d’où l’expression "à la Saint-Michel, tout le monde déménage".
Selon une tradition, pour qu’un vœu s’exauce, il fallait faire le tour complet de la chapelle - sujets au vertige s’abstenir. D’après certaines photographies d’avant la première guerre mondiale, cela était encore possible à l’époque. J’ai l’impression que cela n’est plus possible aujourd’hui : vrai ou faux ?
- Le Cousson.
D’après Jacques Teyssier, Cousson viendrait du latin cossonus (coussoun en provençal) qui signifie "écuelle de bois dont les bergers se servaient pour traire le lait et pour boire" (étymologie probable, les pentes du Cousson sont depuis des temps très anciens un lieu de pâturage).
Le sommet nord du Cousson était nommé Podium Regale (siège digne d’un roi) dans un document de 749.
Les reliefs de sept départements limitrophes y sont visibles.
Pierre Gassendi (1592-1655), astronome et mathématicien, prêtre, prévôt du chapitre de Digne et curieusement "libre-penseur" ayant soutenu la cause de Galilée, né près de Digne s’y est rendu pour observer les éclipses de soleil (un cratère au nord de la mer des Humeurs sur la lune porte son nom).
Quelques sources :
Les Montagnes de Digne, Jacques Teyssier, Les Editions de Haute-Provence, 1993
Entrages, un village adossé au Cousson, Jeanine Cazères, Chroniques de Haute-Provence,
n° 335, 1998.
Les campagnes de l’ancienne Haute-Provence vues par les géographes du passé (1880-
1950), André de Réparaz, Les Alpes de Lumière, 2000.
- Entrages.
A Entrages existait au Moyen-Âge un droit de péage : le droit de pulvérage (de pulvere : poussière que soulèvent les troupeaux) qui permettait aux seigneurs de percevoir une taxe chaque fois que des troupeaux de moutons traversaient leurs terres incultes pour rejoindre les pâturages d’été de Haute-Provence, ainsi qu’au retour.
Durant leur trajet, les transhumants étaient censés trouver de la nourriture sur les chemins qu’on avait tracés pour eux. C’est pour dédommager les seigneurs que fut instauré ce droit. Il était calculé en fonction du nombre de bêtes et de la distance parcourue sur les terres dudit seigneur.
(Annales des Basses-Alpes. Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes 1899-1900, T.9.).
Les lettres patentes du 16 janvier 1764 maintiennent le statut de Provence concernant le droit de pulvérage et autorisent les seigneurs à lever ce droit sur les troupeaux d’avérages (constitués des « bêtes menues » : ovins et caprins) par leurs terres gastes (terres désolées, plus ou moins stériles - cf gâtées), à raison de 6 deniers par "trentenier" (lot de 30 bêtes), sans qu’ils puissent rien exiger pour les boeufs, les vaches, les chevaux, mulets, ânes et cochons.
(Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Bouches-du-Rhôn, M. Blancard, P. Dupont, Paris).
merci
étrange d’en voir un à cet endroit ... et pas tout jeune !
Tu as raison, aux "hautes bâties" il s’agit bien d’un Séquoia.
Belles photos.
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