Sortie du 13 août 2017 par Dyn’s Rocher de l’Eissassa – Pic Nord (3048m)

Un sommet "dolomitiquement" impressionnant, des plus sauvages et des plus austères... Que je ne pouvais pas manquer en tant que bon dévoluard !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Ciel couvert.

Récit de la sortie

Après quatre jours passés dans le secteur du col Agnel, il est temps de changer de coin pour Ceillac avec deux bonnes ascensions, le pic nord du Rocher de l’Eissassa et la traversée de la pointe de la Saume, sommet que je zieute depuis quelques années déjà.

Ce Rocher de l’Eissassa est des plus attirants, le topo de Michel me captive tout particulièrement... Ce même goût pour les sommets austères, sauvages, dolomitiques, nous le partageons, c’est sûr. Je sais au préalable que je pars pour une aventure riche en émotions.

Le secteur est bien fréquenté durant l’été, je partirais donc très tôt pour profiter de la tranquillité à la montée. Un vrai solo, comme je l’entends, se fait seul et uniquement seul ! (Je me rendrai compte, à mon retour, que la plupart des marcheurs montent au lac Ste-Anne).

Du coup, départ 6h00 pétantes, les premières lueurs de l’aube prennent place lorsque je remonte le mélézin. Puis, je débouche rapidement au pied du vallon de Tronchet dans sa quiétude matinale, je ne louperai ces moments pour rien au monde ! Des instants magiques à vivre... Etre simplement présent lorsque la nature se réveille...

Derrière moi, le soleil commence à embraser les nuages puis les grandes cimes des Écrins et les sommets du Queyras. Je remonte assez vite vers le col Tronchet et arrive en vue des prochaines réjouissances ! Un amas de blocs à traverser d’abord. S’ensuit d’un talweg, séparant pelouse et pierrier, à remonter par le côté herbeux plus confortable mais bien pentu tout de même. Puis, un autre pierrier bien raidasse menant au début du couloir. Et effectivement, pour faire allusion au topo de Michel, il faut clairement "s’arracher" sur cette pente ! Mais "on ne grimpe pas avec ses cuisses et ses bras, on grimpe avec ses tripes" comme dirait un grand aventurier.

Le couloir est délité au possible, l’environnement incroyablement austère... Une vraie partie de plaisir ! Une remontée sensationnelle... Je repère le cairn de sortie... Attention à ne pas glisser ! Ne serait-il pas possible de grimper l’intégralité du couloir tout de même... non ? Bref... Je débouche dans la grande pente sommitale, encore du raide et de la caillasse ! Quelques autres cairns indiquent la voie logique à suivre... Tout droit jusqu’à la crête ! Dans un milieu si inhospitalier que celui-ci, on peut vraiment se demander ce qu’on fait là ! Mais là, justement, il n’y a pas de question à se poser,... Seulement à savourer cet instant hors du temps et du monde ordinaire... Pleinement et simplement...

Le cheminement à crête vers le bastion sommital est impressionnant... Pics déchiquetés, pointes aiguisées, décor hautement dolomitique... L’arrivée au sommet est couronnée par un panorama à couper le souffle... Le ciel est couvert mais la vue est limpide. D’ailleurs, ces nuages renforce bien l’austérité du cadre. Je suis seul... L’isolement est des plus intenses... Une sensation à nulle autre pareille... Indescriptible... Je suis entré dans le monde de l’incommensurable...

Je reste près d’une heure au sommet bien que le temps soit couvert, il reste stable et se révèle peu menaçant. Puis, j’entame la descente à crête et dévale la pente dans les meilleurs traces en ramasse. Je gagne assez vite le haut du couloir que je rejoins prudemment dans ce terrain branlant. La descente dans ce corridor étriqué se déroule en surfant la coulée d’éboulis mettant mon équilibre à rude épreuve ! Je manque à quelques reprises de m’affaler sur les fesses ! J’enquille rapidement le pierrier à la sortie du couloir et retrouve la raide pente herbeuse, puis le champ de rochers avant de regagner le sentier du col Tronchet.

Retour par le paisible vallon alors que tout mon être instille une plénitude sans mesure après cette ascension des plus marquantes... On ne peut alors qu’éprouver une grande gratitude envers ses montagnes si singulières...

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 13 août 2017

Dernière modification : 18 janvier 2019

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Avis et commentaires

...une gratitude envers la montagne, mais aussi, j’imagine, une grande fierté d’avoir accompli cette nouvelle détritique ascension !!! bravo ! je l’avais dans le viseur cette année, ce ROCHER DE L’EISSASSA, mais possible que je manque de temps....

Ton texte m’a bien amusé 🙂
C’est vrai qu’il est "péteux" à souhait ce couloir !

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