Sortie du 17 juin 2015 par Pascal Cimes de la Cochette (3240m) en boucle
Parcours sauvage dans les nuages pour aller chercher le soleil là où il se trouve...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Gris sous une couche de stratocumulus vers 3000m poussés par un fort vent de nord-est accrochant les crêtes, rares trouées. Grand beau si on réussit à passer au dessus.
Récit de la sortie
La météo avait annoncé des nuages bas sous 2000m, se disloquant en journée... Une journée idéale pour monter en altitude et voir le panorama dans un ciel clair dominant les nuages ! Et pour monter haut, les Grandes Rousses sont idéales... Un petit tour du côté nord du massif, sur ces belles crêtes sauvages au nord du Pic de l’Etendard...
Départ vers 11h du col de la Croix de Fer. Certes, les nuages bas se résorbaient lentement mais, plus inquiétant, les crêtes étaient toujours accrochées de petits cumulus plus élevés... On part avec l’espoir que la météo s’améliore...
Montée en direction du refuge de l’Etendard dans un décor digne des highlands écossais, sous la grisaille, avec quelques petites trouées colorant ponctuellement le décor de tâches vert vif... Les lacs sont maintenant dégelés, mais plus haut, encore pas mal de névés... On est sous les nuages, mais au loin, le Grand Sauvage et le glacier de Saint Sorlin semblent assez dégagés...
Il va falloir décider de l’objectif... L’Aiguille de Laisse, facile, encore un peu au soleil sous les trouées de nuages, ou alors la Cime de la Cochette, plus difficile, invisible dans les nuages, avec l’espoir incertain de passer au dessus et d’y trouver le soleil au sommet ? Bon, ce sera l’Aiguille de Laisse...
Montée facile hors-sentier dans les grandes pentes... Mais le temps d’arriver au sommet, les nuages avaient repris le dessus, et malgré une vue assez dégagée dans la vallée à l’ouest, il n’y avait pas grand chose d’autre à voir... Une bonne sieste au sommet en attendant une éclaircie, mais au contraire les nuages se font de plus en plus denses...
Mais il semble que le sommet des nuages n’est pas si élevé que ça... Et si on essayait de monter plus haut ? 14h30, on part sur la crête en direction de l’Aiguille Noire... On la distingue parfois dans de rares trouées, mais la plupart du temps on se trouve dans un brouillard oppressant... Heureusement, l’itinéraire est évident.
Ascension de l’Aiguille Noire, puis du Dôme de la Cochette, toujours dans le brouillard. Hélas, ça ne se dégage pas ! On peut espérer que ce genre de nuages descende ou se disloque en fin d’après-midi, alors on n’est pas pressé... Re-pause, re-sieste...
17h... Puisqu’on y est, poursuivons jusqu’à la Cime de la Cochette... Long parcours de névés, toujours dans le brouillard, mais constamment nargué par le soleil qui, au dessus d’une fine couche de nuages poussés par le vent, montrait souvent son disque lumineux... Il faut monter ! Les névés, visiblement privés de regel, sont assez mous, et par endroits "piégés" par les rochers sous-jacents où on s’enfonce profondément... La progression est un peu pénible, mais en avance résolument, attiré par cette lumière bleue qui semble se cacher juste un peu plus loin...
Finalement, 18h, le sommet... Hélas, toujours dans la grisaille, mais parfois un trou de bleu apparaît durant quelques minutes, avant que le vent ne ramène la prochaine masse nuageuse... Ces nuages descendent généralement en soirée, il faut être patient et attendre ! Effectivement, les trouées se font de plus en plus larges, et parfois on domine finalement la mer de nuages agitée de grosses vagues... Dans des trouées apparaissent furtivement des hauts sommets éloignés de l’Oisans...
Moments de rêve... Assis au sommet de mon piton rocheux, face au vent, au raz d’immenses vagues de nuées... Parfois, une grosse bouffée me fonce dessus, et me noie dans la grisaille... Puis subitement, on surnage dans une nouvelle trouée de bleu vif... Les immenses vagues déferlantes d’une mer de nuages démontée, dans laquelle on se sent tellement petit...
19h30, malgré le spectacle de plus en plus beau, c’est vraiment l’heure de descendre ! Plongée dans les névés, qui sont infiniment plus agréables et rapides à descendre que la caillasse qui les remplacent plus tard dans l’été... On plonge dans la combe vers le petit lac, puis on poursuit tout le long du couloir y faisant suite, droit dans la neige juste molle comme il faut pour descendre en sécurité malgré la raideur, ignorant le tortueux parcours dans les rochers indiqué par le balisage...
20h30, retour sur les longs faux-plats le long des lacs, sous les nuages bas, alors qu’au loin des trouées de plus en plus larges commençaient à découvrir Belledonne... Fin de la balade vers 22h.
Finalement, si la météo imprévue m’a privé des panoramas "carte postale" qui sont l’intérêt majeur du lieu, les nuages auront tout de même offert des belles vues sur une ambiance beaucoup plus particulière et austère, compensé au final par une courte incursion au dessus mer de nuages... Et aussi la satisfaction d’avoir réussi un parcours hors trace qui m’était inconnu malgré le brouillard, grâce notamment à une bonne observation des photos Geoportail pour préparer ma sortie... Maintenant pour le panorama, comme diraient certains, "I’ll be back"...
Photos
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.