Sortie du 3 octobre 2019 par Pascal Cimes de la Cochette (3240m) en boucle
Allons jeter un coup d'oeil sur les dégâts du réchauffement climatique sur le glacier de St-Sorlin, qu'un saupoudrage automnal aura tenté de masquer tant bien que mal... Ce sera quand même l'excuse pour effectuer une magnifique marche panoramique et sauvage le temps d'une radieuse journée de l'automne.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Grand beau se voilant en fin d’après-midi. Petit vent du nord frais. Saupoudrage de la veille au dessus de 2500m.
Récit de la sortie
Le premier jour de beau au lendemain du passage d’une perturbation, avec son atmosphère cristalline nettoyée de toute brume, c’est en général le jour à ne pas rater. D’autant plus que c’est l’automne, avec sa luminosité et ses couleurs...
C’est parti pour le traditionnel "pèlerinage" aux Grandes Rousses, faisant partie ces lieux de randonnée qu’on ne peut s’empêcher d’aller visiter au moins chaque année. Direction le col de la Croix de Fer dans le but de se rendre du côté du glacier de St-Sorlin.
Départ vers 11h30 dans une luminosité magnifique. Les couleurs sont effectivement bien là, vivifiées par l’atmosphère particulièrement transparente. Les sommets de Belledonne se découpent de manière cristalline dans le ciel bleu, d’autant plus que les intempéries de la veille ont saupoudré les sommets. Au jaune brun de l’herbe contraste le rouge vif des myrtillers, laissant penser que les soucoupes de "La guerre des Mondes" sont passées par là. En tout cas, les "envahisseurs" ovins sont bien là par centaines ou même par milliers, colonisant les pentes du vallon montant vers le refuge de l’Etendard. La magnifique ambiance compense cette longuette montée sur pistes et chemins...
Le refuge, et maintenant la traversée le long des lacs... Un décor sur lequel pas mal de pauses photo prendront un certain temps. On ne s’en lasse pas.
Et pour la suite ? Les magnifiques pentes de l’Aiguille de Laisse me font de l’oeil. Cependant, le saupoudrage des rochers en direction du Dôme de la Cochette risquerait de rendre la suite du parcours pénible. Choisissons plutôt de poursuivre dans le vallon jusqu’au pied du glacier, on avisera ensuite. On poursuit dans le décor qui se fait minéral, et bientôt blanchi par le saupoudrage de la veille...
Le voici donc, ce fameux glacier de St-Sorlin. A ses pieds, un magnifique lac de fonte, bien plus grand que ce qui est dessiné sur ma carte pourtant récente. D’ailleurs, le glacier est sur le point de se couper en deux, sa branche "supérieure" (descendant de l’Etendard) n’étant bientôt plus rattachée à sa branche "inférieure" (au pied des Sauvages). Si cela ouvre peut-être de nouvelles perspectives "rando", c’est quand même dommage...
Il faut choisir l’objectif. L’option simple serait de traverser au pied du glacier en direction de la cime de la Valette, mais on a le temps de faire quelque chose de plus ambitieux, tel que se diriger vers la combe séparant Barbarate et Cochette. Allons pour cela...
Pour cela, il faut obligatoirement parcourir le bas du glacier pour rejoindre la croupe de dalles montant dans la combe. C’est sans difficultés en crampons si le glacier, bien plat et peu crevassé, n’est pas enneigé, mais ici le saupoudrage complique un peu les choses. Heureusement, les 5cm de neige sont visiblement insuffisants pour recouvrir les petites crevasses du pied du glacier, et même celles de 10cm de large sont encore bien visibles. C’est donc bon, d’autant plus qu’une trace toute fraîche invite à être suivie. Cependant, par précaution, on progressera les plantant fermement les bâtons bien à l’avant des pieds pour s’assurer qu’ils butent sur de la glace dure, juste au cas où.
On rejoint ainsi facilement le bas de la croupe et on quitte à regrets la trace confortable qui poursuit sur le glacier. Mais il ne faut pas continuer dessus car au delà le glacier est beaucoup plus crevassé. Quelques précautions pour franchir la profonde "rimaye" séparant la glace du rocher, qui peut être un gros piège si elle est recouverte de neige. Et voilà les dalles qu’on remonte à vue, recouvertes de caillasses pas toujours très stables et rendues glissante par la neige. C’est parfois un peu pénible, mais ça se monte sans difficultés.
Plus haut, la progression se poursuit dans les caillasses à droite de ce qui reste du glacier dans cette combe. Sur le haut de la combe, la pente se redresse un peu, mais quelques vires de caillasses pas trop raides se laissent facilement remonter sur la droite. Destination ? On choisira la sommet tout au bout de la combe, s’avançant le plus à l’ouest sur la chaîne entre les cimes de Barbarate et celles de la Cochette. Ce point 3243m d’après la carte, qu’on pourrait appeler "Cime ouest de Barbarate", offre une des meilleures vues sur les plateaux des lacs du versant ouest des Grandes Rousses. Et c’est vrai, le panorama est magnifique sur tous les versants.
D’ailleurs, la plus haute des cimes de Barbarate se grimpe-t-elle ? La rejoindre directement par la crête semble difficile de part la raideur sous le sommet. Cela semble cependant possible de rejoindre le plateau à l’est du sommet depuis la combe par un raide pan de caillasses, puis d’aborder le sommet par le sud-est. Mais pour cela des conditions un peu plus sèches seraient souhaitables.
Casse-croûte, grosse session photos... Bon, il est déjà 17h passé, le ciel se voile, il faudrait penser à redescendre. Il est bien trop tard de faire une boucle par les cimes de la Cochette et leurs interminables pentes de caillasses. On va donc sagement redescendre par le chemin de montée, d’autant plus que les traces de montée dans la neige évitent maintenant la recherche d’itinéraire. La redescente est finalement facilitée par le saupoudrage qui cimente un peu les caillasses et amortit les pas dans les creux, compensant en fin de compte assez bien le fait de ne pas voir exactement sur quoi on pose les pieds. Il faut juste faire attention aux dalles enneigées qui peuvent s’avérer très glissantes.
Retour tranquille sur le glacier, les caillasses puis les alpages en direction des lacs... Le soleil, déjà bien masqué par des voiles nuageux maintenant assez épais se couche, et seuls quelques pics de Belledonne auront droit à quelques couleurs. Descente tranquille sur la piste un peu longuette vers le col de la Croix de Fer, fin de la balade vers 20h30.
Photos
Auteur : Pascal
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