Sortie du 11 août 2023 par jean331 Cimes de la Cochette (3240m) en boucle

C’est au départ de Saint-Sorlin que je me lance dans cette longue balade. La montée vers le Col de la Croix de Fer sert de réveil musculaire tandis que le jour se lève derrière le massif des Aiguilles d’Arves. Sous le Col, je renonce à regret au détour par le charmant petit Lac Guichard afin de gagner au plus vite le départ officiel de la balade, un choix de raison plus que de cœur, mais le programme du jour est chargé et je préfère avancer rapidement au début pour pouvoir prendre mon temps plus haut.

La montée vers le Col des Tufs n’est pas la partie la plus enthousiasmante de la journée, mais elle me permet de rapidement rallier le Refuge de l’Étendard.

Je longe le Lac Bramant par la droite puis les Lacs Blanc et Tournant par la gauche avant d’entamer la grimpée vers le Lac 2864m. Je craignais que cette portion soit un peu paumatoire, mais le cheminement est finalement assez simple, logique en tout cas, et la présence de quelques cairns intelligemment placés facilite grandement la montée.

Une fois au Lac, il faut monter plein sud, essentiellement dans la caillasse, mais le terrain est facile.
Je débouche au point 3136m de la carte IGN juste sous les différentes cimes de la Cochette. Un regard en contrebas versant est permet de constater que le Glacier de la Cochette n’a plus de glacier que le nom. Un maigre lambeau de glace émerge péniblement de la caillasse.

Quelques pas d’escalade et j’atteins le sommet 3239m où la vue s’ouvre d’un coup sur le Glacier de Saint-Sorlin. Le paysage est à la fois grandiose et terrible. Le glacier semble coupé en différentes portions qui ne s’alimentent plus. En bas, la partie centrale est dépourvue de neige, une vaste étendue grisâtre, séparée par les roches de neiges plus vraiment éternelles qui prennent le cagnard sous les sommets des Grands Sauvage et de l’Étendard.

Je poursuis sur l’arête vers le point culminant de la Cime de la Cochette. Une brève remontée dans les pierriers et c’est le cairn sommital. La vue est superbe vers Belledonne, le Lac de Grand Maison, les Écrins, etc.

La descente vers la Brèche de la Cochette ne présente pas de difficulté. En dessous, un passage de gros blocs assez raide nécessite en revanche de l’attention. La branche du glacier sous les Cimes de la Barbarate est à l’agonie. Je la contourne un moment par la gauche avant de finir par traverser ce qui s’apparente désormais à un gros névé. Un semblant d’activité glaciaire semble subsister encore un peu sur le côté droit à l’ombre des parois de la Cime sud de la Barbarate.

Je continue dans les roches moutonnées qui dominent la rive gauche de la partie centrale du glacier de Saint Sorlin jusqu’à atteindre celui-ci. Le bas du glacier est torturé, distordu. De l’eau s’écoule partout dans les sillons des bédières qui creusent des gouffres à travers les méandres de glace noircie.

De retour sur la terre ferme, le sentiment est ambivalent. La balade est vraiment splendide, mais en prenant une dernière photo du glacier, je ne peux m’empêcher de penser que si je reviens ici dans quelques années, il n’y aura probablement plus que de sombres moraines pour rappeler ce qui fait aujourd’hui la beauté de ce site.

Au niveau du Lac Blanc, je décide d’éviter la fastidieuse autoroute pour randonneurs du Col des Tufs empruntée à l’aller pour bifurquer au Col Sud des Lacs, ce qui m’offrira une longue descente hors sentier vers Saint-Sorlin, via les magnifiques alpages verdoyants du Rieu Blanc.

Les photos en musique (une fois la vidéo lancée, cliquer sur les paramètres (le petit écrou en bas à droite) et régler sur 1080P pour une bonne résolution) :