Sortie du 27 juillet 2014 par Dominique Mont Blanc (4810m) par l’Aiguille du Goûter et l’arête des Bosses
Le sommet mythique.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Premier jour, chargé avec des averses, nuit claire et parfaitement dégagée jusqu’au lendemain midi, puis formation de nuages et chute des températures.
Récit de la sortie
L’ascension du Mont Blanc, c’est très difficile, pour qui n’est pas acclimaté ou très sportif. Ce samedi matin mon horoscope disait de rester humble, pour une fois je m’en suis inspiré ! C’est mon collègue et ami Christophe qui m’emmène là-haut, la météo nous annonce une fenêtre pour demain matin et nous comptons bien l’exploiter !
1re journée
9h40, : Départ en Tramway du Mont Blanc de la gare de St-Gervais, seulement un train sur deux circule aujourd’hui, sachant que la veille c’était zéro train pour cause de déraillement, on est plutôt content de ne pas monter à pied !
10h50, : Le temps est déjà très frais au Nid d’Aigle (2372m), pas de doute que les 1500m de dénivelé qui nous attendent vont nous réchauffer. Ça démarre par un chemin bien pierreux jusqu’à la cabane des Rognes(2768m) où l’on trouve le premier névé. Ça continue ensuite dans la caillasse jusqu’au refuge de Tête Rousse (3167m).
12h30, : Pause repas et équipement, à partir de maintenant on chausse les crampons et on ne les quittera plus jusqu’à revenir à ce point.
Après la courte traversée du glacier et un peu de rocher, nous atteignons le fameux grand couloir. Il est tôt, il fait froid, tout est figé, la traversée se fait sans encombre. Nous enchaînons avec ce bel itinéraire mixte assez engagé et aérien, il ne s’agit plus de marcher mais bien d’escalader jusqu’à l’ancien refuge du Goûter toujours bien à sa place, un dernier petit effort et nous prenons pied sur l’arête. Nous n’avons pas le visuel sur le nouveau refuge à cause d’un brouillard de plus en plus épais mais les 200m qui nous séparent sont bien tracés.
15h30, : Nous pénétrons dans l’ovni tant décrié : nouveau Refuge du Goûter (3835m), point de vue perso : ici c’est du 4 étoiles !
2e journée
2h00 : Lever... Même si c’est du 4*, difficile de dormir, effet d’altitude, chaleur, excitation, résultat je n’ai pas fermé l’œil de la nuit malgré le demi stilnox ! L’organisation est bien réglée et huilée, petit dej nominatif, récupération des thermos, équipement au RDC, personne ne s’est fait voler ses chaussures (d’ailleurs il parait que cela n’arrive jamais).
2h45 : Nous prenons place dans la file des lucioles en direction du sommet. Ciel clair, moral d’enfer, mental d’acier et physique pas trop entamé, c’est un bon pressentiment qui nous transporte sur le glacier. L’effet de l’altitude se fait ressentir, mais surtout le froid et le vent glacial. Impossible de s’arrêter plus de quelques minutes sans se refroidir immédiatement... Elle est longue cette pente, un peu de répit avec un faux plat descendant et ça remonte sec à nouveau, en levant la tête nos frontales dessinent le contour de l’Abri Vallot (4362m).
5h00 : Le point du jour, nous avons attaqué la splendide arête des Bosses, l’effort coûte de plus en plus d’énergie, la progression de plus en plus lente, chaque cordée va à son rythme, les plus rapides paraissent déjà proches du sommet.
6h00 : Ces bosses sont interminables, je ne lève plus le nez tant le sommet me parait inaccessible. A la fatigue, le froid, l’altitude s’ajoute le doute ! Heureusement il me reste le mental et mon compagnon de cordée qui me tire... Nous commençons le jeu d’équilibriste au croisement des cordées qui redescendent.
7:09 : Le Sommet du Mont Blanc 4810m Mélange d’émotion, de soulagement, de satisfaction, de grande fierté. J’essaie de savourer cet instant malgré la foule des grands jours, plus de 100 personnes au sommet ou à proximité.
« Crois en tes rêves et ils se réaliseront peut être. Crois en toi et il se réaliseront sûrement »
La descente, avec l’accumulation de fatigue, est très longue et pénible. Nous l’abordons donc comme une balade et en profitons pour faire des photos et garder souvenir de cette journée.
15h00 : Au nid d’Aigle, il faut réserver sa place dans le train retour, ce qui veut dire attendre environ 1h30... C’est pas grave tant qu’on ne descend pas à pied !
Photos
Auteur : Dominique
Avis et commentaires
Génial ce récit et ces photos. J’ai découvert Chamonix cet été et je n’ai eu de cesse de regarder le Mont Blanc d’en bas. J’espère un jour également vivre ce moment là !
Un merci aux administrateurs du site, c’est chouette de trouver tous ces topos et échanges 🙂
Je te le souhaite très sincèrement !
Très sympa ce récit et ces belles photos ! J’espère un jour également ajouter ma sortie à ce topo ! 🙂
Le TMB semble être en effet un paramètre assez aléatoire, encore moins prévisible que la météo ! Eu égard pour son âge,nous ne lui en tiendrons pas rigueur... ;)
On s’est peut être croisé c’est marrant (fait la veille). J’aime bien vos allusions à ce fameux déraillement, quand justement nous avons du descendre à pied ^^ Et surtout, le jour précédent (donc le jour de notre montée), un rocher était tombé sur la voie, immobilisant aussi le tramway -> Montée à pied depuis Crozat ! Je posterai ma sortie ;)
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