Sortie du 18 octobre 2024 par BA42 Gorges de la Loire - Circuit "Les chemins des bords de Loire" (PR 7)

Crue de la Loire, octobre 2024

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Conditions météo

  • Passages nuageux et larges éclaircies, températures de 12 à 15°C

Récit de la sortie

L’épisode cévenol est passé et il a plu ! Raisonnablement sur ma commune, davantage en versant est des monts du Lyonnais où plusieurs rivières sont sorties de leur lit.

Énormément dans le Pilat et en Haute-Loire. Éboulements, routes inondées, trafic ferroviaire interrompu, ponts, voiture et vaches emportés ne se comptent plus. De gros dégâts dans toute la région.

Ce matin du 18 octobre commence sous la pluie. Puis le ciel s’éclaircit, le soleil perce, le brouillard de la plaine se lève.

Le débit de la Loire au barrage de Grangent a connu son pic la veille vers 22 h avec 2250 m³/s.

Pour mémoire, il semblerait que cette crue soit la plus forte du siècle, après celle de décembre 2003. En septembre 1980, le débit maximal avait été de 3500 m³/s.

Ce matin, la décrue est en cours, 1500 m³/s à 9 h. C’est encore beaucoup et les vannes seront ouvertes, offrant le spectacle d’une formidable cataracte.

Je n’aime pas aller visiter le site le 1er jour de crue. Les stations d’épurations en amont débordent, le fleuve à alors une odeur d’égout et je ne miserais pas un centime sur l’absence d’agents pathogènes dans les embruns.

Ce mardi, après plus d’une vingtaine d’heures de crue, la pollution devrait être réduite.

Je passe par Saint-Just-sur-Loire pour voir le fleuve au niveau du pont Jean Alligier. C’est spectaculaire et, comme je le pensais, les berges sont inondées rendant le départ du PR7 impraticable.

Mais je connais la parade !

Départ à 10 h 35 du stationnement de la Baraillère, sur le plateau qui surplombe le site de Grangent.

Je parcours ainsi le PR7 à contresens du balisage, passant par les stationnements de la corniche, qui sont bien remplis. Des gens qui regardent, qui photographient, qui descendent vers le barrage, qui en reviennent. On se croirait dans un centre-ville un samedi après-midi.

Un premier belvédère révèle que les quatre grandes vannes sont ouvertes. hier, la petite l’était également, résultat du débit qui a baissé d’un tiers.

Je descends à mon tour, gravit un petit belvédère par une sente trop difficile pour les chaussures de ville et, seul, contemple le spectacle de la Loire qui chute bruyamment d’une quarantaine de mètres. 1500 m³/s, mais pas que de l’eau. beaucoup de terre qui donne au fleuve une couleur boueuse.

Le soleil est présent et les embruns se parent d’un arc-en-ciel.

Je mets l’imperméable et les lunettes de soleil pour me protéger des gouttelettes et descends vers le barrage.

Pas d’odeur ! En se concentrant sur ses nerfs olfactifs, on peut discerner une très légère odeur qui ne rappelle pas l’égout, mais pas la rose non plus.

De toute manière, de retour à la maison, les vêtements iront directement dans la machine à laver et le bonhomme sous la douche...

Je traverse le barrage. Regarder la cataracte par-dessus donne le vertige tant par la vitesse des flots que par le bruit assourdissant, que par la violence des mouvements de la vague de reflux.

Côté lac, l’accumulation de bois flotté est impressionnant. Du plastique aussi et deux petits voiliers qui devaient être mal amarrés. La crue aura nettoyé les rives du fleuve en amont.

Ensuite, je descends les escaliers, humides des embruns, gagne le tracé de l’ancienne voie ferrée, franchit, le tunnel dont la sortie est inondée, sans me mouiller les pieds, et peut enfin quitter l’imperméable.

Petite pause contemplation sur la corniche sous un soleil voilé, précautions en traversant la 1re tranchée qui est partiellement inondée.

À la bifurcation, je descends vers les escaliers, sachant pertinemment que le sentier de berge sera inondé. En effet, il l’est, les traces montrent que lors du pic de la crue, le niveau était plus élevé d’une cinquantaine de centimètres, plusieurs marches ont été emportées.

Remontée des escaliers et traversée de la 2de tranchée, souvent très humide et simplement mouillée ce jour.

Je passe sous le pont, puis dessus pour remonter le chemin parcouru par un ruisseau et gagner le plateau sous un soleil revenu.

Fin de cette petite balade de 7 km à 12 h 30.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 18 octobre

Dernière modification : 19 octobre 2024

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Avis et commentaires

Impressionnante photo 18, on dirait presque un élément solide, et non de l’eau, c’est effrayant !
On pense bien sûr à ceux qui vivent ce désastre.... ça fait peur !

Bonjour Alain, répétons l’évidence d’un reportage télé qui ne rend pas compte de la violence de ces intempéries.In situ les images reflètent le drame qu’ont vécu les riverains du Gier, avec à la clé les énormes difficultés de déplacement (A47 en particulier, ZAC prison, etc...). Quand même, l’historique local des inondations n’a pas servi de leçon, pourquoi cette procrastination ?
Reste la beauté des éléments en furie, la nature reprend toujours ses droits...

Très intéressant ’reportage’.
Tout comme Yann, j’ai du mal à imaginer le vacarme associé à la photo 18 !!! Ça devait être effrayant.
Les images de Givors et de Rive-de-Gier à la télé étaient vraiment impressionnantes , et surtout reflétaient le caractère dramatique de la situation.

Je pense bien fort aux sinistrés de la région devant ce type d’épisode qui risque de s’aggraver les années à venir.
La photo 15 est à la fois belle et terrifiante.

Et la photo ne rend pas le bruit que ça fait !

Bonjour François
Merci du commentaire.
L’endroit d’où a été prise la 18 était vraiment terrifiant, malgré la barrière. Le double mouvement, chute du fleuve et cinétique complexe de la vague de reflux faisait tourner la tête.

Bonjour BA42,

Ces images de la Loire sont vraiment impressionnantes !

Il y a un tel débit que cela fait peur, et que la seule idée de s’imaginer emporté par ces flots fait froid dans le dos...
La photo n° 18 est la plus terrible. Et la n° 20 n’est pas moindre.

Merci de ce reportage splendide du fleuve et de la construction que les hommes sont arrivés à faire pour dompter son flux.

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