Sortie du 15 septembre 2024 par BA42 Colleigne de haut en bas

Ce circuit est l’un des plus beaux de la Loire. Ciel immense, horizon à perte de vue, vallées brumeuses surplombées de 1000 mètres et plus, panoramas grandioses.

Mais, depuis le changement de propriétaire au niveau de la piste de crêt de Pierre-sur-Haute, la descente sur les jasseries de Colleigne pose problème. Portillon supprimé et deux clôtures électriques à franchir.

Or, fin août 2024, j’ai reçu ce message :
Bonjour,
Merci pour la randonnée mais il y a des changements par rapport à la description de l’itinéraire ; ce qui n’empêche pas de faire la randonnée correctement. Les balises doivent être suivies en priorité.

La personne de FFRandonée avec qui je suis en contact n’a pas connaissance d’une modification d’itinéraire.

Une enquête s’impose !
Alliant soleil, beauté du paysage et absence de chasseurs, c’était un plaisir et non une corvée.

Ce dimanche 15 septembre au matin, le Pilat étant dans le brouillard et les monts du Forez ensoleillés, je choisis cette seconde destination pour me livrer à cette petite investigation.

À peine parti de la maison, trois chien sortent soudainement d’une pelouse et traversent la rue devant moi. La rando bien failli s’arrêter avant d’avoir commencé.
Des chiens de chasse...
Cent mètres plus loin, panneau "Chasse en cours". Ils sont dans le vallon. Espérons qu’il ne tireront pas vers le haut. Le règlement n’est pas toujours respecté. Moi-même, j’ai été témoin d’une ligne de chasseurs postés sur des chaises d’affuts, dos au bois et face à la route...

Départ de Garnier à 10 h 20 et si le soleil brille, le vent de nord-est plus une température de 4°C font davantage penser à une belle journée d’hiver qu’à une journée de fin d’été.
Bonnet, gants, pantalon doublé, polaire sont de sortie.

Petite pause au dôme 1421 pour causer un peu avec les volontaires du poste de ravitaillement de la La 39^e Randonnée VTT Chalmazel-Savigneux. Ils sont là depuis 9 h 30 et ils n’ont pas bien chaud...
Au loin, à l’est, le Pilat est toujours ennuagé et la calotte glaciaire du mont Blanc commence à briller au soleil.

Petite pause un peu plus loin pour discuter avec un monsieur. qui observe les oiseaux et qui prévoit d’y amener prochainement ses élèves. Nous nous demandons si les traquets motteux sont déjà partis quand deux individus viennent se poser sur un rocher à proximité. Dans le ciel, un Milan royal et un faucon crécerelle.

Les troupeaux sont nombreux dans les pâturages et je renonce à remonter le joli vallon de l’Oule.

Je repars tranquillement en direction de la piste de crête. Ces balades sur ces plateaux doivent être abordées en privilégiant le contemplatif. Ces grands espaces où rien n’arrête le regard sont merveilleux. De-ci de-là, un pin rabougri et tordu tente de survivre dans malgré des conditions difficiles. Leur développement est si ralenti que d’année en année, il semblent ne pas changer, si ce n’est que parfois la mort se saisit de l’un d’eux. Ce dimanche, seules quelques fleurettes arrivent à résister à l’arrivée des premiers frimas dans ce rude pays.

Plusieurs rencontres sympathique sur cette piste et vue qui se dégage vers le Cantal, le Cézaliers, les monts Dore et Dôme. Le mont Blanc devient de plus en plus visible, Grandes Rousses et Écrins restent un peu masqué par les nuages au-dessus du Pilat et la brume est un peu plus présente en dessous de 4200 mètres d’altitude.

J’arrive à la pierre levée qui indique la descente sur Colleigne. Pas de modification d’itinéraire. En revanche, la double clôture électrique à été enlevée, remplacée par un grillage à moutons qu’il est possible de franchir par une ouverture identique à celle de n’importe quel pré à vaches. Enquête facile et rondement menée.

Est-ce la fin du litige avec le propriétaire ? Pour l’instant oui. Mais, les moutons sont en totale liberté sur cette crête. Pas de clôture entre les landes et la piste. Que va-t-il se passer le jour où il y aura des patous ou autres monstres. Car il y en aura. J’ai vu une affiche sur le chemin, il y a des chiens au Monthiallier.

Passé l’abri relatif de la station militaire, le vent se renforce et me fait parfois vaciller.

Je me dirige vers les Rochers de la Chapelle. Après un bref passage au sommet où il n’est pas facile de rester debout, je descends un peu en versant ouest pour trouver un abri et casser la crôute. Il est 13 h 30 et la pause est bienvenue.

Départ à 14 h et descente en direction de Colleigne, face au mont Blanc étincelant. Il y a encore quelques nuages qui coiffent le Pilat.

15 h, après avoir dépassé Colleigne, j’atteins N.-D-de-Renat. Première surprise, il n’y a pas de chasseurs. L’atmosphère s’est réchauffée, je quitte les gants et ouvre un peu la polaire. Pas trop, il fait encore dans l’ombre du Bois de l’Oule.

Dans le bois, autre surprise : les panneaux "Ligne de tir" ont disparu, de même que les gros bidons dans lesquels les chasseurs étaient invités à mettre leurs cartouches vides. Ils mettaient aussi les bouteilles vides...

Sortie du bois et fin de rando ensoleillée, un court passage à l’abri du vent parait presque chaud.

Peu avant Garnier, un faucon crécerelle arrive, fait un peu de vol stationnaire, plonge, remonte avec un petit rongeur et se pose sur un piquet pour le déguster. Mais je vais passer et le faucon emportera son repas dans un lieu plus tranquille. Dans le même temps, deux corbeaux se bagarrent, mais je n’arrive pas à les cadrer.

Fin de cette longue et magnifique balade de 19 km à 16 h 20.