Sortie du 22 août 2024 par jean331 Mont Miravidi ou de Mirande (3066m) par l’Italie

Quand la canicule assomme les plaines, rien ne vaut une longue journée de marche en montagne. Fuir la touffeur d’un énième été suffocant pour aller tâter les névés et gambader sur les cimes, c’est s’offrir un grand coup de frais et d’aventure quand tout semble anesthésié par des températures dignes de la grande serre du Jardin des Plantes.

L’ascension du Mont Miravidi par le côté italien ne relève plus désormais de la randonnée glaciaire mais la magie des lieux opère encore. Après avoir contourné le grand Lac Verney au bleu résolument azur, la montée au Col de la Pointe Rousse offre une délicieuse introduction entre alpages lumineux et points d’eau tous plus photogéniques les uns que les autres.

L’arrivée à proximité du Lac de la Tormottaz marque l’entrée en haute montagne. La végétation s’efface et un austère univers de pierraille et de neige s’ouvre subitement.
Un peu plus haut, les crampons sont de sortie, plus par confort que par sécurité.

La traversée des lambeaux de neige que la carte nomme encore Glacier d’Arguerey (information mensongère, il faut bien l’admettre), débouche sous le Col des Veis tandis qu’un peu plus bas, différents lacs nés ici il y a peu, tâchent d’un bleu éclatant les sombres moraines grisâtres.

Un dernier effort pour gravir le sommet et le panorama fort justement réputé apparait dans toute sa démesure.

Au-dessus des brumes de chaleur qui occupent les fonds de vallée, on n’aura que des montagnes à perte de vue : Vanoise, Aravis, Beaufortain, Valais, Alpes Grées, Écrins.
Au nord, c’est une colossale et magnétique muraille qui bouche l’horizon et on comprend mieux pourquoi on parle de versants himalayens au sujet de la face sud de la chaine du Mont Blanc quand on l’observe d’ici.
3000 mètres de glace et de rocs déchirent l’opercule de nuages qui tente sans succès de les dissimuler. Encore plus haut, la calotte étincelante du point culminant des Alpes flotte dans le ciel bleu.