Sortie du 25 août 2024 Brec de Chambeyron (3389m)

• Ascension du Brec du Chambeyron puis du Mourjuan ou Mourjean.
• Préférer gravir la dalle par la fissure de droite (oblique de droite à gauche), 2 pitons en place et meilleures prises. La large fissure de gauche n’est pas protégeable et est trop patinée.
• Du Pas de Mara Comba, l’ascension du Mourjuan se fait sans pas d’escalades si on va au plus simple.

Mourjean ou Mourjuan. L’altitude 3356m semble bien au-dessus de la réalité d’après certains auteurs. Le livre Ubaye Escalade par exemple cote le Mourjuan 3326m. Nous avons réalisé un pointage GPS qui confirme l’altitude d’environ 3325m.

Le Brec de Chambeyron : de prime abord ce sommet semble inaccessible. Le Brec ("Dent cassée") de Chambeyron ("Champ beau rond") avait pour certains une allure de "Cervin décoiffé". Le rocher y est globalement médiocre mais il offre toutefois une escalade relativement simple par sa voie normale.

Anecdote : le 12 février 1896 des chamois traqués par des chasseurs réussissent à échapper à un triste sort en gravissant le sommet, narguant les hommes moins bons grimpeurs depuis le plateau sommital.

5h50 le départ est donné du parking de Fouillouse où nous avons passé la nuit. Notre rythme est bon et régulier ce qui nous permet d’être au surprenant col des Terres Jaunes en un peu moins de 2h30.

Le balisage rouge (fait par des italiens ?) a été fait grossièrement. À la bombe, et sans les cairns, il ne permet pas d’être certain de l’itinéraire... Les cairns restent essentiels.

Nous sommes les seuls dans la voie ce jour et gravissons la partie en rocher pourri dans la bonne humeur. Aucune pierre ne viendra perturber le calme.

Une fois arrivés à la "Cantina", nous nous équipons. La dalle m’a laissé un mauvais souvenir en la gravissant par la gauche. Cette fois je m’engage en tête sur la fissure de droite où le rocher est moins patiné et quelques pitons permettent de me rassurer.

Mes deux amis me rejoignent sans sourcilier au premier relais. De là, je ne me souvenais plus de cette sensation de verticalité et d’étroitesse que renvoie cet endroit constitué de roche noirâtre.

Le mur en III à gravir offre de bonnes prises mais celles-ci sont peu fiables et les deux pitons plantés dans cette roche offrent une fausse impression de sécurité. L’ascension se poursuit sans mauvaise surprise et nous rejoignons la croix sommitale 4h45 après notre départ.

Deuxième fois que je monte au Brec de Chambeyron et première fois pour Pierre et Marie qui, j’en suis sûr, en garderont un merveilleux souvenir.

Après une pause nous descendons en faisant deux rappels puis nous faisons un court crochet vers le Mourjean qui ne comporte aucune difficulté d’ascension. D’ici nous sommes aux premières loges d’une mythique traversée...

Une fois de retour au col des Terres Jaunes, nous descendons dans le cirque de Chambeyron où des dizaines de randonneurs affluent. Fini la solitude. Afin de faire quelques clichés de la face Sud du sommet, nous retournons à Fouillouse par le Pas de la Couleta depuis le lac Long. Ce sentier est plus calme mais plus long.

C’est ainsi que se termine ces dix heures de plaisir en haute Ubaye.