Sortie du 10 août 2024 par Sylvain La Dent Parrachée (3697m)

En ce mois d’août j’ai envie de prendre un peu d’altitude et n’ai encore jamais mis les pieds en Vanoise, trop loin de Montpellier... Mais l’idée de découvrir ce massif germait dans un coin de ma tête depuis déjà quelques années ! Plusieurs sommets glaciaires attendent patiemment sur ma liste, mais étant seul il va me falloir me rabattre sur autre chose. Et puis au hasard de la lecture de carte je repère la Dent Parrachée. Un sommet à presque 3700m, une raide montée au col réputé enneigée tard en saison, et une jolie crête semblant un poil aérienne, le projet est tout trouvé !

J’arrive la veille aux barrages d’Aussois, le site est superbe, mais saturé de monde... Je m’y attendais un peu, mais dans une moindre mesure. Pour occuper ma soirée je me balade le long du lac, repère l’itinéraire du lendemain et essaie de mettre un nom sur les cimes environnantes.

Le lendemain matin au réveil j’aperçois des frontales dans le vallon de la Fournache. Les cordées parties du refuge ont deux bonnes heures d’avance sur moi. Au moins comme ça on ne se battra pas au sommet !

Départ à cinq heures quarante-cinq, le jour ne tarde pas à arriver. Le soleil se lève et illumine le Rateau d’Aussois et la Pointe de l’Échelle à peu près simultanément à mon arrivée au refuge de la Dent Parachée. Encore un peu de verdure et le parcours va devenir exclusivement minéral. Des cailloux en veux-tu en voilà... Des gris sur la moraine, des jaunes, des marrons, des petits, des gros, des plats, des ronds, des stables, des croulants... Tout ceux-ci dominés par la magnifique Pointe de la Fournache, c’est très beau, mais je me dis quand même que j’aurai mieux fait de venir en début de saison.

Et puis après avoir contourné le grand gendarme jaune, je constate avec joie qu’il reste encore de la neige dans la montée au col. Pas jusqu’en haut bien sûr, mais deux cents mètres sur trois cents suffisent à faire mon bonheur. Quel plaisir de cramponner un peu au milieu de toutes cette caillasse !

Dans ces conditions le col est vite atteint, et là, quelle vue, le glacier de la Mahure fait maintenant le spectacle !

Je passe en versant Nord de la crête et remonte jusqu’au petit couloir encaissé entre deux aiguilles. De loin tout semblait croulant, et pourtant toute cette pierraille n’est pas si délitée et est même bien plus saine que je ne l’imaginais à la lecture du topo. Toute la montée jusqu’à la Pointe de la Fournache est raide, parfois un peu aérienne mais jamais vertigineuse, et constamment égayée par un panorama de plus en plus vaste au fur et à mesure de la prise d’altitude.

Ne reste maintenant que la courte crête facile conduisant au sommet de la Dent Parachée. Inutile de dire que la vue est fantastique. De part sa situation un peu isolée cette cime offre un point de vue à 360° qui semble infini ! Mont Blanc, Cervin, Mont Rose, Grand Paradis, Écrins, Grandes Rousses... Et pléiade de sommet que je suis incapable de nommer...

Après une bonne heure passée à me gaver de ce paysage, j’entame tranquillement la longue redescente jusqu’au barrage de Plan d’Amont. Ce fût une belle première dans ce massif qui m’était jusqu’alors totalement inconnu !