Sortie du 17 juillet 2024 par Olif25 Lac des Neuf Couleurs (2841m) et Pas de la Couletta (2752m)

Monter à Fouillouse est déjà en soi une première expérience qu’il faut avoir vécue. Nous l’avions expérimenté trois jours auparavant, à pied depuis Saint-Paul. En voiture, c’est encore autre chose. Lacets, pont suspendu, tunnel, route étroite où tout croisement est impossible, sous peine de basculer dans le ravin. Tout ce qui fait le charme des petites routes de montagne, nous l’avons éprouvé sur quelques kilomètres. Autant dire tout de suite que nous en avons vu de toutes les couleurs, même si je n’ai pas pris le temps de les compter.

Neuf couleurs pour neuf couloirs descendant de l’Aiguille du Chambeyron, cela me convenait bien. Hypothèse plus que plausible, rapidement mise à mal par l’aubergiste-épicier de Chez Bourrillon, où nous nous sommes arrêtés acheter du pain pour les sandwiches. Si l’on reste suffisamment longtemps au bord du lac, on pourrait le voir passer par neuf couleurs différentes. Pas vraiment convaincant, d’autant plus qu’en ce début juillet 2024, il est majoritairement blanc, encore encombré d’un gigantesque glaçon qui ne laisse entrevoir qu’incomplètement le bleu-vert de ses eaux.

Pour le reste, la montée au Lac des Neuf Couleurs en traversée sous les trois brecs de la Souvagea jusqu’au refuge de Chambeyron, près du Lac Premier, puis le cheminement le long du Lac Long et la traversée minérale au milieu des névés et des énormes blocs rocheux, minuscules débris de cette grosse dent ébréchée qu’est le Brec du Chambeyron, par le Pas de la Couletta, est un moment juste sublime.

Après le Pas de la Couletta, la descente s’amorce, rude, dans un chaos rocheux où le cheminement reste relativement simple et évident, du fait d’un bon balisage jaune et rouge (GRP du Tour du Chambeyron). L’herbe fait sa réapparition sous le Replat des Génisses, monticule culminant à 2800m, à l’ombre de la Tête des Cibiroles (3213m), et où nous ne verrons aucun bovin paître et se repaître. La descente se poursuit jusqu’au Vallon des Aoupets, avant de s’adoucir et rejoindre le GR5/GR56 en direction de Fouillouse. Le passage devant l’ancien fort militaire de Plate Lombarde nous rappelle l’importance stratégique de cette région frontalière avec l’Italie pendant la deuxième guerre mondiale, même si ces structures paraissent désormais incongrues à cet endroit et viennent rompre l’harmonie des paysages.

Le retour à Fouillouse sera l’occasion d’un nouvel arrêt Chez Bourrillon, histoire de boire une nouvelle Brec sous le Brec pour faire un break, leitmotiv de l’aubergiste-épicier.