Sortie du 8 juillet 2024 par Dyn’s Pic du Mourre la Mine (2955m) et Pointe des Moutières (3052m) par la crête du Pré du Bouc

C’est reparti pour une nouvelle escapade sur les hauteurs du vallon du Tourond, cette fois-ci vers la Muande et ses sommets, le Pic du Mourre la Mine et la Pointe des Moutières.
Après un départ vers 6h, nous entamons l’approche lorsque les premiers rayons viennent lécher les crêtes. C’est l’instant privilégié de la naissance d’un nouveau jour, et le savourer est toujours un éternel bonheur...
Nous marquons une halte furtive au refuge le temps d’un petit café. Puis, nous reprenons la marche par le sentier du tour de Planure. Nous quittons le sentier avant de dépasser la crête cachant la cabane pastorale pour s’élever dans les raides pentes herbeuses en visant la crête de l’Arche, des beaux blocs de grès caractéristiques du secteur réhaussés sur un socle d’argilites flamboyantes.

À l’étage supérieur, ce n’est que merveille sur merveille encore une fois... Torrent impétueux, cascades en furie, des vallonnements bigarrés à souhait, le tout tacheté de névés.
Au collet du Pré du Bouc, nous découvrons un futur lac éphémère qui n’est que pour le moment en état de dégel. Face au Sirac, on reprend une claque... et ce n’est pas la dernière ! Nous enchaînons au pied de la crête du Pré du Bouc en visant le dernier verrou avant d’atteindre le Pic du Mourre la Mine au bout d’un fil incroyablement panoramique... Le Val Estrèche dans toute sa splendeur...
Petite aparté le concernant, il se verrait interdit pendant l’été et l’automne en période d’estive... Trop d’accidents avec les patous... Encore un abus de pouvoir de la part de certains éleveurs sans scrupules ! Mais que fait donc le Parc National ? C’est carrément inadmissible !

Les brumes viennent enrober la Pointe des Moutières lorsque que nous cheminons vers elle. Il se révèle une ambiance mystérieuse avec ce brouillard venant contraster de plus belle avec le reste... Nous laissons les bâtons au col du Mourre la Mine et surmontons le raide ressaut piolet à la main. Prudent mais sûrement.
Le sommet est atteint vers 13h... Bon, on a pris notre temps ! On désescalade la corniche pour se poser au sec sur les rochers. Face au Valgaudemar et aux géants du massif, une nouvelle pause est la bienvenue histoire de profiter de tout ça !

La descente sur le lac des Selliers s’enfile en clin d’œil sur la neige. Il en reste encore un bon paquet... La rupture du manteau au niveau des eaux en dégel en est la preuve. Un bon mètre voire plus ! C’est sous le lac, vers 2550m, que nous retirons les crampons... Début juillet, ça devait faire une paille que ce n’était pas arrivé !
De doux bêlements attirent nos oreilles, des éterlous se confondent avec le décor. De l’autre côté, ce sont les mères qui s’inquiètent pour leurs petits, car sans l’avoir remarqué, nous les séparons. Les tous jeunes bouquetins prennent les devants et détallent dans la pente avec une agilité à faire pâlir un funambule !

Nous reprenons une pause devant la grande cascade de la Muande. Le soleil a fait place aux nuages, et la chaleur à la fraîcheur avec ce petit vent frisquet dont nous arrivons tant bien que mal à nous protéger derrière un gros rocher.
Puis, c’est la descente sur le refuge du Tourond pour la mousse tant attendue ! Nous y partageons un moment chaleureux avec les gardiens qui nous racontent leurs anecdotes. Des montagnards dans l’âme, ça fait toujours plaisir.
Nous les quittons lorsqu’ils commencent le service du soir, et entamons le retour aux Fermonds, des étoiles plein les yeux après une journée fabuleuse... de 14 heures ! On a pris tout notre temps et on en a bien profité !