Sortie du 22 mars 2024 par Dyn’s Le Rognon (1851m) et la Crête de Côte Belle (1757m)

Itinéraire différent du topo de référence concernant la montée à la crête de Côte Belle.

Après quelques occupations qui me retiennent jusqu’en début d’après-midi, je file faire un tour en montagne, histoire de profiter de cette magnifique journée. Les deux dernières, quoi qu’ensoleillées, furent brumeuses et venteuses... L’avant-veille alors que l’enchaînement du Chevalet et du Rognon était prévu, je me suis contenté de la traversée du premier laissant les crêtes du second aux bourrasques à décorner les bœufs, privilégiant flâner dans l’alpage des Battants à abri des rafales. La veille, rebelote, ça souffle du nord, ça burle ! Je suis parti à pied de la maison pour un tour de la montagne de Clairet par l’ancien sentier balcon dans le flanc sud de la Pointe Feuillette entre le col de Priau et celui de Chausseyras. Mais aujourd’hui, le vent s’est bien calmé, cap sur les crêtes du Rognon !

Il est 13, 14 heures, lorsque je me mets en marche au départ du hameau du Logis de l’Ours. Je compte innover quant à la montée : par la grande croupe se situant entre la combe Jaunisse et celle du ruisseau du Fay. L’approche par la piste est agrémentée de points de vue originaux. En effet, il est plutôt rare que je me promène par ici. Après avoir traversé en bordure d’un champ et s’être faufilé sous des clôtures, me voici remontant la grande croupe que je visais. Plus haut, à la fin de la crête au pied du Boutouret, au niveau d’une bergerie en pierre, je descends dans l’alpage et rejoins le vallon coincé entre Serre Motaire et le Boutouret, puis remonte au col des Selles. J’ai dans un coin de ma tête l’idée d’explorer un éventuel passage dans le versant ouest de la crête de Côte Belle...

À vrai dire, je ne me rappelle plus exactement de ce versant, mais je devine rapidement un passage sous un bourrelet rocheux, juste la sortie qui n’est pas sûr d’être gagnée... J’improvise l’itinéraire mentalement. Allons voir ! Le dévers sous la première barre est raide, les herbes sont couchées, il faut bien assurer ses pas pour éviter la gamelle. Une fois franchi le verrou, les pentes se montrent encore plus déclives et dominent dorénavant des falaises. La vigilance est de mise. Je trouve une petite vire à la base des rochers surplombant, le cheminement est incroyablement esthétique. La virette descend jusqu’à un petit sapin, à ce moment-là, je ne sais pas si je vais sortir ou pas... Surprise, je débouche dans un pan accédant directement à la crête de Côte Belle. Le tour est joué !

J’enchaîne tranquillement la crête jusqu’au point culminant. En me retournant, je ne distingue même pas le passage exploré tellement il est caché. Un dernier raidillon et c’est le sommet à bout de bras. Pas de vent, je peux profiter allègrement du panorama grandiose. La douceur ambiante me permet même de rester en maillot sans renfiler une couche. Quelle journée ! Il est passé 17 heures lorsque j’entame la descente par la crête du Rognon. Baignée par les rayons de fin de journée, la grande barrière du Dévoluy n’en est que plus resplendissante. Après l’alpage des Battants, à la descente sur les Sièzes, je bifurque vers Pierre Roland, par laquelle je ne suis jamais passé. Après une descente hors sentier en traversée, je recoupe la piste provenant des Derbons. Le retour à travers champs avec les lumières rasantes est tout à fait paisible. Rien de tel pour terminer cette escapade. Sans compter le coucher de soleil sur le trajet en rentrant à la Jarjatte...