Sortie du 7 août 2023 par Nardino Pointe d’Andagne (3217m) par l’arête sud-ouest, descente face sud

Pourquoi l'Ancien Glacier d'Andagne et pas la Pointe ? En partie à cause des chaussures neuves et le temps passé à la recherche d'un autre itinéraire ! Mais je pense aussi qu'il aurait fallu se lever plus tôt.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Non renseignées...

Récit de la sortie

Accès

Remonter la Maurienne jusqu’à Bessans et se garer dans le village.

Précision sur la difficulté

Techniquement la balade, jusqu’à l’Ancien Glacier d’Andagne n’est pas compliquée, mais, physiquement c’est du costaud.

Attention, surtout à la descente, aux trous de marmottes cachés par les herbes.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3633 ET "Tignes Val D’Isère Haute Maurienne")
  • Altitude minimale : 1720 m
  • Altitude maximale : 2979 m
  • Distance (A/R) : 20 km
  • Balisage : GRP "Tour de La Haute Maurienne" / Rouge Jaune jusqu’aux Chalets d’ Andagne. Après plus de balisage.

J’ai pris plus de cent photos, mais comme j’avais oublié de réinsérer la carte mémoire dans l’appareil photo.... pour illustrer j’ai fait ce que j’ai pu.

Itinéraire / récit

A PASSER EN SORTIE du TOPO 1977

Montée

Aller au sommet du village, traverser la D902 et prendre en face la direction du Stade de Biathlon.

Environ 200m plus loin tourner à gauche sur un chemin et prendre la direction "La Goulaz".

Suivre cette direction jusqu’à la route qui arrive du Centre de Ski de Fond "La Bessanaise et qui monte à l’Avérole, tourner alors à gauche et 50m plus loin, prendre à droite la direction d’Andagne.

Après un kilomètre au lieu-dit "La Grangette" commencer à monter à droite sur un sentier au départ raide (et qui le restera) direction des "Chalets d’Andagne".

Une certaine attention est demandée tout au long de cette montée.

A l’altitude 2238m après avoir côtoyé le sommet d’un couloir vertigineux, descendre avec quelques lacets pour traverser (au moyen de passerelles) la Gourde d’Andagne et le Ruisseau d’Andagne.

Rejoindre ensuite facilement une bute sur laquelle se trouvent les Chalets d’Andagne (2263m). Un seul chalet sur une dizaine est encore "habitable".

Note  : Ce sentier était appelé la « Draille d’Andagne ». C’est par là qu’encore dans les années 1940 montaient en alpage les troupeaux de vaches depuis Bessans (chapeau les Tarines !). Et ce au mois de Juin ce qui signifiait du gros bouillon dans les ruisseaux, et à l’époque bien entendu il n’y avait pas les passerelles ! Les parents tenaient les gamins par la main.

Plus tard les vaches ont laissé la place aux moutons, puis les alpages d’Andagne ont été abandonnés. Ce qui, compte tenu du relief, n’arrange rien pour ce qui est des avalanches, (Les fameuses avalanches d’Andagne entre Bessans et Bonneval-sur-Arc) d’où l’installation des Gazex..

Des chalets notre itinéraire va se différencier des topos habituels en évitant de remonter le très long pré pentu qui est devant nous (ce pré appelé la "Grande Côte").

Continuer sur 400m en direction du Refuge du Criou

Le but étant de passer au-dessus des barres rocheuses, bien lire le terrain car les sentes ne sont pas évidentes au début et après encore moins.

Repérer à droite, à l’extrémité de la première barre rocheuse un vieux sentier, l’emprunter et remonter une courte pente en virages serrés pour rentrer dans le plan incliné, le tout sur 170m environ.

Tourner à gauche et monter en dévers sur 200m, tourner alors à droite, monter encore en dévers sur 50m, puis monter tout droit sur 20m et continuer de grimper en écharpe vers la gauche sur 300m avant d’infléchir légèrement vers à droite.

Monter encore 50m en écharpe, puis 70m tout droit jusqu’à trouver une sente bien marquée (encore utilisée ?) qu’on suivra quasi horizontalement sur 400m vers la droite pour atteindre le bas de la langue de la moraine.

Maintenant nous sommes tout au sommet de la Grande Côte.

Remonter les fortes pentes le long de cette moraine en suivant une vague trace qui vient buter contre une barre rocheuse.

Contourner par la droite cette barre rocheuse en repérant et suivant une sente qui pénètre franchement dans la moraine.

La progression dans ce terrain caillouteux et sablonneux reste facile.

Déboucher enfin dans le vallon de l’ancien glacier d’Andagne.

Ici on a le choix, soit on suit des cairns tout droit en direction du Col de la Fourche, soit on suit une autre ligne de cairns vers la gauche.

Pour des raisons d’horaire on a laissé tomber le Col de la Fourche et nous avons suivi la ligne de cairns vers la gauche de bosse en bosse sur des pentes débonnaires.

Nous nous sommes arrêtés sur la dernière butte, Aux pieds des éboulis finaux vers la Pointe d’Andagne.

Descente

Revenir à la moraine qui se descend sans problème.

Louvoyer facilement ensuite entre des barres rocheuses aidé en cela par une vague trace et après "tout schuss" jusqu’aux chalets.

Note : cette vague trace vous la trouverez en montant à droite de deux rochers bien plantés côte à côte dans le terrain au centre de la Grande Côte" juste avant les barres rocheuses.

Et ensuite de nouveau la "Draille d’Andagne" dans l’autre sens.

NOTRE SORTIE

Pour ma femme le but était de monter jusqu’à cette espèce de col morainique situé entre l’Ouille Allegra et la Pointe d’Andagne et pour moi c’était le Col de la Fourche et la Pointe d’Andagne par l’arête Est qui suit (je ne doutais strictement de rien).

La veille j’ai bien pris soin d’enlever les étiquettes et de faire quelques réglages de lacets de mes "Népal Extrême" toutes neuves, encore dans leur boite et achetées en novembre 2022.

J’ai tout de suite compris, dès les premiers pas que la journée allait être longue !

C’est donc du pas souple d’un scaphandrier que j’ai traversé Bessans. Ma femme était morte de rire en lançant "je te plains".

Ce matin il faisait +6° à Bessans et de la gelée blanche traînait sur les prés vers le centre de biathlon.

Arrivés à la Grangette (1750 m) le compteur affichait 4km, Les premières longueurs du sentier allaient donner le ton de la balade : ce sera raide et encore raide.

Pour moi s’ajoutait le fait qu’il fallait que je case mes grosses 46,5 dans un sentier creusé par des chaussures de taille plutôt 41. A chaque choc contre un caillou, outre la volée d’étincelles dans les yeux, j’avais droit au : "Pas de plaisanterie par ici ! ".

Sacrée ambiance sur cette bande de terrain en fort dévers, pentue, coincée entre deux falaises, une à droite qui domine nos crânes, et l’autre à gauche qui domine un vide qui devient de plus en plus important, sur laquelle le sentier se fraye un chemin, astucieux et décidé.

Le sentier est très bien tracé et la progression tout en restant physique se fait sans problème. On a ainsi une alternance de tronçons plus ou moins directs et dans des pentes très raides, des séries de zigzag serrés .

Le passage le plus délicat est très court, environ 3m. Juste après un panneau FFRP le sentier passe au raz du sommet d’un couloir vertigineux avant d’attaquer une descente vers deux passerelles.

La première passerelle peut surprendre par la flexibilité des deux madriers et quand on voit où partent les eaux à gauche, ça fait tout drôle ! La deuxième est plus tranquille.

Arrivés aux Chalets d’Andagne nous avons été cueillis par les premiers rayons d’un soleil rasant. Quel super panorama sur la vallée de Bessans à Bramans et sur les sommets en face, Vallonbrun, Châtelard, Mean Martin, Buffettes, etc

C’est en voyant devant nous ce grand plan incliné, la "Grande Côte"  comme la nomment les Bessanais, que nous avons eu l’idée de le contourner par la gauche en louvoyant entre les barres rocheuses.

Après un examen du terrain on conclut que "ça peut le faire" !

On traverse le plateau direction le Refuge du Criou, en repérant à notre droite à l’extrémité de la première barre rocheuse, une sorte de vieux sentier ,

L’ascension commence et de sente en sente, vraie ou fausse, à gauche ou à droite on progresse dans les dévers
.
Entre temps les chalets et le plateau se sont sacrément éloignés et il a fallu se rendre à l’évidence que, tant par la raideur des pentes que par l’importance des barres rocheuses, notre cheminement s’avérait un peu plus plus costaud que prévu.

Les grosses chaussures font leur job, elles se fichent bien dans les taquets herbeux et leurs semelles s’accrochent donnant un sentiment de sécurité (j’essaye d’oublier mes pieds et mes chevilles !). Merci aussi aux bâtons.

A un moment je me retourne pour faire remarquer "que depuis qu’on grimpe, on a souvent l’objectif dans le dos". Ma femme me double en me lâchant "Lambine pas, c’est simple, faut passer au-dessus de cette grosse barre".

Après un tas de zigs et de zags on débouche enfin au-dessus de la "grosse barre", sur une bande de terrain quasi horizontale, parcourue par une sente bien marquée.

On suit alors la sente vers la droite et après une bosse, satisfaction, on se retrouve devant l’extrémité basse de la moraine de l’ancien glacier d’Andagne.

On y est ! Et ce même plus haut que le sommet de la Grande Côte !

Un premier succès mais qui nous a coûté très cher en temps (Mon prof d’Histoire aurait dit "Une victoire à la Pyrrhus.")

A partir de là, mis à part les pentes XXL, surtout sous le Gazex à gauche, on peut dire que la suite jusqu’au sommet de la langue de moraine a été une simple formalité.

Enfin presque. Les godasses étant "brut de décoffrage" la rigidité des cuirs et de leurs tiges font travailler doublement les chevilles, les tendons, les genoux et là ça commence salement à brûler.

Ma femme était heureuse, son objectif était atteint.

On s’est un peu avancé dans le vallon pour le casse-croûte. En regardant tout à coup l’heure, elle me demande :

« Et ta Pointe, elle est où ? ».
« Ben c’est le machin pointu là-haut ».
« Je pense que compte tenu de l’heure on peut ne pas aller au sommet hein ? Mais on peut s’avancer un peu non ? »
« OK ».

On commence à grimper en diagonale en suivant les cairns vers la gauche. L’arrêt bien que bref a refroidit quelque peu mes pieds et la remise en route est rugueuse !

Ça faisait briller les yeux surtout que je me suis pris à penser que l’humidité ressentie dans mes chaussettes n’était sans doute pas le seul fait de la transpiration !

La progression est tranquille dans ce coin quand même bien sauvage, et c’est ainsi qu’on arrive au sommet d’une dernière butte devant une grande dépression du terrain. Le Col de la Fourche est en face, et la Pointe d’Andagne à gauche juste au-dessus de nos têtes .

Avec la carte on a vite fait le point sur le timing car il est 13h30.

Devant nous un pierrier d’approximativement 400 m de large fait de gros blocs, nous sépare du col, Et c’est pas du tout le terrain de prédilection de ma coéquipière. On laisse tomber le col.

A gauche le final de la Pointe d’Andagne, soit une pente d’éboulis d’environ 450 m pour un dénivelé de 200 m. Rien d’ébouriffant, mais bon, le temps de monter, de s’extasier et de redescendre ici : minimum 3 h ! Surtout qu’on apprécie pas du tout de devoir quitter un sommet précipitamment.

Ma femme coupe court aux tergiversations : « Faut penser à la descente et elle va être longue ! Si on insiste on risque de se retrouver de nuit sans frontale sur la Draille ! ».

Demi tour !

On regagne vite fait bien fait la moraine qu’on redescend en soulevant un peu de poussière, puis les pentes sous le Gazex.

Le louvoiement entre les petites barres rocheuses est facile, rien de délicat, les godasses plantent bien dans les touffes d’herbes et le planter du bâton fonctionne bien.

Ensuite descente tout droit vers les chalets.

Puis la Draille dans l’autre sens. Ce fut long, très long, De fait on a mis environ 4h pour descendre et on arrive au logement à Bessans à pas loin de 18h. Si on avait rajouté 3h, pour sûr qu’on finissait la Draille à tâtons.

Bon, passons. On reviendra.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 7 août 2023

Dernière modification : 25 octobre 2023

Auteur :

Avis et commentaires

Ah ça c’est sûr ! Non mais des fois !!!
On attend avec impatience vos prochaines aventures....lol !

Bonjour et Merci,

Disons que mes pieds sont ravis qu’on demande des nouvelles des chaussures qui les ont si artistiquement scalpés !

J’ai adorée cette bambée ! Mais s’arrêter à 450 m du sommet à cause d’une couillonnade ça gâche un peu ! Il va donc falloir remettre ça car il est hors de question qu’on n’aille pas lui mettre une secouée à cette Pointe. Non mais..!

Texte très vivant et très parlant ! Comment vont les chaussures depuis ?....
Très belles photos au passage....

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