Sortie du 17 août 2023 par Pascal Jouniaux Montagne de Faraut - Tête de Claudel (2563m) par la Tête de Girbault (2370m)
La tête de Claudel : je l'ai abordée grâce au topo Altitude Rando. Erreur de parcours au retour. Une échancrure sur le bord de crête précédée d'un gros cairn m'aura conduit à désescalader sur quelques longueurs la façade improbable de la tête de Claudel, avant de remonter et de trouver le bon passage vers la crête de Girbault.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beaucoup de vent. Météo incertaine, avec une sorte de cumulonimbus en formation, sur la fin du parcours. Un oeil inquiet sur le ciel dans les barres parcourues sans suite.
Récit de la sortie
Pour la montée à la tête de Girbault, ça grimpe fort, longtemps mais sans soucis. Passage d’un court verrou, bien visible au bout de la crête de Girbault (comme pour le pic d’Ossau dans les Pyrénées, on tombe sur la muraille au bout), on met les mains et ça passe facile ; une sangle rivetée a même été installée en haut du passage pour ceux qui voudraient s’encorder. Ca remonte ensuite toujours fort, mais plus besoin de s’accrocher. Enfin, la croix visible sur les photos du précédent topo a dû être frappée par la foudre : elle n’est plus qu’un tube sommital. Très beau panorama.
Mais la journée est déjà bien avancée, le vent et surtout une nuée de fourmis à ailes m’amènent à entamer la descente. Dans les pentes, je rate le passage qui me conduit à la crête de Girbault. Cependant, un gros cairn, à proximité immédiate d’une échancrure dans la crête : Je m’y engage. Le topo relevé avait dit que le passage à la descente est plus impressionnant qu’à la montée : même si je ne repère pas la sangle, je me dis que ce doit être ça. Ca passe. Je me rends bientôt compte que ça continue à descendre raide. Or, le ciel est incertain en cette soirée, je préfère poursuivre plutôt que remonter. Je vise un ou deux saillants à franchir, pour découvrir le passage derrière. A un moment, branches et racines d’un arbre rachitique me paraissent les seules prises au-dessus de la paroi ; seul, je m’engage très prudemment - éviter l’accident. Il me faudra le retrouver tout à l’heure, mais pour l’heure je poursuis dans les vires descendantes, au-dessus de barres rocheuses... Une heure après, j’en suis à me résigner : celles-ci sont toujours sous mes pieds, la raillère en contrebas reste inaccessible. "Quand tu ne sais plus où tu vas, va d’où tu viens". Ce précepte, je me le suis encore appliqué le mois précédent, dans les Pyrénées, sur le Pallas. Heureusement, avec le vent, les nuages ne s’accumulent pas trop. Je me couvre et remonte, il n’y a pas trop d’erreur possible, j’arrive à l’arbuste de tout à l’heure, constate que je puis éviter de le solliciter : une petite faille dans le rocher où glisser son pied, je m’élève au-dessus du vide, c’est passé !
Le reste est fastidieux mais plus tranquille. Je rejoins l’échancrure de crête, maudis le cairn installé là, retrouve le passage à la sangle : la descente est bien moins périlleuse qu’annoncée, dès lors ! La crête, la tête de Girbault. Je me retourne pour essayer de discerner mon périple de descente ; mais le relief dissimule, je ne reconnais rien -sinon l’imposante muraille de la tête de Claudel (serais-je allé là-dedans ?!) Le reste de la descente se prolonge tandis qu’un dôme nuageux se forme sur l’autre versant, que tente de rejoindre un nuage bas -pour faire enclume... Bientôt le vent disperse mon inquiétude des nuées et je reprends pied dans les alpages. J’y retrouve cabane et bergère, pour une grenadine bienvenue. Les patous aboient à proximité, mais restent enfermés derrière une clôture : assez d’émotions pour la journée.
Photos
Auteur : Pascal Jouniaux
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