Sortie du 8 août 2023 par Jérôme Dauvergne Photographie Basse du Gerbier (2592m), Gros Crey (2576m), Crey Aigu (2329m) en boucle

La montagne a toujours été pour moi un lieu de sérénité. J’y trouve calme et béatitude. A vrai dire, c’est le seul endroit où je me suis jamais senti à ma place.

Je traverse depuis quelques temps des soucis personnels. De santé l’année passée, personnels cette année... Je peux vous garantir que la douleur physique n’est rien à côté de celle psychologique.

Alors tout naturellement, je me suis dit qu’un tour en montagne me ferait le plus grand bien et que je pourrais peut être laisser tout là-haut ma peine et mon chagrin...

Il n’en fût rien...

Cette rando s’est déroulée sur deux jours, cela m’a permis de tester le van que je voulais aménager pour nous deux... et qui me servira donc seul.
J’ai encore des choses à améliorer mais dans l’ensemble il est sympa !

C’est donc la fleur au bout du fusil que j’arrive le lundi en milieu d’après-midi, au parking du relais, au-dessus du hameau de Chalmieu.
Que de monde ! Le parking est bondé ! Visiblement la vue sur les Aiguilles d’Arves attire du monde. C’est vrai qu’elles sont majestueuses.

Coup de bol, un véhicule quitte le parking et je prends donc sa place. Mais j’avoue que tout ce monde me rebute un peu. Moi qui voulais du calme pour me retrouver, c’est loupé !

Heureusement dès la fin de l’après-midi le parking se vide et je trouve un peu de quiétude. Le ciel limpide n’offrira pas un coucher de soleil fantastique mais ce n’est pas grave.

Le réveil est programmé pour 05h30 mais je suis réveillé bien avant... Dehors la température est de 3°c, dans le camion il fait 7°c. C’est frais mais je suis satisfait de l’isolation.

Café, brioches et je file, seul, sur la large piste. Les Aiguilles sont drapées de cette lumière bleue des fins de nuits claires. Immuables, ces monuments naturels traversent les années, les siècles, sans broncher. J’aimerais avoir cette faculté...

Aucune difficulté pour accéder à la Basse du Gerbier. Les vaches sont en estives, les Aiguilles ont désormais revêtu leur robe rougeoyante. La vue est tout bonnement incroyable et la pelouse alpine est une invitation à bivouaquer.

Pour la suite de la rando et afin d’accéder au Gros Crey je choisis de rester au plus près de l’arête. Aucune grosse difficulté excepté un passage très délicat après l’éperon rocheux. Ça passe mais j’avoue qu’un piolet aurait été agréable ! En tout cas ne pas s’y aventurer par terrain glissant !

Passé cette difficulté et malgré quelques passages hors piste, aucun souci pour atteindre le Gros Crey puis le Crey Aigu.

Au final et malgré les nombreuses voitures présentes je n’aurai croisé personne aujourd’hui avant de rejoindre la piste.

Cela fait du bien de se changer les idées mais les Aiguilles ne m’auront pas déchargées de ma charge morale...

Il faudra que je ressaye...