Sortie du 31 octobre 2022 par Peyuko Tête de Giarons (2027m), Tête de Pérail (2016m), Les Cluots (2106m) par les corniches du Cians

Après avoir été la veille au Dôme de Barrot, j’imaginais difficilement qu’il pouvait y avoir encore plus fantastique dans le secteur. Je me suis extasié un nombre incalculable de fois devant ce déluge de couleurs et de reliefs. La nature est une artiste et ici, elle a été particulièrement inspirée.

Parcours légèrement différent du topo d’Alain.

Départ au point 1280m (balise 69). PR en direction des Giarons - Barre de l’Ablé. Cela permet d’avoir d’emblée de beaux points de vue sur les Gorges du Cians et la Tête de Rigaud.

Après avoir passé une vieille bergerie (au-dessus du point 1547m), je laisse le sentier pour monter plein sud entre pentes herbeuses et mélèzes et profiter ainsi d’une progression à l’ombre. J’ai également l’occasion d’avoir de beaux points de vue sur le Mont Mounier et le village de Beuil, qui semble écrasé par ce géant.

Je récupère le sentier un peu en dessous de la balise 76. Je décide de laisser la Tête de Giarons et m’oriente vers la Tête de Pérail. Entre Les Cluots, les Têtes de l’Abric et des Giarons, ce sont des plaines Mongoles qui s’étalent sous mes yeux.

En contrebas, j’aperçois deux chasseurs et leur chien alors qu’un panneau au sommet de la Tête de Pérail indique "Réserve de Chasse". Peut-être sont-ils tout juste en dehors...

Direction Les Cluots. Les vues vers l’Italie sont superbes. Étonnant de se dire que j’ai atteins ce sommet en deux heures et qu’il m’en faudra quatre pour en redescendre.

Plutôt que de rejoindre le sentier, je reste sur la crête au-dessus de la Chamieia. Rouge, jaune, noir, vert, blanc, la palette de couleur s’étoffe. Des sculptures difformes et étranges apparaissent. Tantôt doigts ou menhirs, tantôt boules, tantôt châteaux.

Je quitte la crête qui devient trop rocailleuse et récupère à nouveau le sentier juste avant que celui-ci ne pénètre dans les terres rouges. Après avoir admiré le secteur de la Chameiai d’en haut, je le contemple d’en bas.

Plus loin, une fois sorti des terres rouges et ocre, pour éviter de faire le long V jusqu’au Serre, je laisse une nouvelle fois le sentier en visant une succession de plateformes herbeuses.

La progression n’est pas évidente par moments à cause de la végétation et surtout j’espère ne pas me retrouver bloqué plus bas par des barres rocheuses. Heureusement, je trouve une brèche qui me ramène au sentier à travers une belle ambiance de roches rouges.

S’en est fini des raccourcis et du hors piste, je suivrai ensuite le chemin jusqu’au bout, dans des décors dignes de films.

Hormis un couple croisé, je serai seul toute la journée. C’est fou et à la fois heureux qu’un lieu aussi magique soit si peu fréquenté.

Le chemin du retour après le Challas n’est effectivement pas toujours bien indiqué même si globalement c’est moins pire que ce à quoi je m’attendais. Il y a surtout à un moment un gros cairn de roches blanches, en dessous du sentier, qui semble avoir été posé là exprès pour induire le marcheur en erreur !

Ma boucle fera 16km. 16km de bonheur intense, au milieu d’une nature incroyable que l’on ne voudrait jamais quitter.