Sortie du 2 octobre 2022 par gegers Grand Tour du Plateau d’Emparis, par le Chazelet
Le grand tour du Plateau d'Emparis dans la solitude automnale
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Neige à partir de 2600m, fondant dans la journée
Récit de la sortie
Toutes les montagnes sont belles. Dès lors qu’elles ne sont pas griffées, condamnées, enlaidies par les exactions humaines, elles nous poussent à l’humilité d’une contemplation qui n’a d’autre but que de satisfaire le randonneur et son insatiable autant que désespérée quête de la Montagne.
Il y a néanmoins, une fois l’automne venu, un charme tout particulier sur le Plateau d’Emparis vidé de ses visiteurs estivaux. Il résulte d’une somme de petites choses d’importance qui, assemblées, procurent le rare sentiment de faire corps avec la montagne. Ce sont les hautes herbes mordorées qui dansent dans le vent. Ce sont ces cours d’eau poissonneux qui serpentent au cœur de l’immensité, c’est ce saupoudrage de neige fraîche qui coiffe les hautes cimes environnantes. Ce sont ces lacs réunis en un chapelet qui sont autant de ponctuations, de respirations, redonnant de l’énergie au corps fatigué par une longue marche entre ciel et terre.
Car sur le plateau, les pas guidés par le relief pourraient ne jamais estimer avoir atteint quelque objectif. Ici il suffit de marcher, de se laisser guider par l’envie d’aller admirer au plus près les belles courbes récemment blanchies du Pic du Mas de la Grave, de s’en aller voir les combes tourmentées sous la Montagne de la Crevasse, dans lesquelles courent une poignée de chamois en quête des chauds rayons de soleil. Il faut poursuivre bien sûr, la satiété n’est ici jamais atteinte. Jusqu’à travers les zones humides, au cœur du plateau, et jusqu’à son extrémité sud, enfin, où les vastes étendues d’eau permettent à La Meije, l’imposante, l’omniprésente, de se refléter.
Et puis, rentrer enfin, dans la douceur de l’air du soir. Puisque les marmottes ont semble-t-il investi leurs terriers pour passer la saison froide, se contenter de l’affection d’un âne rencontré en chemin, de la vue des vaches qui constituent une oasis de vie dans ce merveilleux ensemble désolé, être subjugué par la vue des dernières lumières et de la lune naissante, là-haut, sur les séracs et les brèches entre La Meije et le Rateau. En revenir avec la certitude que si la montagne n’a pas besoin de l’homme pour se faire admirer, l’homme trouve dans la contemplation de la montagne un bonheur et un équilibre qui, comme l’inénarrable Plateau d’Emparis, semble infini.
Photos
Auteur : gegers
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