Sortie du 22 août 2022 par Mika et Sylvain Roc de Garnesier ou Tête de la Plainie (2383m) par la face ouest et l’arête nord

Partis la veille pour la crête de l’Étoile, nous nous sommes rabattus sur le Pas de Paul pour cause de météo incertaine. Aujourd’hui le temps est superbe, mais la course d’hier a laissé quelques traces, les jambes sont un peu lourdes... Plutôt que de faire la crête nous optons pour une sortie plus courte, ce sera le Roc de Garnesier.

Voilà un peu plus de deux ans que je n’y suis plus retourné, et j’en garde un souvenir mémorable. Il émane en effet de ce sommet quelque chose de particulier, une ambiance exceptionnelle que seuls celles et ceux qui se sont tenus sur sa vertigineuse cime peuvent comprendre. Je me réjouis donc de gravir à nouveau ce sommet emblématique du Dévoluy !

Ayant dormis au parking des Sauvas, nous prenons la route au réveil pour la Jarjatte.

Plutôt que d’emprunter le GR en partie forestier, nous préférons passer par la piste de ski, car celle-ci est plus dégagée et offre de belles vues sur les Aiguilles du secteur. Nous la quittons pour un agréable sentier longeant l’impressionnante face Ouest du Roc, et grimpons ensuite la raide pente herbeuse permettant de rejoindre le vallon de Corps.

La superbe face Nord de la Tête de Garnesier nous accompagne pendant toute la remontée du vallon. D’ici la vue sur sa vire effondrée est saisissante...

Arrivés au col de Corps nous hésitons entre la vire Ouest ou le couloir Sud, nous optons pour le couloir. Celui-ci se remonte assez facilement et l’ambiance au milieu de toutes ces aiguilles est remarquable. Tout en haut un petit ressaut en verrouille la sortie, nous le franchissons et prenons pieds sur un promontoire bien vertigineux. Avec les nuages en contrebas, la vue est magnifique !

Quelques gradins nous conduisent à un premier pas d’escalade exposé et arrivons au passage de la dalle. Bien que n’ayant pas l’air difficile, celle-ci est bien plus raide que les photos du beau topo de Dyn’s ne la laissait paraître, de plus l’exposition est maximale. Il y a bien une vieille corde fixe, mais elle ne m’inspire pas vraiment confiance. Par flemme de le porter, nous avons laisser le matériel de sécurité dans la voiture... Ma décision est prise, je ne m’engagerai pas en solo sur ce passage qui semble un peu aléatoire.

Mika est un peu déçu car lui était prêt à essayer... Nous reviendrons avec une corde terminer ce superbe itinéraire !

Quelques mauvais souvenirs en montagne remontant à une douzaine d’années me confortent dans ma décision, et je me dis qu’il vaut mieux regretter d’être en bas que de regretter d’être en haut... De plus, nous allons quand même y aller en haut, il suffit de redescendre au col et de récupérer la vire Ouest !

Après avoir dévalé le couloir nous rejoignons rapidement la vire. Au début très large, elle se rétrécit dangereusement sur des pentes vivement déclives, la prudence est de mise.

Au-dessus de nous une harde de chamois détale en bombardant de pierres l’endroit où nous étions quelques secondes auparavant.

Nous grimpons ensuite l’abrupte face en terrain croulant dominant le précipice jusqu’à rejoindre l’arête Nord, le faux pas est interdit...

J’ai beau arriver sur cette arête pour la seconde fois, l’émerveillement est encore à son comble tant la vue sur l’abime de la face Est est exceptionnelle. La paroi ressemble à un gigantesque mur en pierres sèches prêt à s’effondrer à n’importe quel moment !

Le ressaut sommital exige quelques petits pas d’escalade faciles mais aérien, un vrai bonheur !

Le panorama du sommet est extrêmement vaste et vertigineux, le Roc de Garnesier à encore une fois tenu ses promesses. Vivement que nous revenions pour terminer cette voie dans la face Sud !

Un petit coucou à Arnaud au bar de la Jarjatte avant de reprendre la route pour Montpellier, clôturera en beauté ce superbe week-end dans le Dévoluy !