Sortie du 21 juillet 2022 par Sylvain Pointe Richardson (3312m) au départ du Gioberney
Une randonnée alpine de grande envergure à la frontière de l'alpinisme, qui ravira à coup sûr les amateurs de terrains non aseptisés ! Pendant près de huit cent mètres de dénivelé, le cheminement ne s'infléchit jamais et ne laisse aucun moment de répit. Malgré la présence de nombreux cairns, un bon sens de l'itinéraire est nécessaire afin de ne pas errer dans cet immense versant raide et délité. La grande traversée rocheuse finale avant le col du Gioberney est jubilatoire. De celui-ci la Pointe Richardson est toute proche, il ne reste plus qu'à longer sa belle arête pour en fouler la cime. Le panorama est exceptionnel et vertigineux ! Une course d'anthologie comme sait si bien les décrire Michel !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Belle journée, conditions parfaites.
Sortie réalisée seul.
Récit de la sortie
Tout juste revenue à Montpellier depuis quatre jours d’un séjour dans les Écrins et à Chamonix, je tombe par hasard mardi soir sur le topo de Michel décrivant l’itinéraire de la Pointe Richardson au départ du Gioberney. Celui-ci m’intrigue, visualisant très bien cet immense versant entre les Pics du Vaccivier et les Bans, je ne soupçonnais pas qu’un itinéraire relativement aisé puisse le parcourir !
Étant plutôt curieux et impatient, me voici en route pour le Valgaudemar mercredi en début d’après-midi...
Le lendemain matin je démarre tranquillement par le bon sentier conduisant au petit col sous l’Aiguille de la Vache. Comme dit le topo, c’est à partir d’ici que les choses sérieuses commencent... Un petit pas de désescalade facile permet de prendre pied sur une sente un peu plus bas, conduisant au ressaut délivrant l’accès au ravin de la Vache.
À première vue cet immense couloir d’effondrement n’a pas l’air trop compliqué à franchir, seulement je fais l’erreur de monter un peu trop haut avant de le traverser, et me coince sur un terrain instable et glissant. Je me sors d’affaire assez facilement en taillant quelques marches avec la pane de mon piolet. Pour le retour je suis passé beaucoup plus bas, ce qui s’avéra bien plus simple...
Le sentier devient ensuite très étroit et s’approche au plus près des falaises. Une petite vire grimpante raide et exposée arrive très rapidement, celle-ci permet de passer à l’étage supérieur. Le cheminement devient vertigineux et louvoie entre les barres rocheuses en franchissant de nombreux petits ressauts. L’ambiance est à couper le souffle !
En prenant de la hauteur l’herbe disparait totalement, et l’environnement devient exclusivement minéral. La vue en contre-bas sur la parking du Gioberney est impressionnante tant le versant est raide et délité.
Malgré la présence de nombreux cairns, j’hésite régulièrement sur la suite du parcours. Celui-ci est une succession de pierriers, de vires et de petits pas d’escalade dans un décor de haute montagne. Le contraste avec la verte vallée du Valgaudemar est saisissant !
La montée jusqu’au final rocheux avant le col est longue et pénible... Puis la suite devient à nouveau très ludique, grâce à une longue diagonale exposée imposant l’usage des mains. Enfin je franchis ce fameux col, la vue sur la bassin du glacier de la Pilatte et la Pointe Richardson est exceptionnelle !
La belle arête sommitale s’avère bien plus aisée qu’elle ne le paraissait d’un peu plus bas. Les Bans, la Pointe de la Pilatte, l’Ailefroide, la Barre des Écrins, le Pic Coolidge, la Meije, les Rouies, le Pic du Vaccivier, l’Olan, Aiguille de Morges, le Dévoluy... Tous prennent part dans le décor, quel panorama !
Je fais une pause de trente minutes avant d’entamer la longue descente.
De par son cheminement complexe mais relativement aisé dans un immense versant qui semble infranchissable vu d’en bas, la longueur du parcours, la beauté des paysages, et surtout par ce formidable sentiment d’isolement qui en émane, cette course est à faire absolument !
Photos
Auteur : Sylvain
Avis et commentaires
Salut Alain, oui c’est une bien triste année pour la montagne... Tout est sec, plus rien n’est déjà plus en condi depuis fin mai...
Hélas je crois qu’il va falloir s’y habitué...
A+
Pauvres montagnes...
Je suis monté au mont Gioberney par ce versant. Le final pour arriver au col, c’était piolet et crampons... un 15 août... et le cirque de la Pilatte était entièrement blanc...
Oui le refuge est définitivement fermé...
A+
Je ne l’ai pas fait par ce versant, l’itinéraire est simple et de toute beauté !
Je crois savoir que le refuge de la Pilatte a fermé.
A+
Hello Rabah, merci !
Oui je veux bien te croire, en ce moment faut vraiment aimer la caillasse... 😅
Justement j espère y remonter au printemps, cette fois au Gioberney mais par le glacier de Says. Connais tu cette itinéraire ?
Top Sylvain et bravo pour cette superbe ascension !
Au printemps, lorsque les crêtes sont toujours enneigées, c’est encore plus beau !
La première fois que j’y suis monté, c’était en 2014, au gioberney !
A+
Bonjour Thierry et michel, merci pour vos retours !
Effectivement michel, contrairement à des courses beaucoup plus techniques, il n’est pas indispensable de suivre un topo à la lettre dans ce type de terrain... Le grand intérêt d’un topo pour des parcours tel que Richardson est d’éveiller la curiosité et de susciter l’intérêt pour des itinéraires que l’on ne soupçonne parfois même pas ! Il est difficile de tout connaitre et de faire des repérages avant de se lancer dans une course quand le moindre aller-retour en montagne prend entre sept eu dix heures de routes en fonction du massif... Ce qui à été mon cas pour cette sortie, alors encore merci le topo !!!
A bientôt 🙂
Merci pour le compliment, mais généralement ceux qui s’aventurent sur ce type de terrain pourraient parfaitement se passer de topo(s) !
Encore une belle course d’envergure !
Belle course et superbes photos !
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