Sortie du 2 juillet 2022 par Antoine Tête à l’Âne (2804m)

Départ matinal à 5 heures de Plaine Joux. Les chalets des Ayères sont atteints en une heure, alors que le soleil illumine déjà les plus hauts glaciers du massif du Mont-Blanc. La remontée en direction du passage du Dérochoir est raide mais permet de gagner rapidement de l’altitude. Le passage en lui-même est très bien équipé et s’avère plus ludique que difficile.

Par-delà la crête, le sommet convoité se révèle et je prends la mesure du chemin restant à parcourir : la remontée hors sentier de l’immense plateau calcaire des Salamanes paraît longue et fastidieuse. L’impression n’est pas trompeuse, rejoindre le sommet depuis le Dérochoir me prendra plus de deux heures, d’abord dans les impressionnantes étendues de lapiaz puis dans les pentes schisteuses donnant accès à la crête. À la sortie des lapiaz, au moment où la pente se redresse, je tire trop à gauche en direction du sommet dans un terrain raide et exposé aux chutes de pierre. J’arrive néanmoins sans trop de difficultés au pied de la cheminée finale en ayant pris soin d’éviter les pierres dévalant à toute vitesse la pente après le passage de deux chamois au-dessus de moi.

La cheminée n’est pas difficile par son inclinaison mais est rendue délicate par le caractère très délité et instable du rocher. Le fait d’être seul est même plutôt un atout dans ce genre de passage, chaque pas déclenchant une petite avalanche caillouteuse venant mourir au pied de la cheminée. L’arrivée sur la crête sommitale récompense largement les efforts fournis tant l’impression de hauteur côté Anterne est saisissante. La vue porte jusqu’au Vercors et au Jura et offre une perspective de premier ordre sur le massif du Mont-Blanc.

Je descends ensuite prudemment la cheminée avant de poursuivre sur la crête pour trouver un passage plus aisé que celui emprunté à la montée. J’en profite pour remonter au sommet du point coté 2741 depuis lequel la Tête à l’Âne troque sa forme trapue pour un profil beaucoup plus élancé. Pour rejoindre le Dérochoir, je décide de viser le bord de la falaise au niveau du Marteau. La traversée du lapiaz est tout aussi interminable mais cet itinéraire permet de profiter du joli chemin de crête entre l’impressionnant surplomb du Marteau et le passage du Dérochoir. Descente tranquille sur les Ayères puis sur Plaine Joux que je rejoins à 13h30.