Sortie du 21 septembre 2021 par Pascal Dent d’Oche (2222m), par les chalets d’Oche

Une sortie à quitte ou double : comment arriver à s’extraire de ces bancs de stratocumulus accrochant les montagnes alors qu’on dispose de même pas d’une demi-journée ? Viser les 2222m de la Dent d’Oche qui, en toute bordure de massif, aura moins de chance de voir ces cumulus bourgeonner dessus, ou alors tenter un sommet plus élevé dans les Bornes ou les Aravis ? On choisira la première solution, évaluant les probabilités de succès à 50%...

Départ peu après 16h de la Fétuière, dans un calme contrastant beaucoup avec la cohue des week-ends d’été. C’est parti dans la grisaille beaucoup plus dense qu’escompté, ne laissant visiblement passer aucune éclaircie.

On entre dans le brouillard vers 1500m sous les chalets d’Oche. On va donc espérer que la couche ne dépasse pas 600m d’épaisseur. La montée se poursuit presque sans visibilité, mais ce n’est pas gênant, on connaît le sentier par cœur, même si c’est dommage pour la vue...

On aborde le couloir montant au refuge. Devant, un bouquetin gambade un pas de 5sup et se retourne en milieu de falaise, semblant vouloir qu’on le suive dans son raccourci, proposition déclinée par le maladroit bipède. Cela n’empêchera pas, plus haut, quelques digressions exploratoires sur les petites croupes herbeuses et rocheuses dominant le sentier sous le refuge.

On poursuit au-dessus du refuge... Quelques nouvelles chaînes bienvenues sécurisent maintenant les ressauts de roches terreuses dominant le refuge, appréciable d’autant plus que le terrain du jour est assez humide. Cependant, un nouveau balisage de peinture jaune assez agressif dénature un peu le décor.

Les derniers passages raides permettent finalement de s’extraire du coton pour trouver le soleil et le bleu. Le vent pousse encore les nuées au-dessus du sommet, mais la vue s’ouvre enfin sur un décor "en mode avion" au-dessus des nuages...

Il est 18h passé. On se pose pour une grande pause au sommet, qu’on a pour soi tout seul, si ce n’est un bon paquet de bouquetins qui vaquent à leurs occupations ici et là, sur cet île entourée d’un superbe décor tout en nuages cotonneux. Seuls quelques hauts sommets émergent au loin. Cependant, au fur et à mesure que le temps passe, les sommets émergent de plus en plus, des trouées se forment, et la roche et l’herbe aux couleurs automnales resplendissent de plus en plus dans la lumière jaunissante... Cela vaudra la peine d’assister au spectacle jusqu’à la fin, même si cela impliquera de sortir la frontale pour le retour...

Il est 19h passé lorsqu’on commence à descendre, alors que le soleil descend inexorablement sur les nuages, teintant les sommets de rouge au-dessus des nuées en gris bleuté. On en verra les derniers rayons au refuge. Puis on plonge rapidement dans le couloir, avec quand même un peu de prudence en raison des rochers abominablement patinés par les innombrables passages...

Descente tranquille à la nuit tombante, au son des sonnailles des nombreuses vaches. On sortira la frontale pour le dernier passage en forêt. Fin de la balade peu après 20h30.