Sortie du 20 février 2021 par gegers Le Gros Têt ou Cime du Rachas (2613m)
Longue traversée dans le cadre majestueux du plateau d'Emparis.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Neige dure commode jusqu’à 10h, devenant pourrie ensuite.
Récit de la sortie
Pris par mon enthousiasme de bénéficier d’une pleine journée de beau temps, j’entreprends d’atteindre le sommet du Gros Têt, à 2613m (une altitude rarement atteinte pour ma part en conditions hivernales), au départ du Chazelet. L’idée étant du sommet, de redescendre sa crête nord puis de le contourner par l’ouest afin de profiter de la beauté des paysages offerts par le Plateau d’Emparis. Une grosse sortie néanmoins, et un ratio distance / effort que j’avais mal évalué.
Au départ à 8h, les crampons se font nécessaires pour remonter la pente prononcée sous le téléski du Plateau d’Emparis. Alors que la chaleur monte rapidement, ce premier effort permet d’atteindre néanmoins assez vite le replat de Maison Rouge, d’où j’observe ce que j’espère l’espace d’un instant être un loup, mais s’avèrera finalement être un renard, noble animal également !
Prenant pied sur les larges pentes de Serre Bernard, je poursuis l’effort, passant proximité du Petit Têt, atteignant finalement la belle bosse du Gros Têt. Le paysage est inédit pour moi, puisque je fréquente habituellement ces lieux en été ou automne. L’imposant Pic du Mas de la Grave est strié de neiges ocres, résidus du coup de sirocco du début du mois. Tout ce secteur, avec les Aiguilles d’Arves, le Pic de la Buffe d’en Haut, Les Aiguilles de la Saussaz et du Goléon, attire le regard, du même que, de l’autre côté, les nombreux sommets des Ecrins et du Taillefer, tous encore de blanc vêtus.
Je poursuis vers le nord, décidé à descendre la crête dans son intégralité jusqu’à la Cabanote. Pas un souffle de vent, et une chaleur agréable me font regretter de ne pas avoir pris la casquette plutôt que le bonnet. Le replat atteint, je m’engage cette fois vers le sud ouest, dans des paysages polaires, en direction du plateau d’Emparis. La neige est maintenant bien molle, et alors que je progresse à allure modeste sur ce terrain plat, je me rends compte que le timing va être serré pour être de retour à la maison avant le couvre-feu. Bah, on verra bien.
Les cuisses chauffent, et je m’accorde une pause à l’ombre du grand chalet situé sous le refuge du Rif Tort. A la suite de quoi je décide de taper au plus droit en direction du Col du Souchet, distant de 3km. La traversée, dans ce cadre magnifique, n’est pas loin de devenir un calvaire sur la fin, alors que mes cuisses ont du mal à gérer l’effort de cette longue remontée en direction du Col, dans une neige molle bien qu’agréable à arpenter. L’effort compte double. Au col, je m’engage dans la traversée, orientée est, sous les pentes du Petit Têt et de Serre Bernard. La chaleur est maintenant accablante, et avec la réverbération de la neige je multiplie les séances de badigeonnage de crème solaire (quel idiot, j’ai oublié les mains !). Si quelques randonneurs sont visibles au loin, je continue néanmoins de progresser dans la même solitude que celle qui m’accompagne depuis le matin, Finalement, c’est le retour à Maison Rouge et la descente, droit dans la pente, jusqu’au Chazelet, où les randonneurs sont cette fois présents en nombre.
Retour à la voiture après une rando qui m’aura finalement pris près de huit heures, pauses comprises. Malgré la beauté des lieux, je n’ai donc pas trop le temps de froidir si je veux me soumettre à l’autorité horaire. Pourtant, la vue du lac du Chambon, encore partiellement en glace, aurait mérité un petit arrêt contemplation. Retour à la maison à 18h pétantes, en espérant que des jours meilleurs nous permettent de profiter de la beauté de la lumière vespérale dans ce secteur enchanteur.
Photos
Auteur : gegers
Avis et commentaires
Ah oui, essentiel à avoir dans le sac pour la sécurité lorsqu’on part pour une rando sauvage sur des longues distances en raquettes : Quelques mètres de ficelle !
Cela m’est déjà arrivé de casser une fixation de raquette en plein milieu d’une balade. Et traverser le plateau d’Emparis ou autres kilomètres de faux-plats avec de la neige jusqu’au genoux ou pire est mission impossible. C’est donc indispensable de pouvoir bricoler une attache si des fois cette mésaventure devait arriver !
En règle générale, un morceau de ficelle ou de sangle est toujours souhaitable à avoir en fond de sac au cas où un imprévu oblige à devoir se la jouer McGyver...
J’ai fais ce parcours plusieurs fois. La traversée de cet immense désert blanc est absolument magnifique, mais long, malgré l’usage de skis, et malgré avoir un peu "triché" à l’aide du téléski !
Alors, en raquettes, en faisant la trace dans la neige molle, que dire ?
Magnifique !
Bravo pour cette longue rando, à raquettes c’est courageux !
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