Sortie du 23 octobre 2020 par Dyn’s Grand Ferrand (2758m) et Petit Ferrand (2724m) par la voie des tunnels, en boucle par la vire Olympique

Départ de nuit à la frontale du vallon de la Jarjatte. Premier objectif : lever de soleil après le col de Charnier sur la grand face sud du Grand Ferrand ! Accompagné d’un ami qui a la "caisse", nous attaquons à une forte allure la montée en direction de la cabane du Fleyrard. Puis, nous enchaînons le sentier des Laicinettes de la même manière. Le rythme cardiaque s’emballe, qu’est-ce que c’est bon de sentir les rouages d’une machine en forme ! Nous avalons les 350m de raide en une vingtaine de minutes ! Nous passons le lac du Lauzon sans nous attarder, de toute façon, il fait encore nuit noire ! Le col de Charnier est rapidement atteint, en un peu plus d’une heure depuis le fond du vallon... 800m à l’heure !

L’aube se lève seulement, nous poursuivons tranquillement sur le sentier vers la voie normale du Grand Ferrand traversant le flanc de la Tête de Vallon Pierra. Une fois en vue du géant dévoluard, nous nous posons dans les pelouses, et patientons calmement.
Le sommet commence enfin à se parer de timides couleurs, puis c’est la montagne entière qui s’embrase franchement. Instant magique d’un nouveau jour...

Nous reprenons la marche, coupons par le Pas de Quart et tirons droit vers la tour du tunnel de la Cloche. Le terrain se fait raide quelques dizaines de mètres sous l’entrée de la cavité, mais les gradins herbeux sont relativement commode. Aussi stupéfiant qu’insolite, le boyau traverse la montagne de part en part, en ressort au beau milieu de la tour. Les pentes suivantes qui m’avaient fait forte impression à mon premier passage me paraissent plus aisées. On s’y habitue bien au terrain à chamois !

Ensuite, c’est l’arête est du Grand Ferrand qui nous attend. D’une esthétique remarquable, elle rejoint plus loin la voie normale. Les points de vue sur le cirque du Goutourier et la vire Olympique dominée par les sommets des deux frères sont littéralement à couper le souffle...
Les gradins finaux sont toujours aussi ludiques et le sommet est gagné sans encombre. Faut dire que je la connais par cœur cette voie normale, je l’ai même descendu une fois dans un brouillard à couper au couteau, c’était au retour des Grandes Charances !
Les vallées au nord sont dans la brouillasse, au sud en plein soleil, faut dire que les mers de nuages ne sont pas trop l’apanage des Alpes du Sud, du moins à partir du gapençais !

Nous profitons allègrement de la cime de la journée. Avec ce ciel limpide, le Mont Blanc se montre distinctement. Tout comme le Brec et l’Aiguille de Chambeyron. Tiens, deux pointes collées dépassent d’un sommet du secteur méridional et sédimentaire des Écrins (probablement le Tuba), c’est le Viso ! Je n’y avais jamais fait attention !

Puis vient l’heure de la descente. Nous croisons dans la cheminée, deux gars encordés et suréquipés, grosses de chez grosses, piolets et tout le toutim ! La Barre des Écrins c’est en face ! Nous les saluons, légers, bâtons à la main !
Une dernière halte au col de Charnier avant le retour final pour regagner le fond du vallon.
Voilà, c’était mon dixième Grand Ferrand !