Sortie du 1er août 2020 par patrick73 Traversée SO-NE du Pélaou Blanc (3135m), par les pointes de l’Arselle (3110m), l’Ouillette (3082m) et des Lessières (3043m)
Une belle chevauchée en Vanoise dans un terrain très typé et haute montagne. La solitude est au rendez-vous, les chamois sont au rendez-vous, le lever de soleil sur les glaciers de Haute Maurienne aussi… Et puis clou du spectacle…Le col de l’Iseran, un grand jour d’été !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Grand beau temps très chaud. Cumulus dès 11h mais à haute altitude.
Le vallon des Illards et l’ancien glacier de la Jave sont encore assez bien enneigés.
Faible regel dans le vallon. Bien tôlé à partir du lac du Grand Fond (j’ai dû mettre les crampons à 7h pour passer le grand névé sous le col des Fours).
Arête sèche, cailloux Vanoise… Comprendre qui voudra !
Plus de neige dans les traversées sous l’Arselle, encore un beau névé à la descente de l’Ouillette.
Finalement j’aurai quand même sorti mon piolet et les crampons (mais en faisant attention ça passe sans).
Difficulté : PD-I, nombreux pas avec les mains, quelques cheminées en 3, des pas aériens, mais le tout facile, très abordable. Passages neigeux suivant la saison avec des pentes à 35°.
Échappatoire possible sur tous les versants tarins, et sur les versants mauriennais au col de l’Arselle et au col de Calabourdanne.
Dénivelée : 850m avec l’ensemble des montées et descentes sur les multiples pointes et clochetons.
Distance : 8km, l’arête fait 3,7km de col à col (Fours => Iseran)
Récit de la sortie
Traversée du Pélaou Blanc à la Pointe des Lessière, le 1er Aout 2020.
"Différence"
Parcours original et solitaire dans un coin des Alpes pourtant très fréquenté.
La proximité apparente du Pont de la Neige (départ élevé du GR5), et le col de l’Iseran, un spot pour cyclistes, campingcaristes, automobilistes et "istes" de tout poil.
Ce matin, en partant je m’attendais à la foule des grands jours.
Eh bien jusqu’à l’arrivée au col de l’Iseran je ne verrai pas un seul bipède (la bipédie nous semble caractéristique !)
Sur mon parcours d’arête j’ai vu plein de chamois, des mères et leur petit, des mâles solitaires. Je les ai vu franchir à des vitesses de dingue les crêtes ou je crapahute maladroitement.
J’ai vu un lever de soleil fantastique. La naissance d’un jour c’est un peu comme la renaissance perpétuelle du monde, du nôtre.
Alors, avoir le privilège de la solitude durant ces instants-là, haut-perché sur un fil imaginaire tendu entre deux cols, c’est magique.
Quel contraste alors avec l’arrivée au col de l’Iseran, après de belles heures à crapahuter.
Mais la renaissance à la vie se fait entendre au fil des heures. Les pétarades incessantes des motos (à ce niveau-là c’est indécent), le bruit des voitures au loin, et en bas sur le serpent de bitume qui traverse cette belle montagne, plein de petits points qui montent, descendent à des vitesses variables.
La rencontre est inévitable. Et j’en profite même pour boire une bonne bière fraiche sur la terrasse du relai du col. Et j’observe.
J’observe cette foule… Si différente… Mais qui de nous est différent ? Et le sommes-nous ?
Pour chacun, l’arrivée, le passage au col et un moment particulier, un but semble-t-il. Un but, une réussite.
Le plus amusant est d’observer comment cette foule bigarrée, turbulente occupe ces instants. Et il me semble, que finalement ils ne savent pas quoi en faire. Le col n’est-il qu’un point à atteindre, un point à passer ?
Moi je prends mon temps à observer ceux qui ne savent que faire de ce temps.
Le temps s’apprivoise, peut être que la montagne comme nous la pratiquons nous permet de l’apprivoiser de l’apprécier, peut-être de ne pas trop le gaspiller.
Il serait présomptueux de donner des leçons, moi qui là-haut semblais si différent des autres…
Photos
Auteur : patrick73
Avis et commentaires
Belle réflexion....
Tu as raison, tout n’est pas blanc ou noir, qui a tort qui a raison, chacun voit midi à sa porte, etc,etc...
La vie n’est pas simple ! Mais il y a quand même des passions qui coûtent cher et pas seulement en argent...
Merci !
Moi aussi je me suis dit la même chose quand arrivant sur la pointe des Lessières j’ai vu ces tracteurs montants, fumants les derniers lacets du L’Iseran.
Ça puait le mazout jusqu’au sommet de la pointe et bien sur en descendant. Je me suis dit que c’est du grand n’importe quoi… On parle de pollution, gaz à effet de serre, et bing, 10 tracteurs de viueux camions qui traversent pour le plaisir un haut col.… Y a un truc qui va pas là…
Une fois au col j’ai vu que c’est une assoc’ d’Aiguebelle qui rénove ces vieux camions,
Et je suis allé les voir. Il y avait des vieux Berlier, mais vraiment bien rénovés vraiment chouettes, et des gens passionnés par leurs joujoux.
J’ai pas pu m’empêcher d’apprécier ces beaux camions, de voir le plaisir des gens qui les rénovent les conduisent. Ils faisaient plaisir à voir.
Et là les questions s’accumulent dans la tête… Leurs passions, leurs plaisirs, et c’est chouette, et l’ineptie de traverser les cols avec ces véhicules dans la situation climatique actuelle !
C’est pour ça que dans mon texte je me pose les questions sur la différence et finalement qui est dans son bon droit, y a-t-il un bon droit ? Pas simple... Peut etre suis je un doux rêveur ?
J’aime bien ton texte...
Et ils font quoi là-haut ces gros c..s (derrières) ?...
Hello,
Oui c’est une jolie course je trouve.
Alors la réponse à vos questions :
Photo 15 , si si ça en est...
Photo 26, si si aussi ça en sont..
🙂
Patrick
Bonjour,
Belle course. Un jour faudrait que j’y retourne par là-haut.
Photo 15 : C’est quoi ces brins d’herbe à droite ?
Photo 26 : J’ose espérer que ce ne sont pas des "boyasses" qui font la Route des Grandes Alpes avec des tracteurs de semi remorques. Des engins de 500 - 700 bourrins dont on devine la consommation.
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