Traversée SO-NE du Pélaou Blanc (3135m), par les pointes de l’Arselle (3110m), l’Ouillette (3082m) et des Lessières (3043m)

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
810m
Durée :
1 jour

Traversée d'arête très esthétique, typiquement "Vanoise", assez longue dans un décor minéral fantastique. Le panorama sur la Vanoise est superbe. En suivant au mieux l'arête nous trouvons de nombreux et courts passages d'escalade en 3b max, dans un rocher finalement bon. Mais mieux vaut avoir le "pied caprin" comme on dit, pour cette haute et longue route ! – Auteur :

Accès

• Départ du Pont de la Neige (2525m) sous le col de l’Iseran, versant Maurienne.

• Accéder au col de l’Iseran soit par le versant tarin depuis Val d’Isère, soit par le versant mauriennais depuis Bonneval-sur-Arc.

• Parking au Pont de la Neige.

Les infos essentielles

Cartographie :

Carte : IGN TOP25 3633 ET Tignes - Val d’Isère
Site IGN : Pélaou Blanc

Bibliographie :

Patrick Col, "Topo Alpinisme Vanoise Haute-Maurienne, en amont de Modane", page 102.

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Itinéraire

Longue traversée d’arête qui, si l’on suit scrupuleusement son fil, permet de beaux pas d’escalade dans des nombreux et successifs petits ressauts, avec une sensation de gaz garantie.
Tous les pas s’évitent par une sente plus ou moins marquée en versant tarin, dans des schistes "très Vanoise", instables.

Cartographie :

  • Carte : IGN TOP25 3633 ET Tignes - Val d’Isère
  • Site IGN : Pélaou Blanc

Bibliographie :

  • Patrick Col, "Topo Alpinisme Vanoise Haute-Maurienne, en amont de Modane", page 102.

Topo

Accès

Du Pont de la Neige (2525m), suivre le sentier bien marqué du col des Fours (on peut prendre la neige dès le départ en début d’été).

Le remonter jusqu’à l’échine de cargneule caractéristique (2741m).

Remonter les pentes de neige tardive (ancien glacier de la Jave/ crampons utiles le matin si le regel est bon) jusqu’au "Grand Fond" qui domine le lac homonyme.

Traversée des Arêtes

Remonter l’arête Sud en schiste (quelques pas de grimpe sur le fil) jusqu’à la cote 3019m qui rejoint l’arête venant du col des Fours.

Suive l’arête SO du Pélaou Blanc évidente jusqu’au sommet. On remarquera la couverture calcaire qui recouvre le substrat des schistes lustrés 50m sous le sommet. En restant sur le fil de l’arête ce beau calcaire procure une belle série de pas d’escalade sur de nombreux ressauts assez aérien. Atteindre le "plateau sommital jusqu’au grand cairn, 3135m.

Descendre la crête en direction du col de l’Arselle (3039m) par une pente en éboulis raide (passages avec les mains) puis une belle croupe facile et rapide jusqu’au col.

Remonter l’arête facile jusqu’à la pointe de l’Arselle jusqu’à venir sur la partie horizontale de la crête (nombreux petits ressauts et gendarmes de quelques mètres de haut à escalader, nombreux passages de 3), plein gaz.

Descendre au col de la Calabourdane (3009m) soit par l’arête par de nombreux petits gendarmes à escalader et désescalader, ou en travers de la grande pente Nord en neige, raide (35°), crampons utiles si la neige est dur (on shunte la pointe 3072). On remonte alors depuis le col l’arête rocheuse qui mène a l’Ouillette.

  • C’est la partie vraiment escalade de l’arête : horizontale et aérienne au début avec de nombreux petits gendarmes, descente dans une brèche, puis un ressaut de 80m en schiste ou l’on remonte couloirs, vires et ressauts (ensemble en 3), corde utile.
  • Ne pas chercher à shunter le ressaut par les pentes de schistes raides et instables "à gauche dans le sens de la marche).
  • Si la neige est abondante, on trouvera de beaux petits couloirs à remonter.

Descendre les pentes douces en neige (crampons utiles si le regel est bon) jusqu’à la pointe 3032, puis par le fil de l’arête par de nombreux petits ressauts faciles mais plein gaz et aériens, on atteint une brèche bien marquée (3000).

Remonter par une arête peu pentue mais acérée par de nombreux pas d’escalade jusqu’au cairn sommital de la pointe des Lessières.

Descente au col de l’Iseran par une sente marquée, raide au début (passages avec les mains). Bien rester versant Mauriennais, ne pas partir dans les raides couloirs sous le sommet où il y a des sentes à chamois trompeuses.

Vers 2900m, une vire raide se traverse avec l’aide de câbles. Puis suivre le sentier jusqu’au col de l’Iseran, puis le sentier qui passe à Notre-Dame de l’Iseran jusqu’au pont de la Neige.

Horaire :

  • Du pont de la neige au Grand Fond : 1h
  • Du Grand Fond au Pélaou Blanc : 0h45 à 1h
  • Traversée du Pélaou Blanc à la pointe de l’Arselle : 0h45 à1h
  • Traversée de la pointe de l’Arselle à l’ Ouillette : 1h
  • Traversée de l’Ouillette à la pointe des Lessières : 0h45.
  • Descente de la pointe des Lessières au col de l’Iseran : 0h30, puis 0h20 pour le pont de la Neige.

Soit 5h environ pour la course.

Difficulté :

PD, nombreux passages de 3b max, pente de neige à 30/35° en début de saison.

NOTA : La course se fait traditionnellement dans le sens inverse. Nous avons trouvé que dans le sens Pélaou Blanc - Lessières, l’arête est franchement plus "grimpante".

Matériel :

Bonnes chaussures de montagne, crampons-piolet en début de saison, corde 20m et quelques sangles (pas besoin de corde si on est à l’aise dans ce terrain).

Traversée SO-NE du Pélaou Blanc, le 19 Juillet 2014.

"À l’envers !"

Une journée, pas plus et encore ! Une grosse matinée de beau temps avant le retour des orages et de la pluie.

Depuis plus d’un mois ils scrutent les fenêtres météo, rongeant leur frein la semaine alors que l’été reprend ses droits !

A croire qu’un mauvais sort s’est abattu sur eux ?

Samedi à 6h30 il fait enfin beau. Ils décident d’une traversée sur un fil de rocher reliant 4 pointes, en sens inverse de ce qui est décrit dans les topos, histoire de voir la montagne à l’envers.

Rapidement, ils remontent le sentier du col des Fours. Un coup d’œil régulier derrière les rassure, la Lombarde s’est levée, les rouleaux de nuées enroulent dans de magnifiques volutes les Lévannas.

Ça tiendra un moment !

La neige est encore abondante, ils espèrent une montée rapide jusqu’au Grand Fond. Mais comme il fallait s’y attendre avec cette chaleur sèche, il n’a pas gelé cette nuit.

C’est donc une trace profonde, une trace de sanglier comme ils disent, qu’ils feront jusqu’au Grand Fond.

Bien essoufflés, ils s’accordent une pause. Le grand ciel bleu des belles matinées d’été, l’or du soleil qui illumine les pentes de neige, les lacs d’altitude encore gelés, un bouquetin par-ci par-là... Ils sont bien.
Alors, avec la vue de l’enfilade des arêtes qu’ils projettent de traverser, ils se remettent en route.

Pendant plusieurs heures, ils grimperont des arêtes de schiste, parfois meubles et glissantes, parfois raides et aériennes.
Parfois alterneront des passages d’escalade raides et aériens, plein gaz comme ils disent, ils joueront à "saute rocher" d’un clocheton à l’autre.

Et puis ils descendront de raides pentes et des pierriers, traverseront de raides pentes de neige, de sommet en sommet, de col en col avec toujours un pied en Maurienne, l’autre en Tarentaise.

C’est une course en plein ciel qu’ils s’offrent, un œil toujours attentif sur le fond de nuages noirs et lourds qui inexorablement avancent depuis l’Ouest et grignotent les sommets. Déjà il pleut dans le Beaufortain quand ils s’engagent dans le bastion de l’Ouillette.

30 à 40 minutes dans de raides piliers de schistes à rechercher les petits couloirs, la vire ou le pilier, le clocheton qui se contournera par la Maurienne, toujours sur un fil aigu... Pas plus que la bordure d’un trottoir à 3100m avec 600m de paroi... Sensation extra !... Être ne fût-ce que quelques instants un chamois !

Et puis la haute route continue, les passages s’enchaînent, nombreux, tous différents, chacun les vit à sa façon.

Aujourd’hui la corde, les crampons n’auront pas servi, seul le piolet les aura aider à traverser la raide pente Nord de l’Arselle.

Les nuages commencent à s’amonceler sur la Vanoise quand ils arrivent sur la dernière pointe, comme s’ils s’étaient donnés rendez-vous sur ce pic de 3000m d’altitude, comme s’ils avaient chronométré leur course sur ce fil ténu de rocher et de poussière.

C’est alors qu’ils sortent de leur bulle, de leurs pensées, de l’attention bienveillante qui les a protégé des faux pas, de la chute peut-être.

Aujourd’hui ils furent seuls, pas un alpiniste à l’horizon. Ils pensaient, espéraient même, croiser une cordée, dans le sens habituel de cette haute route, avec qui échanger quelques mots, le plaisir des rencontres riches inattendues dans ces lieux de haute altitude.

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Dernière modification : 26 décembre 2021

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