Sortie du 9 juillet 2020 par bibox Chamechaude (2082m) par le Jardin et la Cheminée
Une virée à Chamechaude après le boulot ! Ma sortie ne suit pas vraiment le topo car j'étais parti sur une autre idée mais les points d’intérêts principaux que constituent le sangle du Jardin et l'ascension vers le sommet par le canyon du versant ouest auront grandement embelli mon après-midi, sous un soleil de plomb.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Très beau temps, grosse chaleur.
Récit de la sortie
Sortie après le travail. Alors que j’observe d’abord les dalles du versant est du Charmant Som, du parking d’un garage dans la montée du col de Porte, le propriétaire m’interpelle en me disant qu’il fait chaud. Qu’est-ce qu’il me veut celui-là, me dis-je. Bah oui, il fait chaud, le ciel est bleu, l’herbe est verte. Et puis ?! Je percute après que si je choisis cet itinéraire, entre 1200m et 1800m d’altitude plein soleil, je vais griller comme un lézard contre les rochers et je ne suis pas un lézard...
J’opte alors pour la boucle royale de Chamechaude, à savoir partir du col, aller au Jardin par le sangle, effectuer la traversée est sous les falaises, grimper au sommet par la brèche Arnaud et descendre par le canyon du versant ouest ! Je sais déjà qu’un passage peut compromettre ce périple. Après avoir commencé à 15h dans un cagnard pas possible, je franchis le vertigineux mais superbe sangle prudemment, ayant un peu la tête qui tourne. Effectivement, je renonce à la désescalade de la brèche du Jardin après avoir réalisé la première longueur. Dans mon état de fatigue, le pas en diagonale est trop téméraire. J’évalue mes chances à 50/50, ce qui n’est pas acceptable. Si on me dit, on bute ta famille sauf si tu manges un pot de moutarde entier à la cuillère ou alors tu descends par là, évidemment que je choisis la désescalade ! Mais vu que ce n’est pas le cas, pas la peine de risquer de s’en coller une. Je suis là pour le plaisir et pas prouver quoi que ce soit.
Bon, marche arrière. Je m’offre une petite digression dans le cirque des Trous pour observer la sortie du tunnel décrit par Pascal Sombardier dans son topo de la voie de la faille de Chamechaude, avec son calcaire gruyère ainsi que le grand mur d’escalade équipé donnant sur les pentes nord vers le sommet. De retour à l’intersection sous le canyon, je m’élève vers celui-ci, dans le pierrier pénible et délicat. Le passage est remarquable, grande gorge esthétique inondée par la lumière de l’après-midi. Je laisse un randonneur devant moi en finir avant de le parcourir complètement. J’en termine ensuite dans les raides pentes herbeuses sommitales pour atteindre la croix, point culminant du massif. La vue est large sur le Jura, les Bauges, le Mont-Blanc, la Lauzière, le Mont Pourri, la Grande Casse, les Grandes Rousses, Belledonne, la Muzelle, le Taillefer, Dévoluy et Vercors.
Il est 18h et pas besoin de se couvrir malgré un petit vent rafraichissant. J’entame la descente par le câble. Je laisse un jeune monter. Ouh celui-là il est louche, que je me dis. Un grand dadet, blanc à lunettes avec des cheveux bouclés, un sourire béat sur les lèvres alors qu’il me dit bonjour. Lui c’est du genre à sortir une fois par mois de sa chambre et à quand même attraper le covid, me dis-je. Je le surveille du coin de l’œil, méfiant, alors qu’il arrive en haut. Si les autres qui sont montés ici sont du même genre que lui, pas nets, mieux vaut me protéger. Ni une, ni deux, je sors mon gel hydroalcoolique et m’en badigeonne les mains une fois en bas. Non mais ! En tous cas, je ne me souvenais pas que ce ressaut était si relevé. Pas mal de gens doivent avoir une mauvaise surprise en arrivant face à lui.
Sur ma lancée, me vient une idée de génie ! Rien à paître, j’étais venu pour faire la brèche Arnaud alors je ferai la brèche Arnaud. De quel bois je me chauffe, c’est moi bibox, j’suis un beau gosse, t’as vu. J’enlève mes solaires pour regarder mon reflet dans les verres, ce qui confirme mon affirmation. Je vais descendre par les câbles jusqu’au pied puis tout remonter comme une star ! Arrivé à la brèche, franchement j’ai failli me faire pipi dessus... La sortie est hyper verticale avec une vieille chaîne toute panée, tendue et collée au rocher dans son passage délicat, limite surplombant. Définitivement, je descends par la voie normale, tout penaud...
J’espère que vous aurez compris que je faisais de l’humour et de la dérision dans ce récit d’une sortie où je n’ai pas pu faire ce que j’avais prévu mais où je me suis fait bien plaisir, sans prendre de risques inutiles. La description de l’étudiant rencontré est inventée ! J’ai croisé plusieurs personnes au sommet mais aucune ne pourra donc se reconnaitre et mal prendre cette blaguounette dans le contexte du virus encore présent, ne l’oublions pas ! Des petits gestes faciles et des petites concessions temporaires au quotidien peuvent avoir leur importance si on veut en terminer vite avec cette épidémie.
Ma première ascension du canyon fut un enchantement !
Photos
Auteur : bibox
Avis et commentaires
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.