Sortie du 28 juin 2020 La Grande Ruine, Pointe Brevoort (3765m), voie normale du versant est
La Pointe Brevoort, point culminant de la Grande Ruine, est tellement bien située... Au centre des plus hauts sommets du Massif des Ecrins, qu'il faut y monter au moins une fois dans sa vie, pour arpenter son rude mais magique itinéraire, mais bien évidemment, pour jouir du spectacle grandiose que ce sommet procure. C'est enfin fait !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Temps mitigé le premier jour, accompagné de belles éclaircies mais également, de belles averses froides et tempétueuses, notamment sous le refuge.
Deuxième jour, ciel complètement dégagé au petit matin, pour profiter du spectacle au sommet.
Récit de la sortie
Maintes fois reportée, cette ascension de la Grande Ruine a cette fois-ci tenu !
Dès 2017, je m’étais renseigné sur cette course de montagne, mais les conditions n’étaient pas au rendez-vous.
Même chose en 2018, où, il est vrai, mes disponibilités du mois de septembre ne se prêtaient plus aux conditions de cette ascension.
Cette année devait être la bonne, avec notre réservation fixée pour les 18 et 19 juin, mais bon... La météo et le covid-19 s’en sont mêlés, et voici qu’il faut à nouveau reporter cette course pour la fin du mois de juin, car le risque d’avalanche n’est pas négligeable après les dernières chutes de neige, mais on espère que la météo maussade de début de mois va enfin disparaître...
PREMIER JOUR
Le feu vert est donc enfin donné pour le 27 juin, même si la pluie est annoncée assez tôt dans l’après-midi...
On n’y coupera pas !
Une belle averse nous prend dès le Vallon du Plan de l’Alpe, et nous sortons les ponchos.
Une demi-heure plus tard, ça se calme, le soleil pointe le bout de son nez et nous permet d’admirer les sublimes couleurs des fleurs et de la Romanche gavée en eau de fonte.
Tant mieux, car la montée minérale et câblée vers le refuge Adèle Planchard se profile, et le rocher mouillé n’est jamais facile à négocier.
Sous le soleil, nous négocions au mieux les vires et nombreux petits pas d’escalade de la voie normale, jusqu’à ce que la neige soit inévitable pour nos chaussures.
A partir de l’altitude 2800m, il n’y a plus que ça, mais les traces sont nombreuses et profondes et nous avançons sur un bon pas.
Mais, manifestement, la pluie n’a pas voulu en rester là avec nous, nous revoilà sous les eaux, et les ponchos sont à nouveau de sortie, accompagnés cette fois, d’un polaire en dessous, car ce n’est plus la même température que tout à l’heure, et des grosses rafales de vent viennent soudainement nous glacer le sang.
Du coup, la montée finale vers le refuge se donne un air de tempête bien glaciale et il faut s’accrocher par moment pour ne pas vaciller physiquement, voire mentalement.
Mes doigts commencent doucement à geler et ma tête enfouie bien au fond de ma capuche se fige sur l’objectif : le refuge !
Celui-ci se fait désirer et la dernière bosse de neige pour l’atteindre se fait pénible.
La cohue dans le hall d’entrée était prévisible, on se marche un peu sur les pieds, entre alpinistes, mais nous sommes finalement soulagés et content d’en avoir terminé avec cette première journée bien arrosée.
Maintenant, va falloir penser à faire sécher nos affaires, et ce n’est pas gagné !
Une heure plus tard, le soleil est de retour au dessus du refuge, nous avons eu le temps de nous décharger de nos énormes sacs, et de nous sécher, et nous pouvons maintenant, prendre le temps d’admirer la Barre des Ecrins et même, la fameuse Pointe Brevoort qui finit également, par se dévoiler.
DEUXIEME JOUR
Levé à 3h30, très peu dormi, comme toujours dans les refuges d’altitude, mais pas trop stressé.
Mes compagnons sont au "taquet", et je sais qu’ils sont prêts pour cette magnifique échéance.
Le refuge n’est pas loin d’être au complet et tout ce petit monde se retrouve dans le réfectoire pour un petit déjeuner copieux.
Nous sommes d’attaque à 4h30, équipés, encordés et prêt à en découdre.
Dès nos premiers pas, nous constatons que la neige est bien dure et c’est une bonne nouvelle.
Nos frontales sont allumées, et celles des premières cordées nous donnent le cheminement à suivre.
Le rythme du groupe est bon, et le dénivelé défile alors que le jour se lève doucement, et pas un nuage ne vient interrompre ce majestueux mouvement.
Le violet de l’horizon passe au rose et les sommets les plus haut du secteurs si’illuminent doucement, c’est grandiose !
La suite et un peu plus technique car il faut négocier le ressaut pour monter sur l’arête sommitale, et celui-ci est quand même relativement exposé.
Les dernières pentes sont quand même sévères, mais rien d’insurmontable pour notre groupe de guerrier(re)s.
Il est 6h30 et le sommet de la Pointe Brevoort s’offre à nous, à notre immense joie et à nos appareils photo, et ceci sous un immense soleil qui permet une vue incomparable sur cet immense Massif des Ecrins.
Le sommet est quelque peu exigu et deux groupes sont déjà présents lors de notre arrivée.
Nous patientons, puis profitons quelques minutes après leur départ, de ce sommet mythique, pour immortaliser cet instant magique où Claude, Didier, Delphine et moi-même avons posé les pieds sur le point culminant de la Grande Ruine niché à 3765 mètres d’altitude, un grand bonheur !
La descente, qui compte 2100 mètres de dénivelé, se fera en douceur et la neige qui ramollit ne nous causera pas grand soucis, notamment pour Claude et Didier qui descendent sur le cul !!!
C’est à 13h00 que nous rejoignons nos véhicules, et c’est avec des images plein la tête et autant d’étoiles dans les yeux que nous clôturons ce nouveau chapitre montagneux qui sera, à coup sûr, bien rangé sur une des plus hautes étagères de nos souvenirs.
Photos
Auteurs : Agarock , Delphine Soliva , Fanthomas , Vertige66
Avis et commentaires
Merci beaucoup ! ce fut extraordinaire de vivre cette magnifique ascension
Bravo à l’équipe !!!
De belles photos (surtout la n° 28 !!!) qui illustrent la progression.
Au vu de la N° 51, le vieux refuge d’où on partait ’autrefois’ (du moins en 1978), semble être toujours debout !!!
Bien bien joli tout ça !
Magnifiques photos et très belle sortie !
Et bien....que c’est beau ! Rien à ajouter... Si : Bravo à vous tou(te)s !
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