Sortie du 16 juin 2020 par Agarock et Delphine Soliva Le Rissiou (2622m) par Vaujany
Magnifique ascension, malgré un brouillard dense et persistant, comprenant un somptueux parcours d'arête, permettant d'accéder au point culminant de ce que l'on peut nommer le petit massif du Rissiou, situé entre ceux de Belledonne et des Grandes Rousses.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Ciel chargé dès le départ de l’ascension, et brouillard à couper au couteau sur l’arête sommitale, on n’a presque rien vu au sommet, mais... c’est la montagne...
Récit de la sortie
Météo très défavorable en ce mois de juin 2020, et il n’est vraiment pas conseillé d’aller en montagne.
Néanmoins, nous avons décidé de forcer notre destin, eh oui !
La pluie est encore prévue aujourd’hui, comme les jours précédents où nous n’avons rien fait ! enfin... si ! balade touristique sous la pluie à Grenoble, super !
Mais bon ! le bitume, la pollution et les magasins bondés ne sont pas notre tasse de thé.
Alors nous décidons de nous lancer dans l’entreprise "Rissiou", marre de rester enfermés.
Au départ de Vaujany, ce matin, le ciel est mitigé, mais de belles éclaircies nous redonnent le moral.
La montée herbeuse et boisée des premiers lacets d’un sentier encore très humide, fait du bien aux "pattes"...
Arrivés à la cheminée d’équilibre, le soleil est bien présent.
Nous poursuivons dans les bois, puis sur une trace qui se fait discrète à travers la végétation très dense.
Petite pause au niveau des paravalanches qui n’arrivent pas à cacher l’immense face ouest enneigée des Grandes Rousses.
La suite est raide, puis la vue s’élargit sur de belles arêtes herbeuses à l’ouest, ainsi que sur les pierriers du petit Chalvet qu’il va falloir traverser.
Il faut transpirer et grimper fort pour atteindre la pointe 2315 qui caractérise parfaitement l’entame du parcours des arêtes du Rissiou.
Mais le brouillard nous attend de pied ferme et ne va pas nous lâcher, et s’y enfoncer en sachant que son cheminement va franchement se rétrécir, fait ressentir en nous un grand frémissement...
Comme dans un film d’horreur, nous nous enfonçons dans la brume à travers laquelle notre visibilité ne dépasse pas cinq mètres.
Et nous commençons à négocier avec prudence, les nombreux ressauts de l’arête, parfois par la gauche, parfois par la droite et souvent sur son fil.
Il s’agit d’un cheminement relativement technique, où chaque appui doit être minutieusement choisi, et ceci prend du temps.
Les ascensions de bosses, contournement de ressauts et petites désescalades s’enchaînent, ainsi que les pointes, comme celles cotées à 2368, ou la suivante à 2476.
Au plus on avance et au plus c’est minéral.
Quand on arrive à voir quelque chose, et que l’on se retourne, on se dit que le retour va également être très long...
Le passage le plus exposé situé juste avant la pointe 2570 est bien négocié, puis la pyramide du Rissiou se laisse deviner un court instant, lorsque le brouillard désépaissit un "chouia".
Arrivés au pied du dernier bastion, on se rend compte qu’il ne s’agit que d’un gros tas de cailloux constitué de gros blocs de pierre instables.
La concentration est à son maximum dans le couloir détritique sous le sommet du Rissiou, mais avec courage et abnégation, nous finissons par le rejoindre.
Celui-ci est orné d’un grand cairn avec deux bâtons faisant office d’antenne... mais on n’y voit rien, mais alors RIEN DU TOUT !
Pas de panorama sur Belledonne et encore moins sur les Grandes Rousses, c’est comme ça, c’était notre choix, mais notre compteur D+ est déjà à 1400 mètres, et le long itinéraire du retour nous attend.
Revenu au niveau de la pointe 2570, alors que le brouillard nous barre la vue dans toutes les directions, un sacré dilemme nous fait face : l’arête se divise en deux, et leur angle n’est pas très différent.
On n’y voit rien, et ma boussole à du mal a me convaincre de l’orientation à prendre...
Celle de droite ou celle de gauche ???
Va falloir se décider, mais nous allons prendre notre temps, quitte à faire des allers - retours en mode recherche d’itinéraire.
Je m’avance sur celle de gauche, mais celle-ci ne me rappelle rien et à l’air de bien plonger dans le néant, et de façon abrupte.
L’arête de droite ne parait vraiment pas engageante non plus, alors que faire ?
Nous patientons un peu afin de reprendre nos esprits, boire un coup et manger quelque chose.
Un coup de carte, un autre coup de boussole, puis d’un coup d’un seul, le brouillard se dissipe légèrement, mais ça suffit !
J’ai vu, et reconnu l’arête par laquelle nous sommes arrivés jusqu’ici, c’est celle de droite, ouf !!!
On va pouvoir y aller, ça devenait vraiment stressant de ne pas savoir où se diriger, dans cette purée de pois !
La suite, nous allons la négocier avec confiance et quand nous apercevons la station météo et le pylône de la pointe 2315, un franc soulagement nous gagne.
Au plus nous descendons, au plus nous nous extirpons de ce satané brouillard, et le soleil refait enfin son apparition.
Par contre, pas une goutte de pluie de toute la journée, et c’est tant mieux, il ne manquait plus que ça...
Photos
Auteurs : Agarock , Delphine Soliva
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