Sortie du 7 septembre 2019 par gegers Croix de l’Alpe (1822m) par les Varvats
Journée sur le plateau de l'Alpe.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Nuages au-dessus du plateau.
Températures de saison.
Récit de la sortie
Il y a de la spiritualité dans la marche. Si tant est qu’on la cherche. Mais il y a toujours ce moment où, au bout de quelques kilomètres, alors que les muscles ont terminé de s’échauffer et que le rythme de marche s’est installé, le randonneur "fusionne" avec son environnement, se fond dans le décor comme s’il finissait par appartenir au milieu dans lequel il évolue.
Dans le sous-bois humide, dans la rude montée vers le Pas de l’Echelle, dans les lapiaz qui encerclent le plateau et ses alpages, on se sent s’unir, pas après pas, au décor. Si, comme ce matin, la luminosité est basse et l’horizon bouché, alors l’impression de faire partie du paysage est renforcée. Il s’en dégage une humilité, ce sentiment d’être une fourmi dans un environnement qui est et se contente d’être, ni bon ni mauvais. Torturé par les éléments, trépigné par les troupeaux, abîmé trop souvent par l’homme.
Si en plus il n’y a personne, comme c’est le cas dans la montée sauvage, à la fois solitaire et débonnaire vers le sommet du Pinet, alors la spiritualité se renforce. Presque l’impression de se reconnaître dans le regard d’un des chamois qui, nombreux, s’inquiètent de voir un intrus parcourir ces lieux. L’envie de s’installer dans un terrier, comme ces marmottes bien grasses en cette fin d’été, et faire corps, une bonne fois pour toute, avec ces lieux enchanteurs.
De la spiritualité, donc. De la religion, sûrement pas. Dans cet espace de liberté, pas de place pour ses "commandements". Pas de place non plus pour son cortège de fanfreluches et d’ignominies. La montagne transpire la liberté, elle n’a pas besoin de dogmes. Pourtant, c’est tête baissé que l’on avance vers ces croix, si nombreuses, qui marquent les sommets. Au sommet du Pinet, puis, de l’autre côté du plateau, au sommet de la Croix de l’Alpe. Des croix comme autant de pointes plantées dans la roche, érigées il y a fort longtemps, certes, mais dont le symbole reste un coup porté à la beauté des lieux.
Ces vigies imposées par les religieux semblent pourtant si déplacées ici. Au Cheval Noir, en Savoie, une splendide statue d’un cheval cabré marque le sommet. Érigeons des cairns, posons des bornes, mais cessons de faire de ces croix frappées du sceau de la violence le phare de nos montagnes.
Photos
Auteur : gegers
Avis et commentaires
Très bon texte et superbes chamois !
Je partage ton point de vue, si certaines croix anciennes avaient pour vocation la protection des troupeaux bergers. Actuellement il me semble qu’en ériger de nouvelles relève plus de la provocation que de la foi.
Voir la réplique du Christ de Rio en inox érigé sur une commue savoyard (terrain privé) ou une Vierge sur un terrain public vers St Maurice de Rotherens.
Ceci étant tu semble être le spécialiste des chamois !
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