Sortie du 8 juillet 2019 par Dyn’s Grand Armet (2792m) par le col de Combe Oursière (en traversée) et l’arête nord
Une ascension d'une sauvagerie rare... Atteindre le col de Combe Oursière puis le traverser est déjà une belle aventure en soi, versant ouest très raide, versant est paumatoire à souhait. La cerise sur le gâteau : l'arête nord du Grand Armet, presque deux kilomètres de traversée entre ciel et terre...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Voile nuageux se dilatant en fin de matinée. Frais à la montée, ça change des températures caniculaires.
Récit de la sortie
Une belle journée est annoncée pour ce lundi, je vise un 3000 du Vénéon (qui n’est pas encore répertorié sur notre site préféré...) avec un bivouac le dimanche soir pour couper l’approche. Sur la route, je me rends compte que les Écrins sont couverts de nuages menaçants alors que cela devait se dégager... Plus au nord, le ciel bleu règne. Je pense de suite au Grand Armet, tenté en vain en septembre 2018 où j’avais découvert l’arête sommitale dans les nuages, une fois arrivé à la cabane de Combe Oursière. Cette fois-ci, autant y passer la nuit. Je m’allégerai de la tente.
Départ vers 16h du parking de Vaunoire. Je me mets en marche par le sentier remontant en lacets dans la forêt. Il me faudra une heure pour atteindre la cabane. Elle est bien rudimentaire ! Pas de couchettes ! L’étage sous le toit est vétuste et poussiéreux. Je dormirai en bas ! Je profite de la quiétude des lieux, mange ma gamelle aux derniers rayons de soleil. Je passe un bon coup de balai, pousse la table contre le mur et installe mon matelas au milieu de la pièce. Bonne nuit !
Réveil à 5h00 après une nuit légèrement fraîche, je fais chauffer le café, grignote un morceau, puis remballe mes affaires et reprends la marche en direction du col de Combe Oursière. La sente qui remonte la combe est bien discrète dans les hautes herbes. Je me rapproche du raide versant ouest du col et rejoins un sentier plus marqué. Je me retrouve vite dans le très raide, je franchis un passage bien foireux où la glissade de pardonne pas... Ce sera le plus expo’ de la journée !
Du col, l’arête nord s’impose, le premier ressaut est à 300m au-dessus ! L’entame est facile. Mais je viens vite buter sur un éperon trop abrupt. Les cairns indiquent un contournement par le raide dévers. Je regagne plus haut l’arête. La roche devient ocre, le contraste est saisissant. Puis, apparaît le sommet du Grand Armet, il est encore loin... Le reste de l’arête se franchit sur le fil, jamais difficile mais quelques fois aérienne.
Le ciel est voilé mais la vue est assez limpide et porte jusqu’au Mont Blanc qui joue à cache-cache avec les nuages. Le point de vue est impressionnant sur l’Obiou tel le donjon d’une citadelle imprenable. Un montagnard, lui aussi en solitaire mais avec son chien, me rejoint au sommet. Nous discutons un peu, puis profitons du sommet chacun de notre côté.
Je repars seul sur l’arête, il me faut deux heures pour rejoindre le col de Combe Oursière ! J’y reprends une petite pause. Le montagnard revenu à ma hauteur, continue sans s’arrêter. Parti du col d’Ornon, lui aussi descend par le versant est du col. Je lui laisse un peu d’avance, histoire de terminer ce tour seul.
Le début de la descente s’effectue dans la pierraille. Puis, je gagne un long névé couvrant le ravin, en ramasse, il me permettra d’enquiller rapidement la première partie.. Plus bas, je trouve une marque jaune et des cairns épars indiquant la suite du cheminement. C’est paumatoire à souhait, la sente intermittente slalome entre barres rocheuses et végétation luxuriante. Je ne lâche pas les cairns, et je récupère le grand replat sous Plancol sans m’égarer. Je traverse le torrent, remonte les pentes douces en face et rejoins le sentier balisé.
S’ensuit un agréable retour le long du ruisseau de Vaunoire et ses belles cascades. L’endroit est bien paisible et mériterait de s’y attarder. Encore 300m de dénivelé en forêt et c’est le parking. Il est 15h15, bonne bambée !
Photos
Auteur : Dyn’s
Avis et commentaires
Arnaud, ton récit prend tout son sens, alors que je viens à mon tour, de poser mes pieds sur le grand plateau sommital du Grand Armet, quelle course de rando-alpine !!! que de beautés vues de là-haut, notamment grâce à une météo splendide... un très grand moment en montagne.
Ouh la la la la ! j’étais juste en face lorsque j’ai rejoint le lac du Vallon pour l’ascension de la Pointe de Malhaubert ... bravo ! magnifique ce Grand Armet ! le topo de la Malhaubert arrive...
Ce n’est pas récent, ça date de plusieurs années mais je ne retrouve pas mes photos, c’était sans doute avant mon appareil numérique (10 ans). Je vais rechercher.......
Merci des retours.
Oui Rémi, mystère... Je laisse le suspens !
Nadine, aurais-tu laissé un mot dans le livre d’or de la cabane ? Ta sortie était récente ? J’ai lu un mot signé de ton prénom.
Super sortie Arnaud, qui fait rêver !
A la cabane de Combe Oursière j’ai essayé de monter plus haut, mais ne trouvant pas la sente dans les hautes herbes, j’ai renoncé.....
Merci du coup de m’y emmener virtuellement !
Beau récit ! Mais quel est ce mystérieux sommet du Vénéon...mystère.
Le Grand Armet, c’est une montagne qui doit sembler austère pour beaucoup de monde, voir sans beaucoup d’intérêt. Perso, je sens que je vais encore bien aimer ces roches ocres, le fer. Ce terrain pour montagnard plus confidentiel que le Taillefer à côté. Pas mal de névés encore dans le haut du versant est, à gauche du sommet !
J’ai encore quelques escapades à faire dans le Dévoluy, mais je m’intéresse à ce "mini massif".
Je connais de réputation l’ascension du Grand Armet par le Vallon du Rochier. Et la traversée intégrale de la crête m’intrigue.
Pas prévu cette année, mais un jour, c’est sûr, j’irai y faire un tour.
Je suis déjà allé dans le secteur du Coiro, ya de quoi faire !
Oui le topo d’Alain est une pépite, il n’est pas passé inaperçu quand il est arrivé sur AR ! D’ailleurs, pour l’anecdote, je ne l’avais pas relu avant de faire l’ascension, vu que j’ai changé de plan à la dernière minute. J’avais une vague idée de la montée au col de Combe Oursière. - Je ne sais pas si le sentier s’est dégradé depuis le passage d’Alain, il y a 4 ans, mais j’ai trouvé un passage particulièrement exposé et péteux, certainement très délicat à la descente. - Je savais que je trouverai des cairns pour me guider sur l’arête. Par contre pour la descente du versant est du col, je ne me rappelais plus de rien. J’ai suivi les traces du montagnard dans le névé qui a tenté de tracer tout droit jusqu’à Plancol sans suivre la première marque jaune et les cairns. Une fois tombé sur ces derniers, je n’avais plus qu’à les suivre et surtout à ne plus les perdre de vue !
En effet, c’est une belle sierra. Comme le Dévoluy, cela me semble plus fréquenté l’hiver que les autres saisons.
Je suppose que tu as connaissance de la variante de Sombardier, le genre d’itinéraire que tu affectionnes !
Je ne me suis toujours pas décidé par quel côté je vais monter au Coiro, mais j’ai déniché un itinéraire bien sauvage pour monter au Petit Armet...
Je trouve que c’est une chaîne de montagne qui a du caractère et je pense que des voies fabuleuses sont à découvrir.
Un régal ce topo d’Alain et on est toujours preneur pour de nouvelles photos 🙂
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