Sortie du 21 octobre 2018 par Pascal L’Étale (2483m), traversée des arêtes
Un parcours d'arêtes impressionnant et juste pimenté comme il le faut, au coeur d'un incroyable panorama rehaussé par les couleurs de fin de journée...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Grand beau automnal, ciel parfaitement clair au dessus des brumes sous 1800m.
Récit de la sortie
Une des randos sur ma liste des "à faire" depuis quelques années déjà, et déjà un but pris sur cet objectif pour cause de météo. Bon, on va s’y coller en cette magnifique journée d’automne...
Départ vers 14h de Sous l’Aiguille, un peu trop tard comme d’habitude... Montée vers l’alpage de Tardevant dans la forêt automnale. L’air est juste frais comme on l’aime, et l’altitude encore basse permet de marcher rapidement sans s’essoufler.
L’alpage est encore bien habité par les moutons, bien éparpillés de partout, ignorant totalement les filets à moutons encore tendus ça et là... On monte tranquillement vers le chalet dans une ambiance calme et bucolique...
Le calme ne durera pas. Sitôt contourné le chalet, le patou qui se trouvait derrière se précipite vers moi avec d’agressifs grognements... OK, on fait calmement demi-tour, mais mes moutons sont de partout et où que j’aille, patou n’est pas content... Après l’avoir senti s’en prendre à mon sac à dos d’un coup de patte, vite j’enjambe la clôture à moutons entourant le chalet...
Bon, me voilà en prison dans la clôture entourant le chalet, qui est bien sûr fermé et inoccupé. Peu importe de quel côté je me dirige pour essayer d’en sortir, le zélé gardien s’y dirige aussi pour m’en dissuader par de féroces grognements... Après quelques dizaines de minutes, le salut viendra avec deux randonneurs de passage qui détourneront l’attention du molosse. On retourne vite de l’autre côté du chalet pour s’enfuir par là et poursuivre la montée. Ouf, la bestiole n’insiste pas...
Poursuite de la montée dans le calme revenu. Sympathique rencontre avec quatre petits poneys. Ambiance tranquille dans l’alpage peuplé de moutons...
Pour changer de la grosse montée dans la caillasse du versant ouest, on rejoindra l’arête sud-ouest en montant droit dans les raides pentes herbeuses du versant sud, itinéraire plus direct, et finalement plus rapide. Encore une montée raide mais tranquille jusqu’à l’antécime sud, et voilà le début des choses sérieuses...
Tout de suite dans l’ambiance avec une première série de "faîtes de toits" à traverser. On pourrait certes traverser cela en marchant tranquillement sur le côté gauche, suffisamment large pour cela et suffisamment peu pentu pour faire confiance à l’adhérence des semelles... Mais l’abominable vide sur lequel il déverse dissuade les êtres humains "normaux", qui se retrouvent à varapper sur le flanc droit, plus raide mais heureusement suffisamment prisu. On s’y plie...
On poursuit la progression. En général ça passe plus facilement que de visu. D’ailleurs, c’est en se retournant que les perspectives sur le parcours d’arêtes sont les plus impressionnants...
Un petit répit facile permet de rejoindre le sommet sud, avant une nouvelle zone un peu technique pour en descendre. Heureusement, le terrain est assez bon et pas vraiment difficile à franchir, même si il faut tout de même vérifier la solidité de certaines prises...
Le sommet nord se rapproche... Une dernière montée, et nous voilà à côté de cet abominable "cairn" métallique. Heureusement, la vue est magnifique, le panorama resplendit dans l’atmosphère transparente au dessus des vallées embrumées dans la lumière chaude du soleil descendant. D’ailleurs, il est tard, 18h passé, bien en retard sur l’horaire prévu. On aura du mal à descendre au col du Passet à temps pour y assister au coucher de soleil.
On entame la descente dans les couleurs flamboyantes. La combe de la Blonnière, et derrière la chaîne des Aravis sont en Feu. Puis on descend dans la combe de Foiroux totalement repeinte en rose, face à un horizon dentelé coloré par les brumes...
Hélas, le spectacle ne dure pas. Les couleurs disparaissent, et on hâte le pas pour franchir les caillasses de la combe en profitant au mieux de la lumière du jour. Il fait déjà bien sombre lorsqu’on atteint le col du Passet.
Hésitations... Descendre par la Creuse pour éviter de repasser par Tardevant et son abominable patou ? Qui se montrerait peut être encore plus agressif face aux intrus rencontrés la nuit ? Mais il fait sombre, je ne connais pas le chemin peut être pas évident...
OK, direction Tardevant... Mais quand même, on descendra hors sentier dans la combe bien à l’écart à gauche du chalet et du territoire patou, petit détour compliqué par de raides pentes herbeuses à franchir de nuit à la frontale. Retour sur le sentier en forêt, descente tranquille... Fin de la balade vers 20h30.
Photos
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Même mésaventure aujourd’hui a Tardevant, mais je n’ai pas réussi à passer. Merci au potager qui m’a permis de souffler un bon coup à l’abris. Le premier patou était également caché juste derrière le chalet. Les 2 autres dans l’enclos, ouf.
Je me suis fais chargé 3 fois lors de ma retraite, impressionnant. Il a fait mine de me mordre une fois.
Bref, j’attendrais la descente des moutons pour y retourner, et c’est bien dommage.
J’en profite pour relayer cette enquête en cours sur les rencontres avec les patoux : urlz.fr/9Seq
Pas sûr que ce soit le même. Celui qui m’a embêté semblait limiter son rayon d’action à quelques centaines de mètres autour du chalet de Tardevant, alors que les moutons étaient éparpillés dans la presque totalité de la combe. Au retour, un détour hors-sentier loin du chalet aura été suffisant pour l’éviter. Mais c’est vrai, une personne non avertie et impressionnable par le caractère agressif du chien aura vite fait de mal réagir...
Très belles photos comme toujours !
J’ai un avis assez partagé sur les patous mais celui-ci m’avait semblé particulièrement ronchon la dernière fois que je suis allé dans le secteur. Nous avions atteint la brèche dans l’arête Sud et longions celle-ci en versant Est pour revenir vers la cheminée. Ce sinistre personnage était avec son troupeau dans la combe. A vue de pif un bon 200-300 mètres de dénivelé en contrebas de notre position. On a commencé à déconner avec mon pote quand on l’a vu aboyer et remonter la pente en courant...avant de moins rigoler en voyant que monsieur était du genre téméraire. C’est finalement quand nous nous sommes engagés dans la cheminée qu’il a rebroussé chemin.
J’avais dans l’idée de faire la traversée des aiguilles un de ces jours, mais ce toutou m’a un peu refroidi dans mon projet.
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