Sortie du 5 octobre 2018 par Dyn’s Traversée de la Grande Moucherolle (2284m) et de la Petite Moucherolle (2156m) par le Col des Deux Sœurs et le Pas de la Balme

Une belle incursion dans le massif du Vercors avec la traversée du deuxième sommet du massif : la Grande Moucherolle. De la bonne grimpette dans des couloirs, des gradins, des cheminées... Le tout avec une petite digression sur une étroite vire en passant sous une arche...

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Conditions météo

Beau temps automnal.

Récit de la sortie

Suite aux quelques commentaires déposés sur une des dernières sorties de Rémi (bibox), nous prévoyons la traversée de la Grande Moucherolle, son envie première. Une incontournable me dit-il ! Je n’en sais rien... J’avoue ne m’être pas encore penché sur le cas "Vercors" sérieusement, pourtant si proche de "chez moi". Ce versant ’est’ étant propice aux levers de soleil de par l’exposition idéale des falaises de la grande barrière, je propose un départ avant l’aube. Rémi accepte la proposition. Rendez-vous 6h30 au-dessus du col de l’Arzelier. Génial, ce n’est pas tout le monde qui s’arracherait de son lit à 5h du mat’ pour faire plus d’une heure de trajet en pleine nuit ! Pour ma part, qui n’aime pas trop rouler de bon matin, je m’y rends la veille et profite d’un grand ciel étoilé.

Réveil 6h pétante, je m’active, fais chauffer le café, boucle mes affaires. Une demi-heure plus tard, des phares percent l’obscurité. C’est Rémi. Je claque la portière et le rejoins. Nous partons, sans attendre, à la lueur de nos frontales sur le sentier qui s’élève entre les pistes de la petite station de ski. Nous discutons de bon train de nos dernières ascensions respectives.

Nous rejoignons le haut du domaine et poursuivons vers le sentier balcon lorsque l’aube prend place. Nous enchaînons quelques lacets en direction du col des Deux Sœurs. Le Grand Veymont s’embrase. Le feu se répand sur la vague géante. Comme celle de Nazaré, mais de pierre ! Quel spectacle ! Ça vaut bien la peine de partir aux aurores !

Nous longeons aux pieds des impressionnantes falaises de Grande Sœur Agathe. Du calcaire urgonien d’aspect massif, et bien moins friable que le sénonien très stratifié du Dévoluy en vue de l’inexistence d’énorme casse. Nous nous engageons dans le couloir entre les Deux Sœurs, repérons une grande cavité dans la paroi accessible par une vire abordable après une escalade dans un trou de souris. La varappe n’a pas l’air bien compliqué, mais qu’en ai-t-il par la suite ? L’impression de ce que l’on voit en bas n’est pas toujours vérifié une fois le bout du nez dedans. Nous rebroussons finalement chemin. En effet, de plus haut, la vire est bien ténue en plus d’être légèrement déversante.

Nous gagnons le col, et poursuivons directement vers la Grande Moucherolle, imposante de ce côté. Le cheminement à venir confirme une belle escapade. Des bouquetins peu farouches nous libèrent le sentier. Nous prenons une petite pause à crête avant le raide final. Je n’ai guère mangé et mon ventre gargouille. Il est temps de reprendre un peu de force. Puis, nous enchaînons les gradins, ludiques mais tout de même exposés. Soyons prudent.

Le sommet offre un panorama saisissant, je découvre un nouvel angle de vue. Nous y restons plus d’une heure avant d’entamer la descente. La trace se faufile dans les escarpements du relief. Quelques ressauts sont à désescalader. En face, la cheminée finale de la Petite Moucherolle s’annonce sensationnelle... Assurément, c’est au bord du vide que l’on grimpe la faiblesse dans la barre rocheuse. Du sommet, nous continuons sans nous attarder vers le pas de la Balme. Nous apercevons une arche dans les falaises, accessible par une vire. Un raide couloir semble accéder au départ. Allons-voir ! Évitons les poteaux des remontées mécaniques et des barrières enlaidissant quelque peu le décor.

Je descends les ressauts à même le couloir, quelques pas sont bien exposés. Rémi contourne par la gauche par des gradins herbeux bien pentus. Nous remontons une rampe débouchant sur une fine corniche terreuse pour accéder à l’arche. Le monolithe semble s’être reposé sur la paroi. Une vire s’ensuit. Nous nous lançons dans l’exploration. Ses replis cachés et ses falaises, citant Sombardier, passé maître dans cette approche marginale, en parlant du Vercors, procurent bien plus de satisfactions qu’une simple proéminence. Une vague trace sur le côté, quelques gradins, un petit mur, un trou... et un autre monde se dévoile, avec des paysages plus forts et des itinéraires plus complexes. Martin Luther King ne disait-il pas « Tout ce que nous voyons n’est qu’une ombre projetée par les choses que nous ne voyons pas » ? Comme sur les sangles de Chartreuse, nous évoluons de cirque en cirque ne sachant si la vire s’interrompt au beau milieu de la falaise. Nous poursuivons au petit bonheur la chance. Et ça passe ! L’étroite corniche finit par revenir à crête, tout proche du pas de la Balme.

Un sentier bien tracé s’insinue sur une large vire herbeuse. Quelques lacets après, le sentier balcon est retrouvé. Ne reste qu’une grande traversée vers le Pré Achard au pied de la Grande Sœur Agathe. Nous regagnons le parking vers 15h et des brouettes après un long tour de plus de 8h30 ! Une grande incontournable du Vercors, en somme ! Ce qui me donne bien l’envie d’approfondir la découverte de cette partie orientale du massif. Merci à toi, Rémi, pour cette rando-explo de premier choix ! J’attends avec impatience ton récit, aussi fantaisiste et prenant que les derniers, sur cette sortie !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 5 octobre 2018

Dernière modification : 9 octobre 2018

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Avis et commentaires

J’ai bien pensé à vous par cette superbe journée, vous avez dû bien vous régaler, mais je pense que j’ai bien fait de vous laisser partir ! Je la ferai à un autre rythme sans doute... lol !
Bravo les gars, le Vercors est un beau terrain de jeu, et les photos magnifiques ! Par contre, pas de petite mousse ? Vous me décevez....

Il y’a vraiment des sacs qui ont plus la classe que d’autres, je dis. Merci Arnaud d’avoir randonné avec moi et pour ton amour de la montagne. Sans toi pas de lever de soleil, ni de vire à la Pascal S. Il faudra attendre un peu pour ma version de la sortie et son récit. 🙂 A refaire avec la bière en plus.

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