Sortie du 24 septembre 2018 par Pascal Les Dents Blanches (2728m), en boucle par les Allamands

Les sommets du Haut-Giffre, ils se méritent... Avec comme d’habitude, un départ en fond de vallée pour une montée au gros dénivelé. C’est juste ce qu’il faut pour bien inaugurer la saison d’automne, saison des couleurs chaudes de la végétation, de ciels transparents délivrés des brumes de chaleur et des cumulus, et des couchers de soleil magnifiques, et d’un air frais et pur incitant à se bouger...

Départ vers 9h30 des Allamands sous les nuages bas. Bon, d’après la météo de la veille ça devrait se lever et se dissiper durant la matinée, mais l’inconvénient des départs trop matinaux est de ne pas pouvoir consulter le bulletin du jour de la météo chamoniarde, le plus précis et le plus utile pour les montagnes du coin.

Ce n’est qu’au-dessus du refuge de Folly qu’on commence à voir les premières éclaircies en s’extirpant progressivement des nuages bas. Enfin, un peu de paysage... Spectacle de courte durée car des masses nuageuses persistent à vouloir remonter la montagne, replongeant rapidement le vallon dans le brouillard. Concentrant les pauses photo durant les rares éclaircies, il faut monter rapidement pour gagner la course sur les nuées... Ces nuages imprévus se font de plus en plus envahissants, et ce n’est qu’arrivé au sommet de la Pointe Droite qu’on finit par s’extirper durablement des nuées. Le paysage s’ouvre enfin sous le ciel bleu au-dessus des nuages cotonneux recouvrant vallées et plaines.

Col de la Golette, puis montée aux Dents Blanches par le couloir sous la Pointe de la Golette. Risque de chutes de pierres sous les falaises, on ne traîne pas... La montée du couloir est facile et on rejoint vite fait la pénible rampe de caillasses montant vers la Dent Occidentale, qu’on négocie sur son rebord droit préférant la roche franche aux caillasses croulantes.

14h au sommet de la Dent Occidentale. Direction la Dent du Signal par l’arête rocheuse aérienne qu’il faut parcourir en descente. Plus facile qu’elle en a l’air, on fait tout de même attention à chaque pas car une glissade d’un côté ou de l’autre ne pardonnerait certainement pas. Une dernière montée facile, et voilà enfin le point culminant des Dents Blanches (si on excepte la Dent de Barme, un peu à part sur la chaîne). Le paysage est magnifique au-dessus de la mer de nuages cotonneuse beaucoup plus tourmentée que les habituels stratus hivernaux. Des massifs préalpins, seuls les sommets dépassant 2500m réussissent à émerger (Pointe Percée, Colonney, Fiz). Au-dessous, point de salut...

Après une bonne heure de casse-croûte, photos, contemplation et repos, c’est l’heure de penser au retour. Direction la Dent Occidentale, dont l’arête est beaucoup plus facile à monter qu’à descendre. On plonge ensuite dans la caillasse. Les nuages sont montés, et croquent maintenant toute la montagne au-dessous du couloir de caillasses. La descente au col de Bostan se fera dans le brouillard.

Remontée à la Tête de Bostan, même si les chances d’y retrouver le soleil sont maintenant vraiment minces (mais qui ne tente rien n’a rien). Alors que l’air était si doux et calme au sommet des Dents Blanches, c’est la bise glaciale et humide qui se déchaîne ici, on gèle... On se contentera d’imaginer le magnifique panorama qu’on a habituellement d’ici sur les Dents Blanches, et on commence rapidement la descente de la longue crête herbeuse, avec pour espoir que ces nuages se dissipent en soirée.

Les éclaircies viendront une fois sous le niveau du pas de la Latte. 18h, le soleil est maintenant bas, et éclaire les trouées de décor libérées des nuages de lumière chaude... Enfin des couleurs, on profite du moment... On plonge dans l’ombre à l’arrivée sur le refuge de la Golèse, où les vaches ont fait place aux chevaux, ça change un peu... Puis, une longue et tranquille descente par la piste à la nuit tombante... Fin de la balade vers 20h30.